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Randomisation #2

2019-09-19 UTC 00:14

Deuxième randomisation réalisée sur l'ensemble du corpus #àMainLevé le 19 septembre 2019. Ce texte est un tissage aléatoire des autobiographèmes en un seul autoportrait collectif, unissant fortuitement chaque contributeur, chaque fragment, l'un à l'autre. Le texte produit est un accident volontaire, résultat d'une intention humaine et d'un traitement machinique, une composition incontrôlée.

L'amitié a dans ma vie une place aussi importante que l'amour. J'ai un frère mais je ne peux pas parler de lui. Je ne feuillette pas de dictionnaires, ils ne m'intéressent pas mis à part le Lachâtre dont les articles sont hilarants tant ils sont personnels et lyriques. Plus je connais des morts, moins j'aime les cimetières français. J'aimais jouer aux balles contre un mur mais j'ai oublié les comptines qui allaient avec. Tout ce que j'ai appris me remplit même si beaucoup ne m'a servi à rien. Je n'aime pas le parfum dans la barbe. L’expression « passer le temps » m’inquiète ontologiquement. Au fil des ans, je tourne le dos aux activités ou aux paroles visant à « passer le temps ». Au contraire, je cherche à le ralentir, à l’étirer, puisant dans l’absence et le silence toute ma créativité. J'ai en horreur la vision des chaussettes avec un short. J'aime toujours autant faire des bonhommes de sable à la plage. Je porte une robe de printemps, c'est de saison, je crois. Ma vie ressemble à un tournevis qui contraindrait une vis dans une cheville trop petite. Ou à la vis. Celles qui se forcent à l’enthousiasme m’inspirent défiance, puis compassion. « Je t’aime » peut être une forme de chantage, « Je ne t’aime pas » un acte performatif. Je suis étonné que la plupart de mes écrivains préférés, Borges, Michaux, Ponge, Nabokov soient nés la même année. Je suis sidéré que Proust, Joyce, Kafka, aient écrit leurs chefs-d'oeuvre en même temps. Sur la plage, soit je me baigne, soit je cours, soit je pars. En classe préparatoire, notre professeure de philosophie avait apporté une grosse pierre pour son cours sur l'objet. Elle l'avait laissée sur son bureau pour le cours suivant. Je me demande où elle a été ensuite reléguée. Sa densité m'impressionne encore. Je fais tellement d'efforts pour ne pas être en retard, que je parviens à arriver (presque) à l'heure. Je déteste les obligations, les horaires, la tyrannie des aiguilles. Les maniaques de l'hygiène me font marrer : ce sont eux qui tombent constamment malades !. Je ne suis pas certain que j’aurais été dans la Résistance si j’avais vécu l’occupation. Contrairement à Edouard Levé, je ne porte pas de lunettes. Contrairement à Edouard Levé, j’ai atteint l’âge où je dois porter des lunettes pour lire. Je déteste le mois de mars et son arbitraire changement d’heure si douloureux. Souvent le mois d’avril me voit à l’arrêt, mi excitée mi troublée épiant la croissance des bulbes plantés lors du moi sus-cité. Je termine par ce que je préfère et réfléchis plus que je n’agis. Haricots ou hérissons, respectons le h aspiré! Après Avoir Prononcé une phrase, j’ai parfois l’impression d’entendre mon père. Ça me fait sourire. Mon astuce sieste : tenter d’identifier tous les bruits. Pour moi, écrire est toujours une confession. Et croiser le jambes est une façon de les découvrir. Enfant, je montais volontiers sur la scène pour chanter. J'ai eu la varicelle à 18 ans et la dingue à 28. Chaque maladie est un long voyage. Chaque vote un renoncement. Je préferais peindre un chewing gum de proche que la Tour Eiffel de loin. Manger m’endort. Mon surnom est connu, mais fort sympathique. Les paysages passent trop vite pour que mon imagination leur donne vie. Je regrette les michelines de ma jeunesse. Je pense aux vaches, que regardent-elles passer quand on ferme les petites lignes. Les Ouibus ? Les Flixibus ?. La durée de succion d'un bonbon ou d'une pastille Vichy, plus friable, est souvent pour moi l'occasion de vérifier ma patience à ne pas le croquer. J'ai tendance à étymologiser excessivement les noms de villages inconnus, mais je ne les vérifie jamais. J'ai fumé ma 1ère cigarette en haut d'un poulailler immense avec mon cousin, c'était une JOB, quelques années plus tard, je ramassais du tabac à quelques kilomètres de là, en job d'été. Mon grand-père fumait des Gitanes maïs sans doute parce qu'il était agriculteur. Je photographie les foules à la volée, et j’aime ensuite à identifier parmi les groupes un être singulier que je dessine dans son mouvement. Je n’arrive pas à goûter pleinement le plaisir d’un bonbon. Je recueille, plus que je ne cueille. Je relie plus que je ne lis je réfléchis, plus que je ne fléchis je réponds plus que je ne ponds je retourne plus que je ne tourne je recule plus que je n'écule et j'accule. Lorsque je regarde la télévision, je me moque des émissions ridicules, des présentateurs vulgaires, des participants qui font semblant d'avoir une vie parfaite. Je n'aime pas les restaurants trop silencieux, j'ai l'impression que le moindre bruit inconvenant de fourchette ou de déglutition va s'entendre partout. En revanche je n'aime pas regarder la télévision au côté de quelqu'un qui en monte excessivement le volume. Je bois le café fort, court, brûlant, sans sucre, trop vite. Le thé au jasmin me rappelle une ancienne vie. Je ne le finis jamais. J'aime être surpris mais pas qu'on vienne me voir à l'improviste. Je suis désordonné et misophone. Je me supporte. Je me sens être devenu. En voyage je me fais des surprises, par exemple, je décide de changer de sentier ou même d'en sortir pendant une balade. A Hong-Kong tout est mystère pour moi. Je ne peux qu'en rêver et encore. On se débarbouillait chez ma grand-mère, debout sur une cuvette en émail renversée pour accéder à un lavabo frustre. La prudence est une notion associée à la comptabilité. Elle économise les sensations. Adolescente , la lecture et le m' ont évité de faire les conneries de ceux de mon âge. Je déteste l' infidélité au plus haut point. J'aime les livres que j'emmène avec moi en voyage, je leur trouve une saveur particulière. J'aime la caresse de la pluie sur mon visage. Je n'ai jamais pris l'avion malgré le fait que cela ai toujours été un rêve. J'aime l'écho du rythme dans le sable quand on y colle l'oreille. Je ronge mes ongles comme je coupe mes cheveux. J'ai une excellente mémoire épisodique, ce qui signifie plus ou moins que j'ai réinventé mon enfance. Je doute souvent de la véracité des rêves des autres. Soit ils me mentent, soit ils ne savent pas les raconter, soit ils ne se souviennent pas bien de leur rêve. Mon père faisait le rêve dans lequel il s'observait dormant. En général, je mens quand je raconte mes rêves. Je porte une eau de toilette de chez St-Laurent, mais je ne suis pas sûr qu’elle s’accorde avec ma lotion après-rasage. 

Il y a quelques années, j’ai donné plus de concerts que de cours en une semaine. Je recycle les sacs de supermarché. Je ne trie pas beaucoup mes déchets. J'aime bien les couleurs rouge et bleu. Je trouve les autoroutes photogéniques. J'ai des sandales, des bottines, des babies, des ballerines mais je n'ai pas de collection de chaussures. Quand je n'ai pas de poche, je coince mon mouchoir dans la bretelle de mon soutien-gorge, comme le faisait ma grand-mère. Je suis favorable à la liberté. Je n'ai pas peur des rapts (n'ayant aucune valeur marchande) mais j'ai toujours détesté les rats. Je ne mange plus de produits industriels, par dégoût. Un de mes cauchemars récurrents est d'être poursuivi par une présence inconnue dans un escalier en spirale sans fin. Je me suis juré, adolescente, de ne pas regretter cette époque. Je tiens parole. Je suis rarement lyrique, et je ne l'assume jamais. J'aime Proust et le style parataxique. Je me demande ce que la vraie maîtrise d'une 3e langue aurait apporté à mon expression. L'incipit de Crime et châtiment m'est longtemps apparu comme un motif littéraire canonique. J'ai plusieurs fois commencé les Frères Karamazov. Je n'aime pas la typographie des éditions Babel. Le scrupule n'est pas pour moi affaire de morale mais de ventre. Le retard me serre le diaphragme, chez moi, chez les autres un peu moins, mais oui. Mon lit est un champ de bataille avec des pelures d'oignons que je pousse, tire au gré de mes nuits hachées. Il y a un mort là, qui ne me manque pas car je ne crois pas qu'il le soit. Si je réunissais des photos pour une autobiographie, j’hésiterais à retenir celles de mes ancêtres. J’aime regarder la tête de mon interlocuteur quand j’explique que je ne lis pas tel auteur étranger parce que je n’aime pas les traductions. Je mets le désir et la séduction mutuelle des êtres au-dessus du plaisir brut de la chair et pour cela préfère l'abstinence au commerce de corps étrangers ; ceci combiné à la peur de maladies inavouables fait de moi un homme assez réservé et relativement fréquentable. J'aime les parcs d'attractions, mais seulement lorsque je les imagine ; en vrai, ils m'inspirent de l'effroi. J'ai toujours rêvé d'écrire debout, pour le symbole, mais je ne l'ai jamais fait. Les oeuvres qui manquent de jeu m'ennuient. Le temps a fait son oeuvre. Si je passe par un tunnel, en général je klaxonne. Si je suis à pied, je crie. J’aime rouler dans les flaques en auto. J’ai vu la parodie x de starwars. Décors pauvres. Dark Vador est noir et a un gros.. Sabre. En Autriche (encore), j’ai tiré sur des briques au pistolet 9mm. A l’armée, à 100 m, j’ai touché cinq fois ma cible avec 3 balles. Visiblement mon voisin ne visait pas la bonne. Lequel des deux a mis une balle à côté ? Le Mystère reste entier. J'ai vécu 4 ans dans une région du monde où la semaine compte 8 jours. J'allais au marché le premier jour de chaque semaine, mais à des jours toujours différents. ​ Ce n'était pas pour me perturber. J'en serais même arriver à considérer qu'une semaine fait bien 8 jours. J’ai souvent regretté d’avoir dit ce que je pensais. « Tout ce que vous direz pourra être retenu. » J’ai l’impression qu’en livrant le fond de ma pensée je laisse une prise à la critique, au jugement, et pire encore, à l’étiquetage, comme si la pensée était figée. Je n'aime ni le tambour ni les fanfares. L'obole me semble aussi humiliante que le pourboire. Quand je vois un mendiant au loin, mon pas devient lentement oblique pour l'éviter, mais ma mauvaise conscience me fait toujours produire un léger écart, comme si je boitais. J’aime les films de plage. Un film de famille tourné en 8mm fait l’affaire ; en un sens, pour l’usage qui est le mien, les œuvres de Rohmer, Tati ou Chabrol ne sont pas préférables à ces films tremblotants. J'aime le cinéma de genre, mais seulement lorsqu'il se joue de lui-même et n'en fait pas grand cas. Je crois que le western est un polar déguisé, le roman policier un essai philosophique, la philosophie un poème raté. Les gens qui disent connaître la vie me font peur. Je ne suis pas rancunière et sais transformer les aigreurs en amour. Je déteste l'absence de lucidité chez qui m'a fait mal. Je pense qu'on reproche souvent aux autres ses propres défauts. Je critique pour faire rire mes amis et suis pour cela capable d'aller trop loin. Petite, j’aimais sauter d’un pavé à l’autre et je m’ingéniais à traverser sans poser le pied sur le blanc des passages zébrés, que j’appelais cloutés. À l’école, j’étais le juxebox officiel de la cour et je chantais sur demande des yaourts très convaincants. Ma sœur est une complice de toujours, passionnée, drôle et généreuse. Je me souviens que ma grand-mère, pour annoncer sa naissance à mon père, travaillant à la ferme pendant que ma mère accouchait, lui a dit devant moi: "Mon pauvre Pierre, c'est ENCORE une fille. ".   Plaçant la rencontre des autres au cœur du voyage, je me suis toujours défendu de tout regard ethnocentrique, à tel point que, longtemps, photographier dans la rue en Afrique m'était impossible ; mais en creusant en moi j'ai pu dépasser ma mauvaise conscience. J’ai un ami qui voyage systématiquement dans des pays où je ne connais personne d’autre qui y est allé, moi compris. Sur les aires d’autoroute, je n’ai jamais profité d’un service qui prend du temps, puisque les autoroutes sont faites pour en gagner. Quand j'entends "cerveau", je pense à un ordinateur, et à ces ingénieurs surdoués, capables de miracles technologiques, mais dont l'expérience de la vie équivaut à celle d'un enfant. J'aimerais qu'il existe un autre mot pour dire "âme", inspirant mais trop religieux. Jusqu'à un âge avancé, j'ai cru que la formule religieuse disait "séparer le bon grain des vrais". Je suis si sensible aux accents et prononciations particulières de certains mots que je perds facilement le fil d'une conversation. Je suis né très tôt, vers 4 heures. J'ai volé trois fois : un bonbon, une carte postale licencieuse, une fleur en pot. Pris sur le fait une fois, je suis retourné dans la boutique offrir à la vendeuse un grand bouquet de tournesols. J’ai aimé les night-clubs, j’ai aimé Les Bains, je déteste faire les valises, j’espère que la mort sert a quelque chose, j’aime le basilic frais sur les pâtes à la sauce tomate, l’odeur de la pluie sur la terre, celle de l’herbe coupée et d’un chat au soleil. J'ai parfois l'impression d'expérimenter la beauté à un point indicible. Je suis dotée d'un vocable varié mais peu usité: "allographe" ou "valétudinaire" ne peuvent que rarement être placés dans une conversation. J'en conçois un certain chagrin en ce qu'ils sont beaux. J'ai rencontré son oeuvre un soir de l'#Orme avec un ami d'angers créateur de #joursanse et.. Je me demande quelle serait ma vie si mon frère la partageait. La sienne s'est arrêtée à l'âge où on ne mange pas encore de bonbons. Est-ce la raison pour laquelle je ne les aime pas ? J'aime Les caramels, au beurre salé, comme les souvenirs dont ils ont la saveur. Quand je voyage seule je suis partagée entre plaisir intense de la solitude apprivoisée et regret de ne pouvoir créer des souvenirs communs. J'aime regarder à la télé avec mes amis des documentaires sordides sur les faits divers et élaborer des explications fantasques. Comparé à l'auteur, je n'ai encore jamais fait l'amour mais lorsque sera venu le temps, je penserais en premier à fermer la porte à clé. Mes goûts ? Visuels, essentiellement. Papilles optiques affûtées. J'aime les courbes et les secteurs angulaires bien délimités, les compositions harmonieuses ; plaisirs de géomètre. Les os iliaques de ma compagne, ses tibias, son thorax, sont des bonbons pour mes yeux. Accrochage et vernissage ne sont que de beaux noms pour accidents picturaux et comportements superficiels. 

Les religions qui se sont succédé n'ont pas compris que des millions d'hommes sont injustement bannis de leur paradis pour cause de géographie ou d'histoire. Je suis toujours en avance à un rendez-vous quel qu’il soit. J’aime l’odeur d’une maison, de ma maison. Je n’ai jamais pu dire lequel de ces deux films Chunking Express et Toni Takitani était mon préféré. Je n’irai pas en enfer, il n’existe pas. Je suis mieux couché que debout. Je trie mes déchets. Je fais souvent une liste pour aller faire mes courses. J'aime la nature. J’aime me souvenir de ma marraine qui m’apportait souvent des bonbons et des livres de la Bibliothèque rose quand elle venait me voir. Je dévorais les confiseries, et les bouquins. Aujourd’hui, je mange toujours des bonbons et mes lectures se sont diversifiées. Quand je joue le Cantique des cantiques chanté par #Bashung et Chloé Mons, je me répète intérieurement que le texte d'olivier Cadiot est trop beau pour être vrai. Des autoroutes, j'aime surtout les stations-services et les nombreuses pancartes de stop que j'y ai fabriquées, et les chemins de traverse pour accéder aux dites stations. Ca doit être chouette d'avoir, comme Christophe dans la chanson "un billet open pour les pays chauds" et partir n'importe où n'importe quand. J'aimerais voyager avec juste un sac cabine, mais j'ai aussi une valise presque vide à l'aller pour les cadeaux du retour. J’aime les fruits de mer, notamment parce qu’on les mange avec les doigts. Je sais que certains n’aiment pas le changement mais je ne comprends pas pourquoi. Je trouve dommage qu’en matière de chaussures, élégance et confort soient deux mots qui se font la tête. Je n'entasse pas les vêtements ayant perdu le goût de "faire les magasins", nettement plus amusant à 20 ans. Mon époux estime que j'ai trop de chaussures mais c'est faux. Prêtre, soldats, gendarmes, facteurs : les uniformes ne m'ont jamais fait fantasmer. Je suis hanté par tous les possibles que j'ai abandonné. Je me demande si on recroise un jour ces chemins qu'on n'a pas su prendre. Que je voyage seul ou accompagné, je voyage seul. J'aime errer dans les villes des pays du sud et faire croire que je suis du coin. Dans la cour de récréation en primaire, je jouais au monstre de Charmois C'était moi le monstre. Si je monte dans la grande roue à la fête foraine, je suis terrorisée par l'idée que rien ne m'empêcherait de sauter dans le vide si je le voulais. Cela m'ôte tout plaisir. Je me méfie de ce que je dis d'eux à mes élèves: l'avis définitif d'un enseignant ne pourrait-il pas influencer une vie entière? Un Ancien Lycéen m'a dit"Je suis devenu analyste financier et vous aviez écrit sur mon bulletin que j'avais l'esprit d'analyse, ça a joué ". 6h40, 6h45 et 6h50 sont depuis longtemps ce que je programme sur mon téléphone, mode avion, sur ma table de chevet. Le week-end : mode luxe : sans réveil. Les horaires sont d'après moi une erreur humaine, qui éloigne du reste, de la marge poétique, du vrai Vrai. La désuétude colorée des publicités peintes m’émeut. J’ai pardonné à celle qui m’a trompée mais pas à l’amie par laquelle. Je n’ai pas trompé en acte mais une fois en pensée est-ce que ça compte pareil ? Au Printemps J’aime l’orage électrique sur les champs de colza. Je consacre beaucoup de temps à désapprendre les métiers qui jalonnent ma vie : peintre en bâtiment, ouvrier métallurgiste, mécanicien automobile et tant d'autres gagne-pains de fortune. Le carrelage d'une église me passionne plus que sa voûte. Je ne peux pas vraiment dire que je n’ai jamais fait de ski nautique. « Conduire » une Porsche, un trente-huit tonnes ou un Airbus A320 reste dans les trois cas un verbe du 3ème groupe à l’infinitif. La taille figurant dans mon dernier passeport me fait gagner 2 cm.. Dans le quartier HLM où j’ai passé mon enfance, toutes les rues avaient des noms de poètes. Quand je change d’appartement, je ne me sens chez moi que deux semaines. Le jardin a été longtemps notre terrain de jeu favori. Mon frère transformé en shérif et moi belle et bien prisonnière. Les arbres sont restés mes alliés. Je fume quand il neige. Je suis impatiente d'entrer dans un musée. Puis impatiente d'en sortir. Ma mère m'a donné la vie en trébuchant, j'en conçois un certain équilibre. Je viens d'apprendre le nom d'un arbre que j'aime bien et dont on me dit qu'il est envahissant, qu'il faut s'en débarrasser : le vinaigrier. J'ai un oncle que je prenais pour un gai luron : Il attrapait un mot dans la discussion et enchaînait sur une chanson connue. Je n'ai jamais mis les pieds dans une prison. J'aime apprendre des extraits par coeur, jamais de long texte. Ils sont un écho à la vie quotidienne. Je déteste les citations sans contexte. Les ruines m'ennuient et j'envie ceux qui savent les reconstituer mentalement. J’adore la rondeur enfantine du mot « se débarbouiller » autant que l’image insouciante d’un petit visage coquin tout plein de chocolat qu’il fait surgir, en revanche le souvenir du gant rêche qui joint soudain le geste à la parole me fait encore froncer le nez. Les nuits où je dors mal, toutes le nuits, donc, mes idées s'envolent vers les gens que j'aime, les endroits que j'ai visités et ceux que j'aimerais découvrir. Je n'ai pas lu tous les livres et je ne trouve pas que la chair soit triste. Je rêve d’une mémoire blanche mais elle n’existe pas. Je ne sais pas combien de larmes j’ai versé. Je me demande si, avec le temps va tout s’en va, j’oublierai ton nom, et comme je pleure plus que par le passé, cela signifierait que les maux bleus persistent. J’aime la musique de certains mots, dont « mâchicoulis », « murmure » et « cachemire ». Entendre parler italien me ravit, mais mes tentatives me déçoivent. J’aimerais aller un jour à un vernissage dans lequel on regarderait l’artiste vernir ses toiles. Je trouve que la guerre n'a rien d'irréel tant les souvenirs de mon père, ce qu'il a tu, et les souvenirs de tous les témoins se sont ancrés dans ma mémoire. Ce que je préfère dans les voyages, c'est l'idée de repartir. Je dessine, je peins, j'écris, je chante, mais je n'ai jamais osé prétendre faire une oeuvre d'artiste, ce qui me rend parfois mélancolique. Ma fille Elsa a déjà été exposée dans une galerie à 18 ans: elle a ce désir et cette audace que je n'ai jamais eue. Je n'ai pas de maison de week-end car je n'ai pas le temps de partir en week-end. Donc pour remplacer, le week-end, je me promène dans les rues de Paris en prenant le RER. Cuisinier et confident sont sans doute les rôles pour lesquels j'ai le moins de talent (je laisse de côté celui d'amant, sur lequel je ne me prononcerai pas). On m'a fait plus de confidences que je n'en ai faites, mais moins souvent qu'on ne m'a fait la cuisine. Je ne dis pas « pour rebondir sur ce que vous venez de dire ». Je repère moins bien la trajectoire d’une balle de ping-pong quand elle est colorée. Quand je passe devant un hôtel où j’ai déjà dormi, je pense à la chambre occupée, si j’y ai laissé une trace. A Hong Kong je connais quelqu’un qui vendait ses boissons uniquement le vendredi soir. Comme j’emporte toujours mes crampons pour aller faire du football le soir au five avec mes frères. 9h je sentais un manque je me souvenais de la sublime bio de Duras par L Adler Toujours avoir plusieurs livres en cours et de la poésie toujours Certains je les relis souvent l'été de Camus les pléiades Char ou Sarraute et puis mon entrée dans les mots Valery me teste. On a souvent relevé mon accent prononcé avec plus ou moins de bonté. J’aime tous les accents, je n’aime pas l’artifice de l’uniformité qui nie plus qu’il ne fédère. Je préfère le salé au sucré mais je pourrais me nourrir exclusivement de pain, de fromage, de fruits. Surtout de figues. Je déteste l’amertume et j’ai horreur de m’y laisser aller. 

Je tente de voir de la vie dans les pierres. Aimer c'est vouloir donner à qqu'un qui n'en veut pas qqchose que l'on a pas Lacan dit juste je n'ai jamais pu rire d'une chute et ni ne voir la souffrance avant le burlesque Keaton Charlot Loyd touchent le sublime du désespoir que l'on appelle le rire notre tragique. Je dis parfois je t'aime à ceux que j'aime ; je ne voudrais pas mourir sans cet aveu. L'usine, le ballet des ouvrières au son de mécaniques brutales ; jeune homme, c'était mon opéra. J'aime la pauvreté et l'ascèse mais je crains le dénuement. J'ai exercé longtemps mon esprit critique avec discernement, pragmatisme et recul. Puis j'ai eu des enfants. Le 1er m'a confortée dans mes principes en partie. Le second m'a poussée dans mes retranchements entièrement. Le 3e m'a inculqué le doute et l'incertitude. S'il m'est arrivé de ricaner - depuis - devant une retransmission de patinage artistique, c'est au mépris de la petite fille que j'étais à l'âge de 12 ans. Quand j'hurlais ma colère et refusais d'aller dormir face l'injustice faite à Sorya Bonaly à Chiba, mai 1994. Il m’arrive souvent de ne pas trouver le mot que je cherche, quand cela se produit, je n’ai pas l’esprit tranquille et je ne peux pas envisager de me concentrer sur autre chose que la recherche de ce mot. Les idées m'apparaissent grâce aux rapports de style qu'elles entretiennent entre elles, et je crois que la culture entière n'est qu'une question de formes ou de passages, de mouvements. Je me méfie de ceux qui prétendent pouvoir nommer l'époque où ils vivent. Je peux me répéter avec satisfaction des noms, amusants ou inspirants, qui pourraient être issus d'une fiction. J'ai déjà vu un pigeon se faire écraser, la volée des plumes en tourbillon comme sortant d'un oreiller, et le son de sac en papier éclaté. En vieillissant, je consigne davantage mes lectures dans des petits cahiers, dans le vain espoir de les capitaliser, mais les livres sont des étoiles filantes: pour éclairer cette obscurité, le mieux est d'en lire beaucoup, souvent, longtemps. Les poches de mon jean portent les marques de ce qu'elles contiennent. Un de mes jeux préférés est la version allemande du curling, l'ambiance hivernale y est pour beaucoup. J'ai l'impression que mes ongles poussent plus vite sous les tropiques. Je ne me souviens presque jamais de mes rêves. J'en modifiais parfois le déroulé à demi-éveillée, dans une transe de conscience. Les gens qui racontent leurs rêves me mettent mal à l'aise. Des tables de salle de philo je retiens l'inscription "la vie est une mouette". La simple évocation des noms "Sousse" ou "Odessa" me fait voyager. Des diapositives attestent de ma présence dans plusieurs pays d'europe, avant l'âge de 6 ans. Je n'ai pas de passeport. J'ai appris à danser en Espagne et à nager en Grèce. J'ai été quittée en Corse. Aux photos, je préfère le souvenir de l'instant. J'aime les parcs et les jardins publics ici ou à l'étranger. On m'a volé mon sac à Grenade dans un bar appelé le Girasoles. Je n'ai jamais fait de mal à une mouche mais je suis sans scrupules avec les moustiques. Je lis partout, dans le bus le matin en allant travailler et le soir au retour, dans le train, dans mon lit, dans mon bain, en attendant le début d'un spectacle, dans mon jardin l'été. Je connais moins Kant que Baudelaire (ha, ha, ha) et je dévore les thrillers. J'aime les fêtes foraines, j'y trouve encore aujourd'hui un côté Jacques Tati ou parfois hitchcockien, les forains n'ont pas le même visage que les vendeurs de chez Leclerc, les ficelles de leur commerce sont plus franches, et leur précarité plus touchante. Je ne sais pas si c’est la monotonie ou la banalité qui m’ennuie le plus. Je m’endors en voiture. Il y a des arômes que j’aime ou que je n’aime pas mais celui du earl grey me met en colère. Petit, je lançais des tubes de gouache dans la rue. Les bus les écrasaient, j'aimais voir ces traînées multicolores sur l'asphalte. J’ai horreur de la lumière des néons. Je suis plus sensible à l’ambiance d’une pièce qu’à ses meubles même de prix. Les idées me viennent dans mon bain ou en conduisant. J’ai gardé une tendresse secrète pour l’eau de Cologne bon marché que portait mon père. Il m'est arrivé de m'endormir au volant, c'est en voyant de plus en plus distinctement l'image d'un ami assis sur une chaise au niveau du capot que je me suis soudain réveillé. Je ne supporte pas même l'idée d'un bâtonnet d'esquimau placé entre les dents. Savoir ne pas regretter est un apprentissage. Celui d'un sage. Pour éviter de regretter une parole, j'apprends à me taire. J'apprends à ne pas regretter de ne rien faire. Les regrets minent, donnent mauvaise mine. Je rêve d'un autoportrait assumé, sans regret. Je rencontre parfois des gens qui me mettent immédiatement mal à l'aise : je dois lire leur corps comme un livre ou un poème. Je me souviens d'un clip dans lequel un chanteur critiquait la société en prenant le symbole du bonbon. Je me demande pourquoi le temps passe. Je me souviens dans les années 90 des soirées enfumées à visionner les VHS par 2. La 1ère était par exemple Le silence des agneaux, la 2nde Shining. Un plaisir malsain de me regarder voir et de voir les autres regarder le stress du moment. J'ai eu souvent peur. Je n'aime pas avoir à m'occuper de mes ongles. Tout comme pour mes cheveux. Je peux prendre plusieurs mois avant de me résoudre à prendre rendez-vous chez le coiffeur. Je pense être pas trop mauvais à de nombreux sports, jusqu'à ce que je sois confronté à un adversaire. Merci ! Les Mots "Parc d'attractions" m'ont immédiatement bloqué, et j'ai essayé d'écrire sur ce blocage, parce que je crois aux prises de judo.. ; ). Je reconnais B. Cyrulnick entre tous sa voix me porte à l'orphelin en réconciliation avec le manque, dresseur de la peur du manque, acrobate de la mélancolie du manque don(t)j'ai créé/fait créer tant de personnages Au commencement du théâtre, l'espace vide et ma béance. J'ai toujours ecrit des lettres d'amitié mais jamais de lettres d'amour. Je me suis jamais plainte de ma vie mais toujours de celle des autres. Je n'aime pas les bonbons. J'aime les caramels. Ils ont le goût des souvenirs. Je les laisse fondre dans ma bouche. Il n'est pas rare qu'une larme coule alors sur ma joue. Comme pour la première framboise de l'année que je croque. La framboise est ma madeleine. Peut-être à cause de mon ignorance de la nomenclature des pompes funèbres. J'ai été championne de tennis de table. Je n'ai acheté qu'une seule maison me refusant longtemps à devenir propriétaire. J'ai du mal à supporter les gens qui parlent très fort. J'aime les draps blancs des chambres d'hôtel. Ils ont tjs l'air plus propre que chez moi. Play back musique ou avec des amis travailler nos versions live Graver un CD avant de décéder ? En Rire Parfois Chez Des amis concert privé seul ou accompagné j'aime bois brique rouge pierre vieux pavés Écouté ou bruit de fond qu'importe Je chante le temps qu'on a tué. J'ai eu plein de moments heureux - même si je les ai oubliés. Je n'aime pas l'adverbe "plein". Je suis présentement dans un état de sidération hivernale qui m'empêche de participer pleinement à #àmainlevé et je pense que je ne suis pas le seul. Quand j'étais enfant, les gens dont j'apprenais la mort avaient le plus souvent succombé à une maladie. Par la suite ce fut surtout sous leur propre main. Aujourd'hui, à nouveau, c'est plutôt la maladie qui les emporte. “J'ai marché sur une plage et j'étais le premier”, un écho sur Face Écran. Je ne crains pas de manger seul, mais pas au restaurant. La notion de travail m'a toujours paru floue, surtout la nuit.

Quand je conduis je regarde le département d’origine de la voiture qui me précède. À Paris, ma voisine d'en face était une héroïne hitchcokienne, je devais me retenir de ne pas jouer James Stewart. La piscine m'évoque toujours la mort : l'atmosphère prophylactique, les corps boursouflés, le sol coupant, la blancheur d'hôpital. La première fois que j’ai donné rencard à une fille, je n’y suis pas allé parce que j’étais au commissariat. En voyage je ne fais pas de liste pour choisir mes vêtements. Je pense au tri mais ne le fais pas souvent. Avec du temps, je finis par rire et parler avec ceux qui m’ont fait mal, mais je n’oublie jamais. Je m’éloigne souvent. Je me lève très tôt car j’émerge longtemps après tout un tas de pensées confuses et clairsemées, comme ce matin. #TeamLettres Team Parce qu’il n’y a pas que Twitter dans la vie, aujourd’hui à Paris c’est la 1re journée de l’écriture manuscrite : les agents municipaux distribuent des cartes postales vierges. A vos plumes ?. Malgré les listes j'oublie systématiquement quelque affaires en partant et j'en perds tout aussi implacablement d'autres avant de revenir. J'ai écouté Benjamin Paulin chanter l'homme moderne. J'ai entendu cette énigme dont le héros est mon éponyme jusqu'à l'écoeurement. Venise reste ancrée en moi, son bleu vif et baroque. J’aime fuir, éviter ses foules sur un vaporetto. J’évite également de me battre et je n’ai jamais eu à le faire car pour moi, on se bat pour sauver sa vie. J’aime l’adjectif « ostentatoire », comme l’est ce tweet. La vie peut-elle se résumer à un trait d'union entre deux dates ? Et La mort est-elle autre chose que l'invisibilité ? Ces Questions me hantent. Comme les histoires de fantômes écossais, dont la plus courte que je connais est "Hier j'ai rencontré John avec sa veuve". Je suis déjà arrivé en retard pour prendre un train parti en avance. Aujourd'hui, 22 février, on fête les Isabelle. Non pas que je sois croyante, mais mon fils cadet est né 2 jours après. J'ai prévu de mourir à 105 ans, en février, de préférence, mois de ma naissance, mois d'imbolc, quand les jours rallongent. Je m'endors plus vite après avoir pleuré. Je n'écris jamais de lettres, je préfère dire les choses en face. J'adore peindre, mais je ne suis pas douée. Je trie mes déchets. J'aurais dû m'appeler Olivier mais, quand mes parents m'ont vue, ils ont changé d'idée.. Je ne tricote pas mais aime bien regarder l'envers de décor surtout s'il se cache derrière un miroir et qu'il révèle le meilleur de moi-même : ne plus rêver serait effroyable. Cow boys et indiens. Mon grand cousin avait des privilèges, des responsabilités et deux ans et demi de plus que Caro et moi, 5 ans de plus que Solo. Il nous surveillait au bord de la rivière, il avait le droit de faire du feu sans la surveillance d'un adulte. J’aime utiliser des expressions à la mode dans des contextes a priori totalement inappropriés, comme en cours, par exemple. Quand j’entends « God » j’imagine un personnage surhumain impossible, mélange de mes lectures religieuses, de manga, de comics, de jeux vidéo. J'aime écouter discrètement les conversations dans les lieux publics, les écouteurs dans les oreilles, mais sans musique arrivant. J'ai toujours un livre dans mon sac à main pour lire dès que j'ai un moment ou lors d'une envie subite. Je ne touche plus à aucun parfum depuis que j'ai quitté la ville pour la campagne, à 28 ans. J'ignorais que mes amoureux seraient autant heureux et bouleversés par la seule présence d'odeurs naturelles. J'ai aimé un homme pour sa douce odeur musquée.. Si lénifiante. J’ai une conception musicale de la mort : en mode mineur évidemment avec une vraie préoccupation sur le rythme, ni trop soudaine ni trop lente, le temps de dire au revoir à tous mais pas le temps de devenir un poids pour mon entourage. Allegra ma non troppo.. Quand je vais à la mer, j'ai toujours peur de savoir ce qu'il y a sous mes pieds. Mais quand je suis dans l'eau, je ne pense plus qu'à m'amuser !. J'aile beaucoup voyager en train, mais ça fait un moment que je ne l'ai pas fait. Ca me manque. J'avais une grand-mère qui gardait par exemple les bouchons de champagne et écrivait dessus à quelle occasion la bouteille avait été ouverte. Je ne regarde et n’écoute jamais « les infos ». Je ne comprends pas cet intérêt des médias et de beaucoup de gens pour le buzz du bad. Je serai plus chez moi au pays des merveilles d’alice parce que le champ des possibles est plus vaste. Je n'ai vu un vrai mort qu'une seule fois, c'était mon grand-père. Plus que la froideur de sa peau, c'est l'ustensile en plastique utilisé pour maintenir sa mâchoire fermée qui continue de me hanter, évoquant en creux une bouche aspirant la mort. Je déteste qu'on m'explique quand je n'ai pas envie de comprendre. L'inverse est vrai. Le sport automobile m'ennuie. Les jeux télévisés m'ennuient. Les épreuves de gymnastique féminine me tiennent en haleine comme une scène de désamorçage de bombe. À Paris, ma voisine d'en face était une héroïne hitchcokienne, je devais me retenir de ne pas jouer James Stewart. La piscine m'évoque toujours la mort : l'atmosphère prophylactique, les corps boursouflés, le sol coupant, la blancheur d'hôpital. Je suis militante de l’échange même s’il ne s’agit parfois que de controverse. Le clivage stérile me dérange. Je fais des listes et je les oublie. Quand je m’ennuie, je pars. Je siffle souvent. Du Charlie Parker ou des airs entendus au piano à la maison. Le 10 mai 1978 est largement plus important que le 10 mai 1981. La phrase de 3 mots dans cette page me plaît. Je voue un culte excessif à Bach. Pour tester l'écho, je dis "Héééé Oohh". Dire mes préférences me semble trop dichotomique, cependant je les formule catégoriquement pour me persuader d'avoir bien choisi. Les bougies parfumées sont une arnaque lumineuse et odorante. J'estime le Thérémine magique. Je sais conduire un tracteur agricole. Qu’en est-il du pardon si le mal subi procède de la névrose d’autrui ? La Réponse De la morale chrétienne soulage-t-elle mieux que celle des mythes antiques ? L’Orient m’attire pour sa sagesse altruiste, au contraire de l’occident pour son égocentrisme inconséquent. Les parcs d’attraction ne m’attirent pas et j’y ai rarement traîné mes pas, même pour y amener mes enfants. En revanche, j’ai fréquenté les fêtes foraines de villages où 3 manègent disputent la vedette au stand de tir à la carabine. J’aime assez y observer les gens. En marchant dans les villes ou en traînant dans les lieux publics, je vole l'image des passants grâce à la cellule Leïca de mon smartphone. La première fois que j'ai habité en ville, j'ai passé beaucoup de temps à ma fenêtre. J'aimais manger la cervelle des poulets cuits à la maison, mais je n'ai jamais réfléchi à ce qu'ils avaient pu penser avec cet organe de leur vivant. J'ai un seul vêtement rouge. Quand je lis, je ne bouge qu'à partir du moment où je commence à avoir des fourmis dans le corps. Je ne regrette jamais de ne pas déjeuner. En voiture, j'ai le vertige dans la montée d'un pont et je guette toujours les issues de secours dans un tunnel. Je regrette qu'edouard Levé ait décidé de ne pas connaître les années 2010. M'imaginer être né à Johannesburg, à Moscou, en Iran m'invite à des récits sans fin. L'année de naissance m'importe peu. J'aime cet extrait où l'auteur évoque sa vie antérieure. J'aime 1994. J'ai pris la résolution de consommer local. Installé à la terrasse de mon Starbucks préféré rue Sainte-Cathérine à Montréal, mon café avait un goût chargé de culpabilité. J'écris le récit avant le voyage. Je ne me souviens d'aucun nom de rue du village de mon enfance, peut-être qu'il n'y en avait pas. 

Je joue de la musique seul, sinon je ne sais que la copier, par pudeur. Je mélange les expressions, qui n'ont alors plus de sens, donc je m'abstiens. Je n'aime rien de ce qui est apparent, sauf dans un regard. J'aime écouter ce qui se cache derrière les discussions. Enfant j'étais sûre d'adorer les mathématiques. J'en ai fait mon jeu préféré jusqu'à la découverte de la poésie. La première fois que j'ai fumé du haschich, l'effet fut si rapide et si fort que j'ai pris peur et j'ai couru dans une pharmacie réclamer un antidote. Je tombe sur une recette écrite de la main de ma grand-mère. Je ne l’ai jamais trop vu écrire en dehors des comptes tenus minutieusement chaque mois. Pourtant cette petite écriture serrée, d’un autre temps, suffit à imposer son image à ma rétine, à ma mémoire. Je n'ai jamais fait de ma vie une nuit blanche. Je souhaite souvent sortir de son contexte de nourrisson l'expression "faire ses nuits". L'intérêt d'édouard Levé pour le neutre me travaille. 40% de ma famille a déjà séjourné en Chine. Voir l'océan me fait parfois pleurer, comme ça, sans raison. Les récitals de bel canto m’ennuient. La politique agricole commune m’ennuie. Je déteste la betterave. Le sport à la télé m’exaspère sauf la gymnastique. J’abhorre la chasse. Je connais pas personnellement la reine d’angleterre. Je peux dire que je suis allé sur les cinq continents, mais j’ai l’impression de tricher : l’egypte n’est pas l’afrique, et Wallis n’est pas l’océanie. Je pardonne par oubli et paresse : la rancune demande des efforts. Vu du Sud, Est et Ouest sont des modalités du Nord. J’aime vivre dans un pays dont je ne parle pas la langue. Je prends soin de mes vêtements, peu de mon corps. Je n'ai pas de rayon préféré dans les supermarchés. Mes chaussures ont connu trois terres et je les porte encore. Je sais depuis longtemps que le chemin est là. Quand je ferme les yeux, j'entends que je respire. J'ai planté un figuier tordu plus que ma main. Je n'ai peur de rien, sauf d'avoir peur enfin. Mais mais mais : aujourd’hui c’est , non ?. La cervelle est un de mes plats préférés (Chez Lena et Mimile, près de la rue d'ulm👌), elle me renvoie aux maisons de l'enfance. Je préfère les réseaux d'amis aux groupes d'amis. Je me demande s'il existe une expression aussi banale et essentielle que "je t'aime". Dans un Fred Vargas, l'un des personnages découpait la semaine en 3 tranches : du lundi au mercredi, du jeudi au samedi, et le dimanche à part. Depuis je pense que le climax de la 1ère tranche est le pire jour de la semaine, et celui de la 2e tranche, le meilleur. Les dimanches tiennent rarement leurs promesses, mais parfois s'improvise un apéritif où le piment d'espelette mêle sa verve à quelque terrine brillamment mitonnée, le tout sous les auspices d'un vin noble ou d'un discret vin de soif couronnant un bonheur simple. J'aimerais que les saisons banissent l'hiver de mon calendrier. Je m'ennuie rarement mais qu'est-ce que l'ennui ? J'ai Besoin De solitude pour écrire, de silence, que j'obtiens assez facilement en m'isolant même au milieu de la multitude et du bruit. J'ai longtemps aimé les voyages, pas tant pour les destinations elles-mêmes que pour le principe d'aller ailleurs. Je trouve les voyages désormais plus inconfortables qu'exotiques et me contente volontiers du proche, avec souvent davantage de plaisir. En voyage j'écoute de la musique. J'ai écrit plusieurs messages à ma mère pour dire que j'avais faim. Je ne suis jamais allée à Hong kong. J'aime les lieux abandonnés qui gardent encore le souvenir des occupants successifs. J'aime les piscines pour l'odeur de chlore et les cris enthousiastes d'une compétition. La forme d'une bouteille de vin est essentielle : je suis sûre le goût du breuvage s'en ressent. J’aime les crustacés mais pas les huitres. J’adore le mot "bigorneau" mais pas sa chair caoutchouteuse ni celle du poulpe ou du calamar. Je suis allée à Guernesey mais pas encore à l’île de Pâques. Je crois que les gens qui font le monde ne s’en vantent pas. Je prends mon petit-déjeuner au lit. Si je suis au téléphone et que j’ai un stylo sous la main, je gribouille. J’aime prononcer certains mots, « vernaculaire » par exemple. Depuis mes 18 ans, j'ai habité dix rues. Un jour je ferai un pèlerinage en m'invitant le temps d'un café chez chacun de leurs nouveaux occupants. J'y ai toujours ouvert tous les jours ma boîte aux lettres. Je n'archive mes courriers qu'une fois que j'y ai pas répondu. Je devrais avoir mon appareil photo avec moi tout le temps. J'aime laisser mon œil se faire attraper par un détail insignifiant aux autres qui fera une photo qui me plaît. J'ai enterré mon premier chat. Les autres sont allés mourir ailleurs. J ’ai de moins en moins l’outrecuidance de croire changer quelque chose. Sur les autoroutes comme dans la vie j’ai peur de rater la sortie. Heureusement j’aime le mot « bretelles » même si j’ai pas le courage d’en porter. J’ai découvert le cricket par hasard alors que je passais mes weekends d’étudiant chez mes parents (en Bretagne, on peut capter les Anglois via Jersey). J’aimerais jouer au curling. J’aurais aimé tester la boule de fort en baisant une fillette. Je n'avais pas de surnom dans mon enfance, contrairement à mes frères, et lorsque j'en ai eu, à l'école, ils étaient toujours injurieux ou moqueurs. Devenu adulte, plus personne ne m'en a donné. J'ai brûlé quantité de lettres sans regret. J'ai eu beaucoup de domestiques et ne suis pas mal à l'aise avec cette idée. Je respecte l'herbe qui réussit à pousser haut sur certaines portions de route, même à New-York, défiant les autos, les voitures et autres bagnoles. Je préfère regarder les choses plutôt que de les prendre en photos. A la rigueur, j'aime bien dessiner. Finalement, je prends essentiellement des photos de ma fille lisant et de mes chats dormant. J'aime bien l'idée de la chasse mais je n'imagine pas chasser moi-même. La téléréalité qui jamais n'arrive à capter mon attention me rappelle au contraire, de façon nostalgique, au réel. En été, en France, j’aime marcher dans une ville le matin quand il est difficile de dire s’il fait frais ou s’il fait froid. Je crains les personnes avec une pomme d'adam proéminente. Surtout si elle se devine sous le col roulé. Je me souviens d'un incident avec un pélican dans le parc de l'hôpital Schweitzer à Lambaréné : mon fils lui avait jeté une brique que le volatile avait gobée. Les odeurs me plongent dans les souvenirs, je ne porte plus de parfum. Je ne dis pas « du coup », mais souvent « bien » surtout si c’est mal. Je n’ai pas prédit que le féminisme reviendrait à la mode. J’aime les champs de blé sous l’orage et les bottes en caoutchouc. Je ne sais pas me servir des itinéraires mappy et j'ai eu des mésaventures avec un GPS. Je préfère les cartes routières en papier. J'ai constaté que les odeurs puissantes, agréables ou désagréables, ont ceci de commun : elles sont insupportables lors d'un long trajet. Plus je voyage, moins j'ai envie de revenir. J'aimerais avoir des dizaines de maison pour être chez moi dans toutes les cités, grandes ou petites, que je traverse. Je ne sais pas peindre alors j'essaie de mettre un peu de mon âme dans chaque photo que je prends. Parfois, je préfère m'effacer de certaines conversations. Je ne dis rien, je pense tout bas. Mes bagages tiennent dans une valise-cabine à l'aller. Au retour, c'est une autre histoire surtout quand je reviens de Bretagne avec mes provisions de caramels au beurre salé sous toutes ses formes. Je ne prends presque jamais de café à une terrasse de café. Le Saint-Honoré me met plus en appétit que le curry vert qui me dépayse plus que mon smartphone qui m’est plus utile qu’une comédie française qui me fait moins rire que les blagues à deux balles de mon amie A.

Ma mère m’a pourri la vie en ne sachant pas me la rendre. Par colère je ne voterai pas et serai européenne en acte, dimanche, dans les rues de Copenhague. En mode warrior, je porte aujourd’hui du kaki et un canif. En lisant en écrivant j’aimerais que ma mort change quelque chose. Je ne sais pas si j’assume cet aveu. Je ne suis jamais allé à Venise. Mais je pense que ça ne va pas tarder. Je n'ai pas non plus donné de coup de poing. Je remarque que j'aime bien depuis peu utiliser l'adjectif "idoine". Je connais les indicatifs téléphoniques internationaux de 5 pays africains. J'adore feuilleter des recettes de cuisine. Mais je ne suis jamais une recette. Je n'ai pas interdit les bonbons à mes enfants, mais je ne leur en ai jamais acheté. Je n'aime pas ma soeur comme une amie, parce qu'elle est ma soeur. Mais j'aime une amie comme une soeur. Je suis allée à Venise plusieurs fois, mais compter le nombre de visites comme dans l'espoir de battre un record me semblerait ridicule. Je me battais souvent, dans la cour de l'école primaire, contre les garçons- pour jouer- parce que je voulais faire comme eux. Je préviens les coups de soleil. J'aime la couleur kaki des surplus militaires. Et ce mot, "kaki", "kaki". Le sergent Garcia m'a rendu comiques tous les moustachus replets. J'ai eu la varicelle à 15 ans, anéantie, ma première histoire d'amour venait de débuter. Je connais trop bien l'histoire et la vie au Canada et en Australie pour ne pas vouloir y vivre et pourtant je les considère comme des pays où j'aimerais vivre. Je ne me considère que rarement à ma place, mais mes interlocuteurs ne semblent pas choqués par ma présence. Je jouais avec mes cousins. Mon grand cousin on le suivait partout, le trio, Caro, Solo et moi. On jouait à la guerre dans les bois jusqu'à ce que la faim nous ramène à la maison. Pain et chocolat. Gendarmes et voleurs. Je m’interroge sur l’expression « être de bonne humeur ». Et si « bonne » signifiait « adéquate »: je suis à la bonne humeur pour - Être en relation avec autrui - Traîner dans mon lit sans parler à personne.. Alors il n’y aurait plus de « mauvaise humeur ». Enfant et adolescent j'ai eu beaucoup de tics du visage, dont on se moquait. J'en ai encore, mais j'ai appris à les varier pour les rendre moins voyants. On me disait que c'est un signe de génie, à condition d'être aussi gaucher. C'est raté. Je n'aime pas le mot "apéritif". J'ai deux fils. Je me souviens avoir échangé mardi dernier lors d'un dîner avec un homme chargé de l'accueil de #Houellebecq au Brésil lors de son premier voyage. Cet homme ne veut pas lire ses romans. Je déteste le mot"apéro". J’ai peur que mes voyages en solitaire inspirent de la méfiance. Bien au contraire, je croise des personnes promptes à m’aider, des inconnus bavards et curieux, des amis d’un jour, qui acceptent comme moi cette complicité et cet échange éphémères, si propres au voyage. E ne lis pas la Bible, même en édition originale. Je lis les annuaires à rebours et sans traduction. Je fais des photographies parce qu'il faut bien faire quelque chose. Si je devais émigrer, je choisirais une île déserte, mais la dernière qui restait est habitée. Je me retiens de parler de mon métier, de mes élèves parce que quand mon père en parle, ça me fatigue. Je suis à l'aise en public même lors des situations importantes parce que ce n'est rien à côté de la peur de la mort. Je ne crois pas en Dieu mais à la vie, sacrée. Mon œil n'est pas mon regard mon objectif oui Je photographie si des lignes abstraitement équilibrent l'espace de l'émotion en l'instant comme une branche accueille l'oiseau Mon amour dispersé fit de belles & de méchantes rencontres je vis à l'imparfait de l'objectif. Je n'ai jamais supporté le parfum pour homme. Encore moins dans le métro. Je porte Vol de nuit de Guerlain depuis 35 ans. Ce que je préfère dans une maison c'est le jardin. J'ai quitté mon premier ami quand je l'aimais encore. Mais je déforme peut-être l'histoire. Un jour devant ma grand-mère ashkénaze, j’ai évoqué l’idée de me suicider. J’ai pris la seule gifle de ma vie. On n’avait pas échappé aux allemands, pour se laisser mourir au premier chagrin d’amour. C’est la seule fois où ma grand-mère sépharade lui a donné raison.. Le Paris-Brest me met plus en appétit que la lamproie à la bordelaise qui me dépayse plus qu’un vieux réveil-matin qui m’est plus utile qu’un livre de cuisine qui me met moins l’eau à la bouche que les plats de mon ami Max. Je ne perdrais pas, je mourrai bien avant. Dans le train, je voyage en place isolée, très isolée, pour profiter à plein du voyage. J'ai du mal à me séparer des objets car ils sont les gardiens de mes souvenirs. J'aime bien le rouge, mon compte en banque aussi, mais c'est pour la bonne cause. J’ai besoin d’impulser le changement et souffre quand « ça » ne suit pas. Fumer en buvant des cafés dans la fraîcheur du petit matin nourrit mon jardin secret plus que ma dépendance. Le réel est un concept mouvant, seule compte à mon cœur sa vérité poétique révélée. Quand il m'arrive de signer de façon manuscrite une cinquantaine de fois à la suite, je suis toujours surpris de la très grande ressemblance de toutes ces griffes. Je peux passer plus d'une semaine à errer le soir à la recherche d'un bon texte à lire. Sans trouver. La fille que j'aime encore le plus ne m'a pas quitté. Avec Internet, je deviens plus sociable. Avec Twitter, j'écris davantage. Je déteste l'odeur de la viande fraîche. Je ne me lasse pas d'observer les couples dînant au restaurant sans échanger un mot. Le format standard des livres, 100 pages au moins, 200 pour faire bonne mesure, le tout dans un volume aux dimensions conventionnelles, me décourage et m'attriste. J'ai été saisi par les Histoires du cinéma de Godard, mais j'ai jamais pu les regarder en entier. J'ai l'impression d'être l'héroïne dun road-movie quand je mets de la musique en voiture. Je vois le monde comme un long travelling poétique. J'aime dire "On y va ! " Pour Avoir le plaisir de répondre "Chez Raoul manger des crottes de poules" si on me demande "Où ça ? ". Je chantonne en travaillant. Je suis lyrique & taquine, impertinente & légaliste. Je pourrais me passer de chocolat mais pas de poésie. #JeSuisEtEnMêmeTemps. J’abhorre ceux qui trahissent la pensée complexe. L’air conditionné me rend malade. En voyage ici & ailleurs. Je ferme parfois les yeux dans la rue sur une dizaine de pas, après avoir vérifié que je ne tamponnerais personne. J'explique aux enfants que je m'entraîne pour quand je serai aveugle, ou mort. Je peux passer facilement de l’amitié à l'amour. A Johannesburg, je suis passé plus de dix fois en taxi le long du zoo pour me rendre à mon travail. Nous ne sommes que deux garçons mais j'ai plusieurs frères. J'en préfère certains à d'autres. J'imagine que lui aussi. Nous n'en avons jamais parlé. La fatigue me survolte plus qu'elle ne me terrasse. J'ai conscience d'avoir une très grosse capacité de travail, mais, en bonne dilettante, je n'en fais pas toujours usage. Je m'endors comme un enfant, d'un coup. J’ai failli me viander salement au volant parce que sur le même parcours je me suis endormi deux fois au volant. Horrible. En fin de parcours, j’avais comme des hallucinations, je voyais des voitures qui n’étaient pas là. Je n'avais pas préparé ma retraite. Mes couteaux de table sont parfois mal aiguisés mais je suis trop ridicule avec un fusil à la main. J'aime le riz juste à point. L'avenir ne me tente pas, ni les souvenirs. Ma vie est une ligne pointillée continue, en zigzag. Je suis comme un oiseau qui vole, on ne peut pas m'arrêter, c'est fluide. Je chante toute la journée et parfois même la nuit. Manger des miettes et des graines c'est ce que j'aime.

Mon meilleur ami est pourtant un félin, Elvis. Je prépare mes bagages en très peu de temps et au dernier moment. Je chante lorsque je suis seul et que j’écoute une musique que j’aime. Ma fée Clochette écrit : planche habillée, ne sait pas choisir ses vêtements, égare souvent son argent. Elle est là quand je fuis. Mon Peter Pan est bipolaire, son jardin une Amazonie japonaise, son appartement une caverne d’ali Baba. J’essaie d’être là quand il fuit. Je me souviens de ce petit cirque où Casimir était M. Loyal, et M. Dusnob dresseur de poneys. Je me souviens du claquement de fouet. D'abord sidérée, j'ai hurlé. Il a fallu me faire sortir. Je n'aime pas les cirques classiques, ni les night-clubs, ce qui se tient. L’arrachement de mes cuisses moites collées à un siège me fait toujours penser à la G7 breack à banquette de skaï rouge de mon père dans les 80’. J’ai gâché beaucoup de temps à essayer d’être bonne en orthographe. C’est venu tout seul quand il a été temps. Des médocs bouffent muscles&tendons 1 autre booste le stress et les régimes médicaux chronicisent l’addiction métabolique au stress donc le surpoids initié par l’apnée du sommeil 20 ans pour trouver le diagnostic qui ne sert plus à rien survivre prisonnier de soi seul. J’aimerais qu’à ma mort lors de la cérémonie religieuse soit jouée une pièce de Bach. Je ne tiens pas à dire laquelle. La pollution ne me fait pas peur. Je me sens vite mal quand je pense à l’intérieur de mes organes. Je me méfie des cygnes. Le deuil m’a fait remplacer mon « Lolita Lempicka » au réglisse d’hiver par la « fleur d’oranger » de Serge Lutens qui me rend présente chaque jour à mon enfance perdue. Mon prénom est trop court pour se prêter au surnom. Il se prête aux ajouts plutôt qu’aux réductions. J’aime l’odeur des maisons de campagne endormies, la même que celle des sacristies. Ecrire une chanson est une des choses les plus difficiles. J’aime observer les groupes d’adultes amis depuis l’enfance, seul point commun aujourd’hui entre eux. Leurs retrouvailles servent souvent à les rassurer, constatant qu’ils ont mieux réussi leur vie que les autres. Je n’ai pas d’ami d’enfance. Un camarade de fac disait : "l'habitude est la plus grande ennemie de la révolution". J'ai toujours cru que c'était de Marx, comme il me l'avait prétendu, et j'ai souvent répété sa formule, peut-être à tort. Je mets parfois un sac poubelle dans un autre, par sécurité. Les jours fériés sont étranges en général, on sort dans la rue pour consommer mais la plupart des magasins sont fermés. J'ai très peur de ressembler aux gens qui marchent le dimanche en famille avec des gants marrons et des écharpes neuves acheter la veille. A la sortie du théâtre à Bordeaux, on rencontre 2 filles de Montréal, on boit des coups à l'appart! On Finit à la Guinguette chez Alriq. Nazaré Pereira en personne chantait Tristeza no tiene fin felicidad si. On a refait le monde, le soleil se levait. On avait 20 ans. Enfant, je n'aimais pas les jeux collectifs, où l'on m'accusait souvent de faire perdre mon équipe. J'hésite à donner des directives contraignantes pour ce qui se passera après ma mort : j'imagine que les survivants se débrouilleront sans mon aide. J’aime vivre dans un pays dont je ne parle pas la langue. Je prends soin de mes vêtements, peu de mon corps. Je mélange tous mes souvenirs de voyage. Surtout les trajets en train. Je n'ai pas la mémoire des noms, surtout ceux de films. Je me souviens bien en revanche des musiques de film. Les images reviennent avec aussitôt. Mes amours sont toujours liées à des tubes de l'été. Je n'ai jamais songé au suicide. Le lever du soleil me calme. L'orage m'apaise. L'odeur qu'il laisse sur le bitume en partant et les petites fumerolles quand il sèche me font le même effet que de me rouler dans l'herbe franchement coupée l'été. Comme le goût d'une enfance heureuse. Lire Chamoiseau dans la luxuriance moite d'une fin d'après-midi antillaise, puis s''émouvoir des vers de Léon-Gontran Damas, lors d'une nuit alcoolisée bruissant de tambours. Je me souviens du dos de mon père. Je ne le perdais pas de vue, je marchais derrière : dans les allées calmes qui sentaient la cire du marché Serpette. L'impression de suivre un géant, me reste en tête. Je peux faire des blagues sur le curling lorsque je balaie un sol simplement pour le plaisir d’avoir à expliquer ce sport à quelqu’un qui ne le connaît pas. Je me demande à quoi ressemblera un jour la Sagrada Familia dont les vitraux m’ont émue. Sens que l'on veut, mais sans possibilité de marche arrière. J'ai attendu une correspondance quatre heures dans une gare bretonne, avec livres et sandwichs, assis par terre. J'ai attendu un autre train une nuit, dos contre mon sac, dans une autre gare. J'ai attendu une femme longtemps, son train ralenti par la tempête. Je vis globalement dans le futur, le passé n’est qu’un rêve d’ou émergent des souvenirs dont je sais à peine qu’ils sont les miens. Certains souvenirs de lecture ou de contemplation ont plus d’importance que mes actes. Je ne sais pas quand les choses se font. Je suis née l'année du choc pétrolier. Je ne suis pas jalouse, sinon ce serait invivable. Il n'y aura jamais mieux que Brautigan et son poulet à Hawai. J'aime avoir déambulé le long des chantiers de reconstruction de la Tamise, entre Dickens et la 4G. J'ai vécu dans plusieurs rues portant des noms de saints. Je ne me suis pas intéressé à ce qui a permis de les canoniser. J'aime m'habiller avec des couleurs vives. Je pense de moins en moins souvent à lever le courrier, mais regarde mes mails plusieurs fois par jour. J'ai toujours écrit, mais peu. Je laisse venir les mots à moi, les laisse s'agencer quasiment tout seuls, veillant à leurs sonorités et leurs correspondances. Je n'ai aucun projet, je n'ai que des envies. Je fonctionne aux émotions, quitte à ce que ce soit douloureux. J’avais un parfum d’été et un d’hiver : qd Rochas a arrêté « Fleur d’eau » j’ai senti qu’il n’y aurait plus jamais d’été. J'ai conduit une Citroën Visa, de nuit, sans permis, alcoolisé à l'excès, sans savoir passer une vitesse. Au 1er virage la voiture s'est couchée au bord d'un fossé. J'ai encore en tête la scène où des cigarettes et de la monnaie sont en apesanteur dans l'habitacle. J'ai possédé une Citroën Ax Kway à 4 vitesses, une Peugeot 206 3 portes couleur lit de vin, une Peugeot 308 SW qui est morte en protégeant ma femme. Je possède 2 Peugeot, 307 et 308, diesel, polluantes et pratiques. Quand je pars en vacances, je prépare toujours mes bagages longtemps avant la date de départ. Je chante souvent quand je fais mes devoirs. J’adore enfoncer les bouteilles dans le container à plastiques. Visiter un zoo me rend triste. Les aiguilles des montres que je porte au poignet s'arrêtent de tourner au bout de quelques mois pour une raison que je n'ai jamais éclaircie. Je n'aime pas le sport à la télévision. La Formule 1 en particulier me révulse. Je suis allé dans une quinzaine de pays, pour une durée allant de quelques heures à quelques mois. C’est au Japon que je me suis retrouvé dans un film. Avec huit heures de décalage dans les plumes, ça aide. J’ai fait une fois le premier pas dans une réconciliation. J'aime et j'abhorre les parcs d'attraction. Lumineux et décadents, bruyants et vulgaires. Tout dépend de l'humeur de mes yeux. La contrebasse me fait vibrer. Je préfère la gravité à la virtuosité. J'ai donné deux fois la vie. J'ai aussi donné une fois la mort. On me dit souvent que j'ai une personnalité positive mais ce n'est pas volontaire, je ne me dis pas : "je vais faire des choses positives aujourd'hui". Je suis contente d'avoir été collégienne ds les années 80, Rubicks cube, blouson jaune et blanc, années joyeuses.

Facilement incommodée par le parfum que mettent des autres, je n'en mets jamais. J'aime la lauze, les pierres et les pavés éclairés par des lampadaires au gaz naturel et l'intimité que l'on recrée dans une cuisine, un balcon ou un bout de couloir quand on est trop. J'ai porté Flower. Je mets Trésor. Ma seule hâte avec l'âge sera N°5. J'ai quitté un homme parce que je ne l'aimais plus et un parce qu'il ne n'aimait plus. J'aime les phrases concises et percutantes quand je n'en produis que de longues et alambiquées. Le Saint-Honoré me met plus en appétit que le curry vert qui me dépayse plus que mon smartphone qui m’est plus utile qu’une comédie française qui me fait moins rire que les blagues à deux balles de mon amie A. Ma mère m’a pourri la vie en ne sachant pas me la rendre. J'ai le vertige dans la grande roue à la fête foraine parce que j'imagine que si je le voulais, je pourrais me jeter dans le vide, même si je n'ai aucune raison de le faire, cela me panique. Un collègue m'a appris aujourd'hui que le 26 avril sortirait un nouveau disque des Cranberries.. Le japonais sonne à mes oreilles comme l’italien. J’ai eu deux chattes dont une qui est tombée du huitième étage. De la cour de école je voyais la fenêtre de la cuisine. J’aime le hareng saur. Je préfère les photos floues, et je corps des hommes. J'aime que les choses changent à mon initiative. La monotonie me laisse penser que le seul événement qui la rompra sera la mort. Je pense souvent qu'au 19e siècle les auteurs étaient de bons journalistes et qu'à présent certains journalistes se pensent de bons auteurs. J'ai toujours une idée assez claire de la coupe de cheveux que j'aimerais quand je vais chez le coiffeur, j'aimerais pouvoir aller contre ce type de certitude. En voyage, je ne photographie que les œuvres d’art et mes enfants, avec une jubilation particulière quand l’art est dans les rues. Je prends toujours des clichés très légèrement en retard comme si je saisissais la fuite de l’instant de grâce plus que sa trace. J’envie les chiens parce qu’on les pique quand ils n’en peuvent plus. J’aime l’odeur de la pluie qui arrive, les sons étouffés par la neige. L’idée de nager dans de l’eau douce (sauf piscine) me semble bizarre. Je n'aime pas qu'on me nomme par le diminutif de mon prénom. On ampute ainsi une partie de mon être. Discuter avec un tueur psychopathe, autre Clarice, me tenterait assez. On a tous la vie devant soi tant qu'on ne se retourne pas, acte immanquable au bout d'une ruelle. Sur le Rio de la Pasión j’ai rencontré un batelier guatémaltèque d’une douceur incroyable. Il nous a conduit un matin dans une école, au milieu de nulle part. L’instit était son frère. Sa fierté à nous le présenter est l’un de mes plus émouvants souvenirs de voyage. J'ai renoncé depuis longtemps à photographier quoi que ce soit de manière dite "artistique", c'est hors de ma portée. Quand je vois une traînée laissée par un avion, je parcours le ciel pour évaluer combien de voyageurs sont là, à portée d’œil, mais invisibles. 2 ce changement de comportement indicible dérange cela crée 1 peur inconsciente Prejugé ce handicap ressenti inconsciemment, autrui s'en crée le droit de n'avoir plus aucune indulgence Cette force inconsciente profite a la créativité desocialise au quotidien malgré soi. Je ne sais pas faire de clin d'oeil. Ni siffler avec les doigts. Devant le vide, je crains de perdre mes lunettes. J'aimerais être athlétique. L'envie de vomir est bien plus désagréable que l'acte. A l'heure actuelle, avoir véu une fois me suffit. J’ai eu deux groupes d’amis, tous deux ont éclaté quand le sexe s’est emmêlé - à 20 ans comme à 40 bien sonnés. J’aime quand mes amis deviennent amis, vivent leur vie d’amis, s’appellent et s’aiment. Je découvre et apprécie les réseaux d’amis virtuels et monothèmes. J'ai pleuré en lisant "I remember" de Joe Brainard. La version de Perec m'a ensuite passablement déçue. J'ai appris incidemment que Guy Debord s'était tué dans le petit bourg où une maison nous avait plu, quand nous avons décidé d'habiter en Hte-Loire. Relire = Relier. J'aime que les choses changent, dans une certaine stabilité, ce qui doit être un reste du conte de fées de mon enfance. Je pense que tout rapport au réel qui ne se tient pas pour acquis est poétique, et donc estimable. Je recherche les gens qui doutent, non qui savent. Contrairement à Edouard Levé, j'ai eu un jour 43 ans, et 44 et 45, 46, 47, 48, 49, 50. Comme lui, je n'ai jamais eu 51 ans. J’aime lire comme je vie. En dents de scie. Sans sciemment en avoir conscience. Selon l’ouvrage le corps s’adapte. Couchée, lovée, semi-assise, contorsionnée. Les muscles tendus, crispés ou relâchés. Parfois je plie sous le poids de la tragédie. Alors je pleure. Une fois, j’ai secoué la main au-dessus, tranchant vers le haut pour enlever du savon. Ca a fait poc ! Quand Ça a touché l’os de la phalange. Tellement fin qu’il n’y a plus de trace. Faire mes bagages m'ennuie, encore plus l'hiver que l'été. J'ai fait une liste toute prête, comme Édouard Levé. Je regarde beaucoup la météo avant de faire ma valise. Quand j'avais sept, ans ma mère a répété devant moi à mon pédiatre que j'avais dit qu'il était con. Joyce! Je Me souviens d'un passage: le narrateur tombe amoureux d'une fille assise dans l'herbe. Au moment où elle se lève, il voit qu'elle boite et son amour pour elle s'évapore à la vision de cette boiterie. Je me sens comme cette jeune fille avec mes béquilles. Il me semble que les hommes ne vivent pas dans le même monde selon leurs croyances et cela m'inquiète. J'ai une certaine sympathie pour les mystiques. Le talent manuel, pour les origamis, l'horlogerie ou le massage par exemple, suscite mon silence admiratif. Au théâtre, on avait essayé de faire des mises en scène contradictoires. Duos amoureux depuis chaque côté de la scène, confidences tragiques en mangeant un sandwich, etc. On voulait rire, en fait c'était très beau. L'inspiration me fuit parfois le vendredi. Néanmoins je tiens à contribuer à. Devant le champ vierge de l'interface de Twitter, je me réfugie alors dans le name dropping. Cette technique est de nature à plaire à mon brillant confrère palindromique. J'ai toujours collectionné les échecs. Ils sont là, dans ma tête, bien rangés, protégés des atteintes du temps par le retour régulier des remords. C'est une forme étrange de dépendance au sentiment d'être nul. Omniprésente. Déstabilisante. Ereintante. Eclairante. J'ai lu, grâce à @nicolelievre1 et @philippemeaille "A la Recherche du temps perdu" dans l'ordre. Je marche dans la ville souvent tendue par cette peur de ne pas être à l'heure. Mon pas pressé veut rattraper le temps, me rapproche de l'échéance, il s'accélère et s'inquiète. Et je me sens en décalage, comme si j'étais toujours un pas derrière moi. J’ai économisé sou après sou pour m’offrir à la sortie du collège des pailles remplies de biberine. Je porte de moins en moins de lunettes. On m’a parlé d’un écriteau sur le tablier d’un pont autoroutier: "l’embouteillage, c’est toi". Je suis d’accord. Je n'ai jamais reçu de lettre de rupture mais j'ai reçu la lettre de réconciliation la plus douce avec du Pierre Lapointe et du La maman et la putain dedans. Je n'ouvre ni ne ferme jamais les volets qui m'ennuient tant. Je n'ai jamais vraiment eu de surnom. Une 309 Peugeot SW m’a percuté sur l´a3. Je remontais les files de voitures sur un scooter italien. Depuis, les os de main droite et et de mon pied opposé sont souvent douloureux. Lors du choc je n’ai pas vu ma vie défiler. Depuis 1975, mon existence a sa bande son. Avec le froid, mes doigts et mes orteils deviennent blancs et j’ai transmis ça à une de mes filles. Je fais des listes et je les perds alors je fais des notes sur mon iphone et là, je ne les perds pas.

J’aime manger mais pas pour me nourrir: il faut que ce soit bon. Je ne m'imagine pas militant au sens encarté du terme. Je le suis au quotidien, pour mes proches, pour moi. C'est plus commode, je n'ai pas à rendre de compte, et je m'arrange de toutes mes incohérences. J'aime bricoler et j'aime encore plus jouer. Le bowling me restera pour toujours incompréhensible. J’aime prendre de la hauteur, me sentir vivante entre vide et domination. Je suis alors si petite. J’ai brûlé des lettres pour les faire disparaître à jamais. Enfant la couleur des aliments était un critère de choix. L'image est mon lieu de passion j'y suis intéressé depuis longtemps, je l'enseigne. Photographier est une façon de donner à voir comment je vois. J'ai une boule au ventre l'appareil en main je suis comme un enfant qui cherche le sein de sa mère désespérément affamé. Je suis passionnée des œuvres de Niki de Saint Phalle, Tinguely et de Jean-Michel Basquiat. La liberté les rassemble. En pleine canicule, je m’amuse à me remémorer les moments où j’ai eu froid l’hiver dernier. La cannelle n’est pas qu’une épice ou un poney. Je ne connais pas assez ma cousine Véronique pour pouvoir écrire qu'elle est extraordinaire. Mais j'en doute. J'ai un physique banal, je ne suis pas séduisant. Les femmes concèdent parfois quelque charme à ma conversation. C'est l'octroi qu'elles acquittent pour éteindre toute velléité amoureuse ; me voilà plié, rangé, étiqueté "ami" à un prix modique !. J'ai appris seule ce que je sais de la féminité. Je ne conclue pas mes mails par "bien à vous". Les parfums que j'ai portés successivement sont trop intimement liés à mes amants. Je me méfie de la rhétorique. J'ai un goût prononcé pour les ellipses et les contretemps. J'écris le matin, très tôt, ou le soir, très tard, quand ne règne autour de moi que le silence. Je peux rouler des heures sans avoir mal au dos. L'impression de plénitude qui me remplit après avoir fait beaucoup de sport ressemble à celle d'avoir trouvé les mots justes. Je ne pardonne pas. Ou rarement. Dans un dîner, je suis bonne spectatrice, mais je ne joue jamais. En revanche, je ris. Au petit-déjeuner j’aspire au silence. Je me couche tard. Je me lève tôt. Je ne me sens pas bien. Je suis née à 23h, c’est une heure qui me plaît. Je me désespère de trouver charmants les intérieurs de cafés où les murs sont faits de morceaux de crépi, de pierres et de peintures délavés, les sols de béton brut parsemés de quelques briques, et qui dans un autre contexte feraient un logement insalubre. J'ai connu une mare cachée dans un buisson à l'eau noire comme un ciel. J'ai trouvé à côté un verger aux arbres épuisés donnant tellement qu'aucun panier n'y suffisait. Il ne reste de cela aucune trace sinon celle que je suis encore. Comme la guerre pour les militaires, j'ai toujours considéré l'orthographe comme une affaire trop sérieuse pour être confiée aux académiciens (et la littérature trop essentielle pour être laissée. Aux profs. De français 😊 ). Je n'ai aucun sens de la hiérarchie. J'admire les gens qui ont un style, surtout s'ils en sont inconscients. Physiquement, je n'aime pas grand chose chez moi, mais je ne saurais pas quoi changer si j'en avais le pouvoir. Je déteste qu'on me prenne en photo. Je suis en retard en raison d’une tendinite œdipienne. Comme je peux difficilement me passer d’un de mes pieds même gauche, je circule en trottinette. Comme elle porte à droite, ça m’inquiète. Je dors sous une couette à laquelle je superpose un plaid quand j’ai chaud. J'aime les listes : de noms d'arbres, de lieux où l'on a dormi, des noms de poires dans La Recherche, d'aliments ingérés en une année par Perec, des objets qui sont dans mon sac. Elles sont une tentative impossible, drôle et désespérée de dire et d'englober le monde. Enfant, j’adorais jouer à l’élastique dans la cour. J’ai envie, en parlant de ma fille, de dire “ma étudiante” : pourquoi la grammaire du passé m’impose-t-elle “mon étudiante ? ”. Je me suis déjà évanouie plusieurs fois et j’ai, à chaque fois, adoré perdre connaissance. J'ai moins d'obsessions que de rituels, davantage de tics que de manies. Enfant, j'aimais faire résonner une citerne presque vide de mes cris. J'ai renoncé à identifier les drapeaux nationaux. Je n'aime pas porter de vêtement vert. La pratique du sport m'indiffère. Je ne fais pas de cauchemar récurrent. Il serait plaisant d'imaginer que c'est parce que mon inconscient, pour éviter la monotonie, se renouvelle. Mais ce serait raconter des salades : qu'ils soient bons ou mauvais, je n'ai tout simplement pas la mémoire des rêves. J'aime le désenchantement, car c'est la preuve de mon humanité ordinaire. J'ai précocement renoncé à devenir un héros, malgré de belles dispositions. Souffre-douleur est plus approprié à mes capacités objectives. J'assume très bien d'être mal habillé ou risible. J'ai vu La dernière maison sur la gauche dans les années 90. Je me souviens des VHS, distributeurs, parkings de moyennes surfaces. Dimanche après-midi, moyennement ensoleillé, la couleur des rideaux, moyennement jaunes, la texture VHS de cette maison, sur la gauche. Je suis étonné que notre langue puisse avoir tant de mots pour parler des nuances de bleu ou du goût du vin, et ce seul mot : aimer, pour décrire tant d’émotions et de sentiments. Je me souviens du son de la sirène qui sonnait les trois huit chez mes grands-parents. J’ai horreur de la lumière des néons. Je suis plus sensible à l’ambiance d’une pièce qu’à ses meubles même de prix. Les idées me viennent dans mon bain ou en conduisant. J’ai gardé une tendresse secrète pour l’eau de Cologne bon marché que portait mon père. J'aime ouvrir les volets, c'est comme ouvrir le matin, j'aime le claquement du bois contre le mur , je déteste les stores, c'est inhumain, que faire de nos bras tendus vers le jour avec des stores ?. Il est certain que les lieux, les personnes, les odeurs et sons de ma petite jeunesse ont forgé mon regard actuel. Je peux prêté plus d'attention au frigo d'une cuisine, ses photos aimantées, son bruit, qu'à son propriétaire. Les ombres portées ne se portent plus Le temps a abattu tant de jours malaimés de mon sursis Je n'aime pas la foule J'abhorre le gâteau de riz Mes filles émues me bouleversent leur sensibilité me rend coupable & fier Un jour je serai grand, je suis grand c'est la nuit. Je n'ai jamais conduit de voiture, sans permis. Je n'ai jamais conduit de voiture sans permis. Je n'ai jamais skié. Je ne suis jamais monté sur un overboard. Je n'ai jamais sauté à l'élastique. J'ai survolé les chutes Victoria en hélicoptère avec @O_Poivre_darvor. Je range mes vêtements dans des valises éventrées partout dans ma chambre pour me donner l'impression d'être toujours sur le départ. Où que je sois je n'y suis ainsi qu'à moitié. Vos filets de pêche tendus dans la forêt me font rêver. Merci. Je n'ai jamais volé de livres. Faute de place, je "destocke" de temps en temps dans une brocante ; le plaisir de quasi offrir compense la douleur du choix des oeuvres à brader. Je n'avais rien lu d'edouard Levé avant de découvrir Autoportrait grâce à @emmanuel_vaslin. Je n'ai pas de morale. Il ne faut pas compter sur moi. Mon cerveau désœuvré m'est pénible, me fait peur. Le matin m'intimide. L'irréel me réjouit. Je me couche et m'endors, par dandysme, dans vingt-deux pays. C'est mon maximum. J'ai du mal à savoir s'il y a un lien entre les pulls qu'on porte et les cartes postales qu'on envoie. Je suis en revanche certaine que les personnes qui ont reçu des cartes postales d'édouard levé les ont gardées. "Je Préfère Me coucher que me réveiller".

Mais [contrairement à Edouard Levé] "je préfère vivre que mourir". Je ne suis pas sûr que la poésie, l’amour, boire avec de vrais amis du Savennières frais suffiraient à me rendre définitivement heureux. L'un de mes rêves récurrents est de nager la brasse dans l'air aussi naturellement que je marche. Je trouve que la mode des aliments mous est regrettable, et j'aime la croûte des pains bien cuits: ce monde voudrait-il refuser toute chose qui résiste un peu?. Je suis contre le béton, pour le bois et le chaume, j’aime les pierres, les briques, les poutres apparentes. En écrivant cela je pense aux Trois petits cochons. J’ai un goût pour le comique de répétition, l’humour potache, les phrases complexes - sauf en littérature. Je me suis souvent évanoui face à la douleur ressentie par quelqu'un d'autre. On m'a anesthésié deux fois et j'ai boxé les infirmières en salle de réveil. Je ne sais plus faire les roulades avant. Je préfère charcuter mes ongles des pieds plutôt que ceux des doigts. Certains des romans qui m'ont le plus profondément et le plus durablement marqué ne m'ont laissé presque aucun souvenir : ils m'en reste des silhouettes floues, qui disparaissent dès que j'essaie d'en fixer les images. Ce sont mes Eurydice. Je pense utiliser expressément "auto" pour les modèles anciens ; c'est un terme qui me semble désuet mais bien plus agréable que véhicule que je trouve trop administratif ou voiture — trop littéraire — qui me fait penser à l'époque des attelages hippomobiles. Je cherche le défaut chez les personnes dont la beauté est évidente, cela me les rend encore plus appréciables et plus proches. Les fanfares m'attristent, sauf au quatorze juillet dans les petites villes, c'est leur seule vraie place. J’ai voyagé dans une dizaine de pays seulement mais j’ai l’impression d’en avoir visité davantage dans mes amitiés. Je pardonne mais me méfie de ceux qui m’ont blessée. J’aime échanger et chanter, parfois dès le petit déjeuner, mais je me raisonne. En voyage j’aime bien me vider la tête, mon surnom est ridicule mais mignon, je me sens mieux quand je suis entourée des personnes que j’aime bien. Mon surnom est «mcdo». Je suis mieux allongée que debout mais mieux debout que assise, je pleure toujours devant le film «belle et Sébastien». Mes forfaits photographiques augmentent mon acuité aux inconnus qui m'entourent, à la banale beauté. Je n'aime pas les montres qui font tic tic, je n'aime pas les montres du tout. Je préfère nager sous l'eau que sur. Le soleil me fait toujours éternuer. Je vénère quelques vêtements et déteste les autres sur moi. Avec un boulanger pour voisin, j'étais réveillée tôt par des parfums de pain. En revanche, l'odeur de cuisine m'indispose. Je connais la solitude de ne pas compter vraiment. Seule, je ne regarde pas l'heure. Ma mère dit toujours que Dieu est la création des hommes. J'aimerais une mort aussi discrète que le fut ma naissance. Que mes cendres soient oubliées au large de Ploumanach par-delà les Sept-Îles accompagnées du seul chœur strident d'oiseaux marins que portent les vents côtiers. Il m'est arrivé de ne pas vouloir partir parce que l'idée du retour m’angoissait par avance. Si je n'avais pas vécu dans un environnement chrétien, tout petit, je n'aurais jamais su faire la différence entre un lundi et un dimanche. Je danse plus mal que je ne chante. L'autobiographème a de la "voie" au bord de soi. L'autoportrait a de la vie au bord des joues. L'automobile m'ennuie, pas de vie en bord de route. Le loto aussi, pas de vie au bord du doute. L'autobiodessin m'amuse, il met de la vie au bord de la feuille, sans voix. En voyage, pour le trajet, je me prépare toujours des choses à faire, comme par exemple de la musique ou des jeux de cartes. J'utilise les sacs de supermarché pour en faire des sacs poubelle. Je ne trie pas mes déchets. J'aime beaucoup le noir. Quand je pars en vacances, je fais une liste pour être sûre de ne rien oublier. Les adultes parlent de moi comme d'un animal de compagnie. Je joue silencieusement dans un coin de la pièce. J'ai quatre ans et je souhaite qu'ils cessent leurs piaillements. Alors je demanderai à ma conne de mère qu'elle pose le concerto italien sur le tourne-disque. Je me souviens d'avoir trouvé, à peine visible dans son camouflage doré, une mante religieuse aux aguets dans l'herbe sèche d'une aire d'autoroute. Le point qui signalait sa pupille sous les facettes de ses yeux me regardait avec attention. Au détriment du désir nostalgique, les images me mettent davantage en branle que les souvenirs, de même que les fantasmes agissent de manière plus efficace que les images. J’aime pouvoir faire seul ce qui me serait impossible, impensable ou immoral de concrétiser. À l'étranger, je recrée une maison à partir de ce qui sera mon lit, comme un marin dans sa cabine. Je me demande parfois si les mots de l'amour ne sont pas plus importants que l'amour lui-même. Je ris plus avec mes amis que dans l'intimité et ce depuis toujours. Dans une conversation où je m'ennuie, je m'accroche aux détails du décor et je trouve des paréidolies par dizaines. Une mauvaise musique dans un restaurant dénature la saveur des plats. Quand je conduis seule sur l'autoroute, le rap des années 90 me rend invincible. J'aime les jeux, ça ne me dérange pas de perdre, même si j'aime bien gagner. A une époque j'en ai testé plein chez un copain. En même temps, on buvait du vin rouge dans de grands verres genre verres à whisky. On rigolait bien. Je n’aime pas l’odeur de l’avion. J’aimerais bien que l’ice Tea coule au robinet. Ce week-end je vais au mcdo avec mes copines. J’aurai pu écrire cette confession intime de @Jul_Dum. Un lit accueillant est cadré avec des bords serrés et un drap tendu. Cette sensation de pesanteur qui me donne conscience des limites de mon propre corps. S’y glisser demande contorsions, douceur et abnégation. Je me lève entre 6 et 7 heures. Une insomnie reste pour moi une marque de défaite. Je me perds souvent dans mes réflexions lors des dîners et déjeuners. Je suis gêné par certaines pages d’autoportrait d'edouard Levé. Je suis allé à Moustique. Je suis né à 9h20. À jamais cette heure me semble un début à tout. Le Nord m’attire, je m’y perdrais comme dans un long et sombre appel de la forêt. Le Sud m’aimante, par ses contrées ensoleillées. L’Est m’intrigue. L’Ouest, c’est l’horizon aux derniers clairons. K, élève qui ne travaille vraiment pas beaucoup, me demande si je l’interrogerai au bac blanc. Je lui explique que le principe est justement de se trouver face à un examinateur inconnu. « Mais, moi je ne travaille que quand c’est vous ! ». Que comprendre ?. J’adorerais faire de la plongée à plus de six mètres de profondeur pour explorer les épaves. J’aime observer les groupes d’adultes amis depuis l’enfance, seul point commun aujourd’hui entre eux. Leurs retrouvailles servent souvent à les rassurer, constatant qu’ils ont mieux réussi leur vie que les autres. Je n’ai pas d’ami d’enfance. 2/2. Un jour avant mon départ en voyage, je fais ma valise. Ma couleur préférée est le bleu. J'aime bien que ma chambre soit en ordre et qu'il n'y ait pas de poussière. J'aime les mois chauds, parce que je peux porter ce que je veux, sans me soucier de la mode. "Je N'aime Pas les bananes". Les événements internationaux m'apparaissent comme des fictions étranges, mais si je les vis, je m'étonne qu'on n'en parle pas davantage. J'ai passé mon enfance à explorer le Petit Larousse illustré de mes grands-parents. J'en ai gardé une solide connaissance d'objets et d'outils qui n'existaient déjà plus que dans ces pages et deux citations latines des pages roses : In cauda venenum et Delenda Carthago. La peur du vertige me provoque le vertige. 

J'aime toutes les étendues d'eau, cristallines, croupies ou fangeuses. Un clin d’œil au petit bistrot du coin dans le dos de mon amoureux a bouleversé ma vie. L'orage me ravit, et mon chien l'a senti, il l'aimait lui aussi. Je relis rarement les livres. J'ai relu "La vie devant soi", "Cent ans de solitude" et "L'usage du monde". De la Bible, j'aime particulièrement le "Cantique des Cantiques" , "Proverbes" et "l'ecclésiaste". La poésie a un effet balsamique sur moi. Je mange + de bonbons que lorsque j'étais enfant. Depuis que j'ai un petit appareil numérique, je prends parfois des photos de façon compulsive, et j'aime faire des séries, par thèmes ou infimes détails. Mais ce ne sera jamais pour moi des "photos", juste des "images". J’aime bien mon surnom « Apollin le napolitain ». A Athènes notre guide s’appelait Athéna. Je pense que l’amazonie régresse dans le monde. D’une façon générale, dans cette « post-modernité liquide » (expression intéressante quoique sans doute boiteuse) j’aime le détournement et tout ce qui hybride, entre la rectitude classique et la « coolitude » contemporaine. Je ne me suis jamais engagé, si ce n'est dans l'écriture, et dans mes cours. Je déteste produire de l'écho, car j'ai l'impression qu'il y a un autre moi quelque part, ce qui est monstrueux. La vie est dans les mots. Edouard Levé a raison : il faut tout dire. Éveillé l'immobilité effrayante de la mort me retient malgré moi mon souffle Etre a mi-drap couvert m'est devenu indifférent j'aime par dessus tout une sensation de fraîcheur une autre respiration me rassure une autre chaleur m'invite à rever d'en être satellite. Depuis l’avion, je suis fascinée par ce que nous sommes capables de construire. J’aime l’architecture de la révolution industrielle. Dans les gares parisiennes, je m’amuse à chercher du regard celui où celle qui, comme moi, lève les yeux pour admirer la verrière. La télévision m’est indispensable. Elle me sert parfois à tromper à solitude. Je m’invente souvent des histoires et me projette dans des situations imaginées ou à venir. Lorsqu’elles se produisent vraiment, je n’agis jamais comme j’ai rêvé de le faire. Je n’écris pas « Cordialement » sauf pour m’en moquer. J’aime penser que Keith Richards survivra, quoiqu’il advienne. Le rythme ternaire du ping-pong m’attire l’oreille : plic-toc-rien, plic-toc-rien, mais les joueurs ne le respectent guère. À l'étranger, ce qui me fascine avant tout, c'est la qualité particulière de l'atmosphère, sa densité, sa texture plastique. J'aimerais écrire un livre de l'air. Mon frère et moi avons souvent de longues conversations télépathiques. À défaut, un regard suffit. M'émerveiller me fatigue, même lorsque cela semble une émotion naturelle : cela ne mène à rien. J'ai longtemps voulu diriger mes cauchemars vers des solutions satisfaisantes, mais j'y ai renoncé. Me noyer plutôt que nager, voilà l'idée à creuser si cela se présente. Je bois beaucoup de thé lorsque je suis au bureau et j'aime que mon expresso soit accompagné d'une boule de glace à la vanille, à l'italienne. J'aimerais conduire une Vespa et je n'ai pris l'avion qu'une seule fois. Je n'ai pas de montre pour ne pas tuer le temps. J'ai déjà volé des livres, avec l'orgueil étrange de croire qu'ils seraient mieux chez moi. Je lis les biographies des écrivains que j'aime, mais je m'arrête toujours, leur préférant leurs oeuvres. En littérature, j'aime les solitaires, les clous qui dépassent. Je rêve souvent que j'arrive dans un parc d'attraction, à l'heure ou tout se vide. Je manque l'attraction principale. Je manque les sensations, en général. Je suis ailleurs. Je n'ai jamais écrit ce rêve. J'écris avant de dormir. Je n'ai jamais jeté un stylo jetable. J’ai vécu avenue Saint-Laurent mais je n’en porte pas. J’ai tenté de capturer l’âme du jardin Majorelle - le bleu, la lumière, l’ombre des cactées sur le sable. Je n’ai pas de sac bleu Saint Laurent. Les déclarations enflammées sont le sel de la vie. Ou le sucre. La pêche en Normandie, le #dandysme devient redneck aux frustres hispteriques évoquants le houblon, la jambe nue et de vieux instruments à la redéfinition mélodique. J'ai deux morceaux en tête pour mon enterrement. J'ai toujours eu du mal à trouver un jean qui me va. J'ai joué au tennis de table longtemps, bon sport pour moi qui ne suis pas sportive. Je suis pour un peu plus d'humour et de distance sur les questions d'orthographe. Je fais mes photos par série, sinon j'ai pas d'idées. J'ai photographié les étiquettes "pas de publicité" sur les boites aux lettres, les chateaux d'eau, tous les trains qui passaient en gare de Boisseaux entre 14h et 16h. Je crois que la démocratie régresse. Le libéralisme avance lui, en même temps que le désert. Quand j’étais enfant, on ne parlait ni de pédiatre ni de pédophile. Pourtant,.. Je ne fume plus depuis le 10/05/2001. Je ne bois plus de café après 14 heures. Je boirai encore beaucoup d'eau, plus que de vin, encore plus que de bière. Plus je vieillis, moins je dors. Il y a beaucoup de fenêtres chez moi, mais un seul rideau, fait de fils, rouges. Je n'ai pas trop perdu ma vie à la gagner. Nous sommes propriétaires de notre maison. J'aime démarrer ma voiture, passer la deuxième, enfin boucler ma ceinture. Je ne sais pas bien ce que militer veut dire. Je ne choisis pas entre les causes et les conséquences. Danse Desir inconscient de me générer sans désir de me voir paraître Danseur je suis autre chose par accident Accident jambe meurtrie 56 ans après J'ai bien réussi d'autres choses par défaut em/nboitant ma vie sans laisser voir mon grand écart Vivre mourir ombre de soi. Enfants, mon jeune frère et moi partagions la même petite chambre mansardée, donnant sur un toit accessible par une fenêtre qui incitait à l'évasion, le tout formant un terrain de jeu, champ de bataille, solarium et lieu de lectures partagées. Voyager seule me procure un sentiment de liberté inégalée ainsi que le regret de ne pouvoir partager coups de cœur et incidents de la journée. Je me souviens de ce qu’on me dit quel que soit le lien, que la réciproque soit rare me déroute, qu’elle existe m’attache. Il y a vingt ans, alors que je faisais du stop sur une route perdue et poussiéreuse de Grèce, sous un soleil de plomb, un paysan s'est approché sur un âne famélique et m'a offert une pêche énorme et juteuse, puis il est reparti sans avoir prononcé un seul mot. Aîné des enfants, je me considère comme le plus vieux de ma famille. Je suis entré dans la peinture par l’oral. Je ne cesse de lire et relire Madame Bovary. Au Cameroun, loin des centres urbains, il m’arrivait souvent de regretter nos grandes surfaces. J’associe mes chaussures à mon état d’esprit. À talons séduction Sans effets effacée. Je suis souvent à plat malgré ce que l’on croit. L’accent québécois me met dans tous mes états. Enfin offrir ses sympathies là-bas me semble plus adéquat que nos condoléances d’ici. À la piscine, j’esquive toujours le pédiluve, persuadé que mes pieds sont plus propres sans y passer. 15 ans après, l’odeur du supermarché proche de chez mes parents me renvoie à mon job d’étudiant, où je mettais des articles en rayon à 5h du matin. Je pense de plus en plus que la condition humaine est une vaste escroquerie dictée par un je ne sais quoi. Je m'amuse à nommer un homme dans mon village que je croise souvent comme "l'homme le plus vieux du monde", il a tendance à encore vieillir au fil des années. Le camping me rebute, tout comme les journaux télévisés et les enseignants désabusés. Je suis davantage fromage que dessert et ne bois jamais de vin rosé. J’aime bien le Clairet. La prononciation du mot bluetooth provoque toujours chez moi un mini dilemme. Habiter en pauvreté initialement n'a de résidence secondaire que la misère Servir le bien commun à toujours été peu payé à présent cela coûte demain ce sera pour les non héritiers 1clause de déchéance Intellectuellement je voyage en1ere classe dans le reel suis une merde.

Je n’utilise plus de rasoir jetable depuis longtemps. J’utilise un rasoir de sûreté. J’ai un coupe-chou mais son tranchant m’intimide. Les listes de courses je les oublie, j’acquiers le superflu qui me réjouit plus que le nécessaire qui m’indiffère. J’ai arrêté les to do list professionnelles, elles divertissent de l’essentiel. Mes musiciens préférés sont Mozart et Bowie. Je ne peux pas me passer d’. À la piscine, j’esquive toujours le pédiluve, persuadé que mes pieds sont plus propres sans y passer. 15 ans après, l’odeur du supermarché proche de chez mes parents me renvoie à mon job d’étudiant, où je mettais des articles en rayon à 5h du matin. 1/2. Je n’ai pas de parfum : depuis quelques années, j’emprunte à l’occasion une goutte de celui de ma compagne. Je parsèmerais [très volontiers] mes phrases d’adverbes pour les nuancer [plus précisément] mais j’ai [vraiment] conscience que c’est [largement] indigeste. Première vision de Copenhague au sortir de la gare centrale : le parc d’attractions de la page 32 #cgravedocteur? Ya Des Couronnes des châteaux des marquis pas de faquins des cieux bruineux des vélos pas de travaux soviets des trottinettes Lime. J'ai voyagé avec deux Suisses rencontrés à Puno avec lesquels nous avions affrété un taxi pour quitter la région du lac Titicaca et rallier Arequipa ; le taxi quitta brusquement la route et ce fut une chance de ne pas finir notre voyage au fond d'un ravin des Andes. La cervelle est un de mes plats préférés (Chez Lena et Mimile, près de la rue d'ulm👌), elle me renvoie aux maisons de l'enfance. Je préfère les réseaux d'amis aux groupes d'amis. Je me demande s'il existe une expression aussi banale et essentielle que "je t'aime". Depuis que j’ai côtoyé des Italiens, je comprends qu’ils rigolent quand on commande un expresso (c’est un train). Il est très très rare que je boive du café le matin, alors que le soir, ça ne m’empêche pas de dormir. Je le prends sans sucre, comme le thé. Je me souviens de tous les noms et numéros de rue où j'ai vécu depuis mes études. J'ai visité quelques usines, et un abattoir. Leurs odeurs ne restent pas dans ma mémoire, pas plus que la mienne propre. Je suis peut-être anormal. J’adore les surnoms mais personne ne m’en donne. Je crois que c’est parce qu’un jour j’ai dit que je détestais les diminutifs (ce qui est très différent). Je n’utilise pas de surnom méchant. Pour moi cela ne peut être qu’une marque d’affection. J’ai toujours envie de changer quelque chose ou de voir les choses bouger. L’autoroute m’hypnotisme et je m’endors au volant si je ne me bourre pas de caféine. Peut-être parce que les paysages le long de l’autoroute ne varient pas assez. Je ne fermais pas systématiquement à clef mon premier appartement, dont la porte était des plus légères. J'y ai retrouvé un soir les traces du passage en mon absence d'un mystérieux ami citant au stylo rouge du René Char sur une feuille de sopalin posée sur le lit. Je n'arrive pas à écrire pour avant une heure tardive. J"ai 5 ans quand je comprends que la tristesse peut être un choix conscient et assumé, la râlerie un art de vivre. J'ai besoin que ceux que j'aime me touchent. Dans tous les sens du terme, physiquement et au-delà. J'ai longtemps habité dans des HLM rue Georges Sand. A15 ans, j'avais lu presque tout Georges Sand. Celle que je suis à été en partie façonnée par ces lectures. Je me demande quel est l'impact du nom de la rue sur notre vie. Et si j'avais habité rue Louise Michel ?. J'aime porter des parfums, mais j'ai très peu d'odorat, à tel point que la seule fois où un élève a lancé une boule puante dans l'un de mes cours, je n'ai pas été dérangée, contrairement aux lycéens. J'ai donc continué de faire classe. Ce fut leur punition. J'ai fumé deux fois des substances illicites et le résultat fut à chaque fois catastrophique. Une nuit j'ai sauté sur une voiture de police, ce qui n'était pas une très bonne idée. Tout jeune, quand mon pied s'est coincé dans un tapis roulant, j'ai pensé mourir. J'ai été peintre en bâtiment et j'ai caché mon visage sur un mur que la pluie lave parfois. J'aime visiter les églises vides. Je garde auprès de moi trois cailloux venus de trop loin. Je sais maintenant une mare aux grenouilles folles. Le chèvrefeuille est mon ami. 4 comme au royaume des aveugles le borgne est mal vu j'ai compris ma force comme un handicap qui est une solitude Ce qui peut faire paraitre un danger à des autruis n'ayant qu'une conscience parcellaire de leur +ou- bonne foi de leur violence je le pèse et çà me pèse. Je ne sais pas si je pourrais m'arrêter un jour de lire W ou le souvenir d'enfance. Et Courir d'echenoz. Je picore Queneau sans cesse. Ma phrase favorite est dans le Chiendent : "Il y a des façons de rire comme de pleurer, murmura le romanichel aux yeux verts. ". J'ai appris à dactylographier avec quatre doigts. Quand j'entends dire "sujétion" pour "suggestion", je me dis que mentalement un gestionnaire est très proche d'un tyran. La prononciation "sucide" pour "suicide" me hérisse et me fait penser à "cochonnicide". Je me sens parfois comme un saumon qui remonte la rivière. C’est très satisfaisant de tirer le corps d’un bulot 🐚 jusqu’au bout du petit tire-bouchon qui sort intact de sa coquille. Je m’ennuie quand rien ne change et ceux qui n’aiment pas le changement m’ennuient. J'habite en longitude et lassitude depuis 1963 Je n'ai pas d'autre maison et j'habite à crédit ce qui ne sera jamais à moi quand j'aurai été dépossédé de ma vie de travail par le hold up annoncé de ma pension Le seul pouvoir sur la vie du né pauvre est d'y mettre fin. Petite, je ne voulais pas faire pipi dans la nature, il y a des photos de moi trônant sur mon pot en plein champ. Je m’y suis résolue en voyage, la saleté inimaginable des toilettes chinoises ayant retourné la légende familiale. J’ai mangé du chien sans le savoir. Enfant, j'ai adoré collectionner : images, cartes postales, timbres, pins, monnaies anciennes et étrangères, bagues de cigares, étiquettes de camembert. Hésitant à amorcer une collection de collections ; heureusement est venu le livre. Et la bibliothèque !. La nuit, mon sommeil est léger. Le matin, je me souviens plus de mes cauchemars que de mes rêves. J'ai horreur d'être en retard. Je me fie aux panneaux et panique lorsque j'entends le GPS me dire "Faîtes demi-tour avec prudence", phrase que je répète alors en riant. Je n'ai jamais ouvert un ouvrage de Joe Brainard que je ne connais que de seconde main par la rubrique de @liminaire. Absent des rayons de ma bibliothèque, son nom m'est cependant familier et je peux faire mon intéressant en rapportant ses propos de #page48 arrachées. Quand je compte de tête les enterrements où je suis allé, je bloque entre 10 et 15. Je fais un effort, et j'ajoute un oncle, un collègue, et je bloque encore. Parfois je vois que j'ai omis quelqu'un de très important. Je ne sais si d'autres auront ce mal avec moi. J'ai partagé un appartement avenue des Vosges avec une dame qui aurait été ma grand-mère si j'en avais eu. Je rêve depuis toujours de devenir routier puisque mon père l'a été. Je ne sais pas réellement qui je peux être. J'ai marché sur une plage et j'étais le premier. Je suis généreuse, ce qui me joue parfois des tours. Je ne me trouve pas belle mais j'aime bien mon nez et mes jambes de nageuse. Je préfère porter des robes car mon corps est alors plus à l'aise, en conformité avec mon amour des grands espaces. Je déteste les surprises. Je suis mieux assise que couchée et couchée que debout. J'aime toucher les choses douces. 

Mon surnom, "Raclette", est ridicule mais je l'aime bien. Je ne fréquente les cinémas d'art et essai que le dernier jour de programmation soit les mardis. C'est la certitude d'avoir une salle de ciné privatisée. Les femmes suscitent davantage mon désir dans un musée ou dans une bibliothèque, dans des lieux qui jugulent et exacerbent le désir. Mon lieu de travail a déjà connu mes ébats. J’ai nagé dans les lacs Skadar, de Bled, dans la Manche et dans la grotte où rêve la sirène. Né en1949, je n'ai jamais eu de téléviseur. Je préfère la radio ; l'écran est plus large et je voyage plus loin. Je navigue entre jazz moelleux, airs baroques et nuits magnétiques ; j'aime à vie ce poste à lampes contemporain de mon enfance. J'ai détruit mes dessins, mes peintures, avec la conscience aiguë de n'avoir aucun talent. J'ai gardé un pastel sec d'anémones ; je trompais alors l'impatience de voir naître ma fille. Les échecs me disent qui je suis bien mieux que les succès. Dans une discussion, l'un de mes amis d'adolescence détachait distraitement du coin de l'ongle les déjections de pigeon séchées sur le banc où nous nous trouvions, j'avais du mal à l'écouter. Je crois qu'edouard Levé aurait fait un merveilleux personnage de Twin Peaks : un enquêteur, sans doute, obsédé par les détails absurdes, qui aurait aimé se promener le matin parmi les pins centenaires, éclairant parfois l'aube d'un sourire ironique. Le père Noël m'indiffère. La joie qui préside aux grandes fêtes et aux grands moments de la vie me semble suspecte. L'élégance affectée des publics de l'opéra et du théâtre m'inspire un peu d'agacement, beaucoup de compassion. J'aime la photo. Je préférerais savoir dessiner. C'est avec les mots que je crois être la plus douée, mais j'en vois tous les défauts, ce qui n'aide pas à s'exprimer. Voilà pourquoi le lève la main, mais je baisse les bras, aussi. Certains bruits m'amusent, comme la balle de ping-pong écrasée sur du béton, le cristal ou le verre brisé. Je sais vaguement jouer de l'harmonica. La décoration intérieure m'indiffère mais j'aime les affiches de récupération découpées et encadrées à la va-vite. Mon chien est si petit qu'il n'attendrait pas même mon genou. Il ne me vient pas à l'idée qu'il puisse m'attaquer.. Mon surnom est enfantin mais sympathique. Quand je suis au rugby , j’en profite pour me défouler et au collège pour me concentrer. J'aime le rouge, je me sers des sacs plastique des magasins quand je voyage en voiture. J'ai déjà envoyé une lettre d'amour quand j'étais petit. Je dors mieux le weekend. Je préfère être allongé. Je suis toujours à l'avance. Les amis meurent toujours trop vite et on s'en rend compte toujours trop tard. Je rêve parfois des gens que j'aime. Au réveil j'ai la sensation qu'ils me peuplent. Je regarde mes trajets sur une carte c'est déjà pour moi le début du voyage. Ma maison est 1 ferme de 1848 assiégée par le cœur de ville Comme le temps me grignote elle sera dévorée par la spéculation Ma retraite sera insuffisante pour la conserver J'aime voyager & j'ai la phobie des départs J'ai le sens du tragique donc du non sens. Le week-end fréquemment je songe à la démocratie qui s'auto-gangraine, au blanc de la lune, à Versailles qui resplendissait dans ses heures de gloire. Et en pensant à ces personnes parlant en rythme dans les magnétophones. TLC. Je pensais que Venise était un stéréotype touristique et qu'y aller ne me ferait rien : je me suis trompée. J'ai donné une fois un coup de poing pour une histoire de poulet aux marrons : la seconde d'après je riais aux éclats du ridicule de mon geste avec la victime. Le mot "glamour" me révulse au plus haut point. 10 ans ? Je Distribuais Place du marché de Crouy : l'humanité Dimanche avec mon grand-père, cheminot et syndicaliste communiste, vêtu été comme hiver d'une casquette et d'un cache-col rouge, puis nous récupérions un motte de beurre, à saler par ma grand-mère normande. Les parcs d’attraction vides me rappellent un film que j’ai oublié, le train fantôme la drague maladroite d’un ado maladroit. Je suis celle qu’on invite dans les balanciers parce que c’est plus drôle avec quelqu’un qui a peur. J’y ai perdu un jour briquet et amoureux. Je n’ai rien retenu des mathématiques apprises pendant ma scolarité. J’ai perdu une orthographe péniblement acquise avec l’utilisation du clavier, mes doigts sont moins agiles que mon stylo. Persiste le cal sur le majeur, là où il s’appuie lors de l'écriture. Enfant et adolescent j'ai eu beaucoup de tics du visage, dont on se moquait. J'en ai encore, mais j'ai appris à les varier pour les rendre moins voyants. On me disait que c'est un signe de génie, à condition d'être aussi gaucher. C'est raté. Le meilleur jour de la semaine est vendredi, le meilleur matin est samedi matin, le soir le plus mélancolique est dimanche soir et ma condition humaine est le mardi après-midi vers 14h51. En fait je suis peut-être comme tout le monde mais je refuse cette statistique. Quand il m'arrive de signer de façon manuscrite une cinquantaine de fois à la suite, je suis toujours surpris de la très grande ressemblance de toutes ces griffes. Je peux passer plus d'une semaine à errer le soir à la recherche d'un bon texte à lire. Sans trouver. La première fois que j’ai pêché je me suis accroché l’hameçon dans le dos sans comprendre où il était passé. Sentir le ver se tortiller entre mes doigts me répugne; m’écœure davantage encore la cruauté dérisoire nécessaire pour le fixer au petit crochet indocile. Je ne suis pas m'as-tu-vu, d'une nature plutôt heureuse, rassis de corps et de sens et peu exigeant, mais j'aimerais que cette journée fut marquée d'une pierre blanche, voire d'un #caillouquiparle s'il le fallait, pour avoir réussi à twitter bien avant @helenepaumier. J'aime à lire les expériences faites dans les classes. J'apprécie que les enseignants et les intervenants les partagent sur les réseaux sociaux. Je pense souvent à la #twittérature des collégiens des #44suel de @luciensuel. Je constate que Carine Charaire n'a pas d'article sur @Wikipedia J'ai un couple d'amis, tous deux psychanalyses, qui consultent, elle et lui, à deux différents étages du même bâtiment. Un de mes enfants repasse son pull préféré pour agrandir la taille de ses manches. La musique en voiture c'est le cinéma : les images en mouvement illustrées d'une bande son. J'ai été dépendante à la cigarette et à présent je la domine avec plaisir : j'en fume 3 ou 4 par an. Je ne vais jamais dans les parcs d'attraction par peur et par snobisme. Je n'ai pas la capacité d'arrêter d'écouter quelqu'un qui m'ennuie. Je retiens très bien ce que les autres disent. Je bénis la traduction parce que je ne sais parler et lire couramment que le français. J'aime le bruit dans les lieux publics mais pas chez moi. Dans une île des Caraïbes anglophones, il y a des villages qui portent des noms comme La Sagesse, Sauteurs, Panorama, Plaisance, Crochu. Le concept de Jackson Pollock Bar me fait rêver à une série quasi illimitée de performances. J'ai vu une fois sur le bas côté d'une route, à la sortie d'un marché vers Limbé, au Cameroun, le corps carbonisé dans des pneus d'un homme, qu'on m'a dit être celui d'un voleur puni. La prononciation du mot "colours" par une londonienne me ravit. Dans le train de nuit j’aime suivre des yeux la lune au son du tatactatoum et savoir qu’à l’arrivée je boirai un café italien avec un croissant italien. J’estime que la meilleure partie d’une religieuse est le petit chapeau. Fuoccoammare vaut tous les Eldorado. Quand je fumais des cigarettes sans filtre, je crachotais les brins de tabac collés aux lèvres et je me trouvais l'air distingué. Je n'aime pas le trombone. 

J'utilise les rideaux comme des paravents de guetteur, en sachant qu'on me voit guetter, fantasme d'espion. J'admire le scénariste du film "orgueil et préjugés". Quand j'étais petite je me sentais aimé, maintenant moins. Je n'ai jamais écrit de lettre d'amour et encore moins de rupture. J'aime la purée quand je peux y faire un puits et le remplir de jus de viande. Je ne parviens pas à imaginer la vie des autres, qu'ils soient célèbres ou anonymes, comme j'ai du mal à imaginer ce qu'on imagine de la mienne. J’aime les lieux grandioses désaffectés. Les lézardes donnent au kitsch une élégance que son vivant lui a refusé. Le cor de chasse prend trop de place à transporter pour le temps qu’il occupe dans l’orchestre. Je suis surpris de ne pas avoir le souffle coupé quand je grimpe à grande vitesse dans tous les escaliers rencontrés. La recherche du dessin dans le tapis, et l'herméneutique en général continue de me fasciner malgré mon effort pour ne m'en remettre qu'aux surfaces. J'apprends encore le français. Le raisonnement est pour moi comme un récit, la transformation d'une idée en une autre. J’aime photographier les ombres portées, les lignes tracées au passage d’un avion, l’effiloché d’un nuage. En voyage je ne supporte pas le geste impatient du touriste, pourquoi le cliché qu’il exhibera au retour devrait-il être premier sur mon vécu de l’instant ?. Je suis plus inspirée par le #Bac la semaine prochaine que par le thème du jour. Lundi matin, comme tous les ans, je vais regarder les sujets de philo et me dire que celui-là j’aurai aimé.. Ou que celui-ci ne m’inspire pas. Bien que mon rythme de travail soit socialisé, j’ai du mal à organiser mon temps du soir et mes week-ends. En voyage, j’ai toujours un programme, il est fait pour ne pas être observé en fonction de mon humeur et des rencontres. J’ai attendu des trains et j’ai attendu dans des trains. J’aime entrer dans les supermarchés à l’étranger et acheter des produits alimentaires que je n’arrive pas à identifier. J’ai enterré un chat en pensant que c’était le mien - l’original est réapparu le lendemain. Je vois des signes partout, le plus beau fut un pot de Nutella, abandonné plein au bord du chemin lors d’une randonnée tourmentée : une amie morte en montagne quelques jours plus tôt en raffolait, j’y ai trouvé le courage de mettre à nouveau un pied devant l’autre. Il y a un conflit familial sur mon heure de naissance. On ne saura jamais. Le jour, la nuit, la fatigue, tout est un peu emmêlé. J'ai aimé aller à Pashupatinath, surtout pour le nom que je n'oublie pas. Dans un dîner, je suis parfois partagée entre deux conversations. Je suis monté une fois dans un manège appelé Superman. J’ai tout essayé du tabac sauf l’intraveineuse. La clope, c’est ce qui a le moins d’intérêt dans le genre. J’ai des souvenirs intéressants de bière et de tabac à priser. Quand un film m'effraie, je continue à regarder les images mais je coupe le son. Petite, je mettais les mains sur mes oreilles et je chantais dans ma tête. Mais je ne fermais pas les yeux. Jamais. Je n'ai pourtant pas peur du noir. J'aime regarder les gens dans la ville, leur inventer des vies. Je peux faire ça des heures. Je les trouve incroyablement beaux, donc si ridicules. Je prends des rallonges de métro pour eux. J'y tombe amoureux. Peu de temps. Elle descend toujours une station plus tôt. Je regarde le bout de mes pieds en marchant, quelquefois je lève le nez pour voir les ciels, ai toujours plaisir à me plonger dans ceux des peintres, Magritte en particulier. A Bayeux, me suis à demie évanouie devant la tapisserie, presque le syndrome de Stendhal. J’arpente les supermarchés de manière systématique travée par travée. Maintenant j’oublie systématiquement où je gare ma voiture. Je ne peux plus écouter Léo Ferré sinon sa voix m’obsède pendant des semaines. Je voudrais pouvoir écrire légèrement. Je fais une liste pour préparer mes bagages ; pas toujours la même, elle dépend des prévisions de la météo que je regarde toujours avant. Je chante Pietà Signore en vocalise sous les porches et dans les chapelles. Les manifs peu fréquentées me gênent. La poule de mon copain Pascal a couvé un caillou. Je n’ai pas besoin d’emporter mes listes, les écrire suffit. J’ai raté vendredi. Voyager seule à l'étranger m'a redonné confiance en moi quand j'habitais seule dans un autre étranger et que je n'en avais plus. J'arrive à arrêter d'écouter les gens qui m'ennuient, mais j'ai du mal à faire de même avec ceux qui m'énervent. Pense avec nostalgie au temps glorieux de son duché. Il sait que le monde fuit et s’attache à ses détails. Le goût passé de la nicotine s’est dissout, ses poches se sont vidées des paquets souples de cigarettes états-uniennes. N°2 Je formule peu de jugements tranchés de manière générale, j'intériorise beaucoup quand je suis sonnée, abasourdie et démunie face à certaines actualités. J’ai grandi dans une immense gendarmerie avec des quartiers, des rues, des douves, un fort et un parcours du combattant. Nous y faisions d’incroyables chasses à l’homme avec les autres enfants de gendarmes. Mais par temps de pluie, je jouais des heures aux meccano. Beaucoup d'inconnus rencontrés ça et là en savent plus long et plus loin sur moi que mes amis les plus proches. J'ai pour la première fois vu des gens faire l'amour devant moi à une grande « fête de l amitié » (sic) dans les années lycée. Les photographies n'existent pas vraiment tant qu'elles n'ont pas été imprimées. Les photographies des autres m'ennuient : il n'y a pas de vie sur leurs bords. Faute de moyens plastiques, je prépare des catalogues plutôt que des expositions; mais faute de compétences éditoriales, je prépare des idées plutôt que des catalogues. J'égare mes carnets. Une idée oubliée me fait d'abord beaucoup de peine, puis plus du tout. Je regrette toujours de ne pas bien dire ce que je pense. Je ne sais pas s'il est vraiment possible de penser sans le dire. Mon surnom est « Ori » parce que c’est le raccourci de mon prénom , je déteste regarder des films qui dure plus plus de 45min , j’ai peur de prendre l’avion par peur que ça me bouche les oreilles. Je me souviens dans les années 90, VHS, plage arrière de la 104. Soirée retardée par l'accident de mon cousin et d'un ami, voiture pliée, un cycliste renommé roulait à fond en voiture au milieu de la route. Les 2 VHS étaient Seven et Christine. J'ai aimé Christine. La foule ne me dit rien amorphe ou joyeuse j'aime la distance avec elle et caresser du regard l'humanité lointaine La forêt m'apaise sa canopée ses frondaisons le sous-bois ses odeurs de mousse de champignons, le bruissement du vent aux ombres rapportées. Mémorial de la Shoah. Une élève, troublée, attire mon attention sur un dessin de propagande nazie qui représente un noir, lèvres hypertrophiées, jouant du saxo, une étoile jaune sur la veste. La haine de l'autre est sans distinction. J’ai lu « Du côté de chez Swann » avant l’hypokhâgne. Je me rappelle lire jusque 3h du matin, de parenthèses de 50 pages qui ne font toutefois pas perdre le fil du récit, mais pas du tout du contenu. Trop jeune à l’époque sans doute. Faudra que je m’y remette. J’aime la neige qui tombe et déteste celle qui salit les rues. Je parle beaucoup, dès le début, pour ne pas laisser les silences faire la conversation. Je me vois bien danser sous la pluie, mais pas des claquettes. Il y a des jours si ternes. Je ne suis jamais entré dans un club de trip-tease, mais j’ai déjà poussé la porte d’un bordel, en Espagne et en Belgique. Dans les deux cas, une impression de désarroi, loin de l’ambiance glamour et érotique que j’avais imaginée et à laquelle mon fantasme aspirait. En voyage je prépare toujours ma valise la veille du départ et sans liste, mais souvent j'oublie quelques affaires.

Je ne trie pas les déchets. Je préfère peindre un paysage plutôt qu'un visage. Je ris parfois mal à propos et souvent trop fort. Je me tiens à l'écart des gens qui disent "petites mains" et "pièces rapportées". Fumer seule m’écœure. Boire seule ne m'est jamais venu à l'esprit. Il m'arrive d'accabler mon thème astral pour mon manque d'équilibre. J’ai toujours un dilemme en disposant du papier rectiligne sur une cuvette ovale de toilettes publiques. Je n’ai jamais raté de train, mais j’ai déjà raté un avion alors que j’étais en voiture, bloqué à quatorze kilomètres de l’aéroport avec deux heures d’avance. Obsessionnel et primesautier, ça pourrait dire assez bien la commune pathologie de tous les graphomanes rassemblés sous la bannière. Les parcs d’attractions m’inquiètent plus qu’ils ne m’émeuvent. J’ai fumé beaucoup pour contenance plus qu’accoutumance jusqu’à l’écœurement final. Je grossis, déforme et embellis les choses consciemment pour les rendre plus supportables spectaculaires et magiques. Je crois que le langage est notre plus grande malédiction. J'aime dans mon ventre et mes reins, plus que dans mon cœur. J'aime l'odeur forte des ingrédients sur mes dogts quand je cuisine. Je suis fascinée par le nom de la ville d'albuquerque depuis petit(e). La photographie aura été pour moi l'exutoire d'une curiosité enfouie. L'envie toujours de regarder le monde, de comprendre les gens et éléments qui le composent, d'en garder un souvenir et de le partager. Mon réflex à la main, je vis mon chemin de manière plus apaisée. J'ai trouvé un jour le titre et l'idée d'un roman policier en apercevant au-dessus d'une autoroute une femme qui dansait sur un pont, en robe rouge. J'ai ensuite lu des polars en abondance, et j'ai laissé tomber l'entreprise. Je garde le titre pour plus tard. J'ecris pour fuir de ma propre boite. J'ecris sur les détails, c'est là que se trouve l'art pour moi. D'autres disent le diable. Je photographie les détails aussi, pour la même raison. Ça fait des clichés pas regardables. Mais ça me parle. J'ai milité un peu. Le 11 septembre 1973, au bord de la mer, l'oreille collée à la radio, j'ai pleuré. Je déteste détester. J'ai toujours aimé lire. J'ai toujours rêvé d'écrire. Je ne mets que des chemises pour aller au boulot, même si une fois j’ai fait une rentrée avec un t-shirt des Fils de Teuhpu. Sinon, il y a les t-shirts pour rester à la maison / dormir et ceux pour sortir, souvent imprimés. Mon palais goûte peu la douceur : je préfèrerais les bonbons s'ils étaient salés. Je suis fils unique, ça semble plus facile pour choisir ses frères et sœurs. Depuis que je tente de comprendre comment ils sont écrits je ne feuillette plus les livres, je les effeuille. L’intérêt des coiffeurs est que mes cheveux poussent et je n’aime pas ça. Mes jeans se déchirent toujours à hauteur des genoux alors que je préfère vivre debout : allez comprendre ! Contre Le syndrome de la page blanche, Raymond Roussel reste le meilleur des antidotes. Le prénom de mon fils est déjà un diminutif, ou plutôt un métaplasme ; mais c'est une aphérèse, pas une apocope. Il se compose aussi de deux morphèmes qui expriment la négation et cachent en sous-texte le système binaire 0 et 1. Bref, sa mère et moi on se marre bien. Le 11 septembre, je me souviens que je me suis dit une bonne partie de la journée qu’il n’allait rien se passer d’extraordinaire. Seuls les livres qui me donnent envie d’écrire n’ont d’intérêt à mes yeux. J'ai appris la mythologie grecque, « l'iliade » et « l'odyssée », dans la collection familiale de « Tout l'univers », avec ses dessins évocateurs. Je regrette de ne pas avoir été le complice de mon frère quand nous étions enfants. Je trouve beau le mot "fraternité". Je suis tombée il y a quelques années dans les escaliers de la cave, chez des gens que je connaissais peu, pensant que j'allais aux toilettes, la nuit. Je peux être amie avec des gens qui arrivent en retard à un rendez-vous, mais seulement s'ils s'excusent en arrivant. Je n’ai jamais eu aucun problème avec les toilettes publiques sauf dans un pays étranger que j’ai visité. Je n’ai jamais torturé les animaux sauf quelques grillons, qu’enfant, je m’amusais à faire sortir de leur trou à l’aide d’une herbe longue. Les armes m'effraient. Chapitre 1.. J'ai réalisé plusieurs petits projets photographiques.. Des autoportraits et portraits, un moi en Sainte Thérèse d'avila, des gros plans de sourires dans mon viseur, des pieds de passants dans les rues.. Je me fais plus facilement des amis à l'étranger. Je passe plus de temps à retoucher mes documents qu'à les constuire. Je n’ai que des chaussettes noires, les autres me semblent ringardes. Je dis des femmes qui m’attirent qu’elles ont un joli sourire, même quand ce n’est pas le cas. Quand je pars en vacances j'aime bien faire le ménage mais quand je suis chez moi je n'aime pas. Le tri est très important mais je ne le fais pas assez. La lumière du soleil couchant en terre australe ne livre rien d'elle-même une fois photographiée. Un après-midi banal autour d'une tasse de thé avec trois amies ; je me prends à penser soudainement qu'elles furent mes amantes à diverses périodes de nos vies respectives. J'écoute le gracieux tintement de leurs voix, attentif et silencieux. Je me passionne pour l’inde et Hemingway. Une lettre les diffère. Un monde les sépare. J’aime à me réveiller avant que le réveil ne sonne. Ça me rassure. Le curcuma frais plutôt que déshydraté même si les rhizomes tendent à colorer la peau. Depuis que j’écris des livres, je n’en lis presque plus aucun jusqu’au bout. Adolescent, la façon dont mon père prononce ses « o » m’exaspérait, je la chéris aujourd’hui. Mes colères, quoique rares, peuvent être violentes mais je n’éprouve pas de rancune et la vengeance est une notion qui m’est complètement étrangère. Plus jeune, j’étais incapable de parler au petit-déjeuner; je reste encore peu bavarde à ce moment de la journée. Comme je n’ai jamais sur moi les sacs de supermarché achetés lors de mes passages précédents, je les recycle en sacs poubelles. Je trie mes déchets avec plus ou moins d’assiduité et de discernement. J'aime les gares, les aéroports et les ports, promesses d'un ailleurs vers un inconnu passionnant. Je monte toujours les escaliers sur la pointe des pieds. Je n'aime pas la chasse, activité assassine. Les fourmilières et les ruches sont des cités qui m'impressionnent. Je n'ai conduit de motos que deux années, dans les Caraïbes. Le seul danger était constitué des mangues tombées des arbres pourrissant dans les virages. J'ai possédé et loué des voitures de toutes les couleurs, vraiment. Je suis né un jeudi matin. J'aime la dématérialisation des billets de train et d'avion, ce qui m'évite de les racheter après les avoir perdus au moment de l'arrivée en gare ou à l'aéroport. Je n’ai jamais fait d’achats alimentaires en ligne, j’ai besoin de voir les produits pour avoir des idées de menus. J’aime les marchés l’été à l’heure où les vendeurs sont en train de ranger leurs cagettes de fruits et légumes. J’avais un parfum d’été et un d’hiver : quand Rochas a arrêté « Fleur d’eau » j’ai senti qu’il n’y aurait plus jamais d’été. J'ai passé 7 ans à l'étranger. J'ai croisé Anouk Aimé passage Pommeraye un lundi matin d'hiver à Nantes : c'était incroyable. Je suis capable de désinvestir subitement des objets que je considérais comme sacrés. Je sais que je n'ai pas vécu le pire jour de ma vie. Mon surnom est mon diminutif, qui à force est devenu mon nom. En voyage je n'emporte que le strict nécessaire, comptant sur la société des marchands pour me fournir le reste. Il y a des titres si évocateurs que je n'ai jamais lu leur œuvre, par peur de les déflorer. Je n'ai aucun talent pour la photographie. 

J'ai recours aux mots des autres pour saisir la beauté d'une scène, d'un paysage. Me perdre dans Londres fut une expérience heureuse. J'ai été trop souvent attirée par des hommes qui lançaient sur moi un regard de défi. Première vision de Copenhague au sortir de la gare centrale : le parc d’attractions de la page 32 #cgravedocteur? Ya Des Couronnes des châteaux des marquis pas de faquins des cieux bruineux des vélos pas de travaux soviets des trottinettes Lime. Je n'aime pas trop conduire à la tombée de la nuit qui aggrave ma myopie. Conduire dans une nuit noire à la campagne procure de vives émotions quand on croise des animaux à la lueur des phares. J'ai un prénom désuet mais je n'aurais pas aimé avoir un prénom à la mode. Je regarde souvent les gens dans le métro, je suis impressionnée par la diversité des visages et des accoutrements. Je cherche souvent a photographier mais les mots continuent a m’être plus familier, créer des images me semble frustrant. Je suis étonné que notre langue puisse avoir tant de mots pour parler des nuances de bleu ou du goût du vin, et ce seul mot : aimer, pour décrire tant d’émotions et de sentiments. Je me souviens du son de la sirène qui sonnait les trois huit chez mes grands-parents. Lorsque je m'aperçois que je commence à trop parler, je m'insupporte. J'aime dire "papaille" au lieu de "paille", la boisson est plus fraîche. Je ne dors jamais assez, et j'aime les soirées qui se prolongent, allongeant le temps. J'aime l'immuabilité du changement. Je ne me suis jamais perdue en forêt. Un jour je céderai à la tentation de prendre ma voiture pour rouler, loin sans but Peut-être qu’un jour je nagerai jusqu’à épuisement Peut-être qu’un jour je trouverai une perle Peut-être qu’un jour mes portes resteront ouvertes. J'ai l'idée d'une journée internationale du tennis contre les murs, juste pour voir si ça tient. J’aime chanter à tue-tête de vieux tubes et c’est mieux lorsqu’on est plusieurs à le faire ensemble parce que je chante juste dans ma tête mais ça sort faux par la bouche. Je n’aime pas les questions sans réponse car le silence me fait l’effet d’un brouillard épais. Je déteste les listes qui m’enferment et me rassurent. Les miennes sont sans fin. Je me souviens avec nostalgie du temps s’étirant si lent enfant. Et des longs dimanches pluvieux. Les transports en commun me révulsent et me fascinent. Souvent j’y trouve les gens beaux. D’une façon générale, dans cette « post-modernité liquide » (expression intéressante quoique sans doute boiteuse) j’aime le détournement et tout ce qui hybride, entre la rectitude classique et la « coolitude » contemporaine. #CultureRemix. J'apprécie davantage la télévision depuis que l'on peut choisir d'accéder aux fictions étrangères dans leur langue originale et je l'allume souvent le jeudi soir sur Arte, quand sont programmées des séries danoises ou suédoises, rien que pour le fond sonore. Capter le visage des gens que j'aime provoque chez moi de la nostalgie. Je partage mes photos de paysages mais longtemps après et les envoie le matin, par sms, comme des echos opposés aux saisons. Je ne supporte pas que la ligne d'horizon de la mer ne soit pas droite. J'ai peu voyagé par rapport à mes contemporains, ou moins loin, et plus lentement : à pied ou à vélo. Interagir avec d'autres personnes, après le réveil, m'est foncièrement pénible : je justifie par un rituel « c'est le matin » ma misanthropie des débuts de journée. Petite, l'expression "le courant passe bien entre eux", m'a fait croire que les gens que j'aimais pouvaient m'électrocuter. A l'étranger, les gens à part me parlent facilement. Je les écoute toujours avec attention. Je crois au quixotic gesture de J. D. Salinger. Une fois, j’ai secoué la main au-dessus, tranchant vers le haut pour enlever du savon. Ca a fait poc ! Quand ça a touché l’os de la phalange. Tellement fin qu’il n’y a plus de trace. J'ai le vague souvenir d'avoir essayé d'allumer un feu ac une loupe, sans succès. À chq fois que je vois un escargot, je pense à cette amie qui m'a raconté, il y a des années, son désarroi d'en avoir écrasé un. J'ai un pisse-debout que j'oublie svt de prendre avec moi. J'aime secouer des branches d'arbres fruitiers et recevoir des fruits sur la tête et les épaules. J'emporte des sacs en papier quand je vais au marché. Je n'ai jamais cru au leurre de la protection sociale. Mes souvenirs de voyage sont souvent flous. Quelques jours après la chute du tyran, je m'envole pour la Roumanie. Rencontre insolite à Orly : Paul Goma m'approche et me confie quelques sachets de graines et des journaux pour ses proches à Bucarest. Une priorité : se nourrir, physiquement et intellectuellement. Je voudrais découvrir une postérité satisfaisante au Traité de bave et d'éternité, je n'aime pas le ton sentencieux de Guy Debord. L'essentiel du cinéma comme art, et peut-être l'art lui-même, réside à mes yeux dans le montage. En voyage , je décide souvent de m’endormir en écoutant de la musique ou alors de manger en écoutant de la musique. Mon cerveau est une antenne, j’aime la cervelle frite avec un peu de vinaigre. Les riches sont plus méchants que les pauvres. J’ai parlé à plus de japonais que d’américains. J’aime dans l’autoroute le sentiment jouissif d’une fuite vers l’avant. J’aime dans les petites routes cet ancrage dans les paysages et les cultures, dont on voit les modulations et les changements se faire en douceur. J’aime acheter des bonbons au cinéma car je peux ne choisir que les Croco Pik® roses et verts. Mes amis s’interrogent toujours sur la quantité de carensac® que je mets dans mon sachet. En général, j’ai mangé l’intégralité avant la fin des bandes-annonces. Ma grand-mère m'avait dit "Moi vivante, tu ne feras pas de moto". Elle est morte, et je n'ai toujours pas commencé. Les lendemains de boire me donnent une acuité et une concentration remarquables. J'aime les hypallages, les hypotyposes mais pas les anaphores. Dans le quartier HLM où j’ai passé mon enfance, toutes les rues avaient des noms de poètes. Quand je change d’appartement, je ne me sens chez moi que deux semaines. Au réveil je cherche sur mon visage les marques des coutures du traversin et m'imagine vraiment balafré. On m'a cru bon en mathématiques jusqu'à ma classe de Première, ensuite on ne m'a pas cru bon à quoi que ce soit de spécial. J'ai dû le décider moi-même, trop tard. Une faute de frappe, qui peut être un lapsus, comme d'avoir écrit "Amende" pour "Amande", me laisse quelque peu interdit, puis je l'oublie. Un verre de très bonne eau peut me plaire autant qu'un verre de bonne vodka, mais moins qu'un verre de très bonne vodka. Ma vie ressemble à un tournevis qui contraindrait une vis dans une cheville trop petite. Ou à la vis. Celles qui se forcent à l’enthousiasme m’inspirent défiance, puis compassion. « Je t’aime » peut être une forme de chantage, « Je ne t’aime pas » un acte performatif. J'ai passé une demi-journée à retourner l'appartement de mon ami préféré quelques jours après son suicide. Je n'ai rien trouvé. Non, je n'ai presque rien trouvé. La disparition d'édouard Levé et son protocole me sidèrent. J'aime le mot syrah. J'ai eu une R19 vaguement verte, une Clio rouge que je me suis faite voler, une FIAT Seicento bleue, revendue, une Clio entreprise blanche, un Partner vert, là un autre Partner gris. J'aime avoir un grand coffre. Acheter des vêtements me déprime, à l'exception des bikinis. Porter mes vêtements usés me réconforte. Je ne comprends pas que l'on soit homophobe. Je suis découragée de faire la connaissance de nouvelles personnes. Trop souvent je m'ennuie dès la troisième rencontre. Je n’arrive pas à distinguer la semaine de la semaine par contre j’arrive toujours à distinguer le week-end de la semaine. 

Je regrette d'avoir perdu tant de photographies. J’aurai aimé être douée au piano. Quand je voyage, j’ai les sens augmentés et il n’y a pas d’ia derrière ce phénomène. Je trouve que les fins sont tristes. J'aime la Belgique, les Belges, mais pas leurs bières. Je vote car j’aurais trop peur de regretter de n’avoir pas voté. Rougeole, varicelle, oreillons : chacune de ces maladies est un souvenir d’enfance. Anticipation et organisation nuisent souvent à mon envie de voyage. Partout, sauf en France, j'aime les supermarchés, celui de Bratislava juste après la chute du mur. Je remets sauterelles et coccinelles dehors délicatement. Je suis triste plusieurs jours quand un oiseau s'assomme sur mes fenêtres. Toute injustice ravage mon estomac. Je ne me souviens pas du titre et de l'auteur de la nouvelle qui racontait qu'un personnage découvrait l'existence d'un jour en plus dans la semaine, crésudi, durant lequel chacun était riche. Je sens que certains jours sont pairs et d'autres impairs : mardi est pair. J'ai cessé de dessiner lorsqu'on m'a mis des notes. Ma maladresse graphique ressemble un bégaiement. Mon écriture est illisible, parfois, ça m'arrange. J'admire ceux qui assument ne pas avoir écrit un beau texte par hasard. Sans un bruit. Entrer dans la bibliothèque de mon grand-père ! Ils Sont tous là. Tous les auteurs interdits pour mon âge. Vian, Zola, Baudelaire. J’ouvre mon sac et j’y glisse un échantillon de chaque. Je file à l’anglaise avec mon butin. Grande jubilation !. Mes vrais amis n'arrivent jamais en retard. Je suis militante de l’échange même s’il ne s’agit parfois que de controverse. Le clivage stérile me dérange. Je fais des listes et je les oublie. Quand je m’ennuie, je pars. Je me souviens et me souviendrai longtemps lors de ces kilomètres avalés en Renault ou Citroën, entre feu rouge ou feu vert, de ces écrans choletais, publicitaires sans publicité, dans les années 80 ou 90, où Vasarely m'indiquait déjà la fin ou le début du Pop Art. J'entretiens un rapport fluctuant à la réalité que consacre cet insaisissable objet qu'est le romanesque. Comme un des personnages de Benacquista j'aime à croire qu' "un mensonge qui fait suffisamment ses preuves devient réalité". J’ai entrepris de faire une liste des livres que j’ai lus, entreprise aussi absurde qu’impossible à accomplir de manière exhaustive. Je ne sais à quel moment de sa vie on peut être satisfait des lectures qu’on a faites. Je repère les gros fumeurs à la couleur de leurs index, pour les éviter, car je ne supporte plus l'odeur du tabac depuis que j'ai cessé de fumer. Je crois la méchanceté universelle, riche ou pauvre, et j'en ai été capable à tous les stades de mon statut financier. Je pense souvent, le jeudi soir au moment de m'endormir, que c'est une erreur de lire Autoportrait d'édouard Levé dans le désordre. J'aime le changement mais l'injonction au changement m'insupporte. En voyage, je déteste franchir les frontières. Je hais l'idée de frontières, sauf dans les organisations figées, sclérosées, ankylosées, où c'est souvent aux frontières que se produit le changement. Dans une conversation à trois, j’ai beaucoup de mal à me détourner des tics de langage de mes interlocuteurs. Cette attention m’engage à l’observation des deux autres interlocuteurs. Je n’ai acheté qu’une seule maison. J’ai loué sept appartements et douze maisons. J'aime lire dans n'importe quelle position. Je suis une lectrice compulsive. Je lis de tout. Des essais, du théâtre contemporain, de la poésie.. Des nouvelles.. Je n'aime pas entrer en voiture dans un tunnel, j'ai toujours peur de ne jamais en ressortir. J'ai avec Dieu une relation de défiance, car il n'existe pas, et de grande complicité, également parce qu'il n'existe pas. À part celui-ci, j'ai peu de comportements superstitieux : ramasser les pièces de un centime parce qu'elles portent bonheur,. La négociation m'est toujours plus facile quand elle se joue dans une langue autre que le français. Dans mon village du sud Vienne, je jouais près du lavoir pendant que mon père travaillait et, montrant, allongée sur le rebord, comment je savais nager, j'ai piqué du nez dans l'eau. Quelle engueulade je me suis prise !. J’ai voyagé aux quatre coins du monde, le Sud-Est m’attire plus que de raison. Sous l’équateur, la Lune inversée m’évoque le sourire du chat d’alice et l’eau qui tourne dans l’autre sens me rend mon rire d’enfant. Je suis concernée par les questions d’éthique. J’aime bien dessiner mais je ne sais pas dessiner , mon chien à manger mon carnet de correspondance , on m’appelle souvent « Martine ». J'aime traverser la France et découvrir des paysages : c'est à la fois mon pays et ailleurs. Je n'ai jamais vraiment cru à la folie ou à l'art : je ne vois que des dérèglements savamment orchestrés. A lu le premier texte que je me suis efforcé de finir. J’aime mai pour les épaules qu’il électrise et les mais qu’il symbolise. Je déteste novembre sauf en Bretagne. Je me mêle de tout et de rien. Je n’aime pas les bananes. J’ai vu une jeune femme malade et nue sous une couverture monter dans un bus malgache vers sa mort. Les doux bras d'un câlin, le parfum des peaux, le calme et la sécurité de l'étreinte. On n'a pas fait mieux pour retrouver le chemin parfois égaré de nos vies. Mes enfants me manquent. Un trajet à pied me toujours plus long à l'aller. Un trajet en avion me semble toujours plus court au retour. Je voudrais retrouver des vêtements propres et des habitudes dans chaque endroit où je voyage. Je range par nécessité. J'aime décortiquer les crevettes et les manger avec une mayonnaise relevée. Le poisson me fait toujours penser aux premiers chrétiens. J'ai longtemps fumé parce que je trouvais élégants le mouvement de la main portant la cigarette aux lèvres et les volutes de fumée.. J'ai vu des films dans lesquels bande son et bande image étaient décalées : un S+7 cinématographique. J'aime les rencontres de vacances où les amitiés naissent en-dehors de nos quotidiens. J'ai programmé un voyage à Rome avec un ami mais cet ami est mort brutalement. Je ne suis pas à l'aise pour parler de fraternité en famille, mais avec des amis extérieurs je parviens à analyser certains de mes blocages. Je mange un carré de chocolat par jour, au maximum, avec du café. J'aime les dictionnaires en général, pour m'y perdre. "Anarchiste" Me fait très sincèrement penser à "arachide" et je vois immédiatement la scène du Dictateur où Heinkel et son allié italien, s'énervant, déchirent des spaghettis. "Allemand" Me ramène toujours à "amande", mais l'étrangeté de cette homophonie est moindre. Ma figure préférée est l’anacoluthe. Ma mère m’a blessée parce qu’elle le fut par la sienne. J’aime mon petit frère choisi plus que le grand non-né. Le meurtre d’oreste, s’il eût été parent d’antigone, la face de la psychanalyse en eût-elle été changée ?. Je ne m’explique pas pourquoi nous avons des poils, que les hommes rasent et les femmes épilent. Entendre l’autre ronfler m’agace, surtout avec du vibrato. Je me passerais de Bouddha, de Marx, de Michel Drucker, plus difficilement de Freud, de Sartre et d’eva Bester. Comparé à l’auteur, je suis très sentimental et quand un couple se dissout je suis presque sur le point de pleurer. En train, je me fiche du sens de la marche, je lis ou je regarde le paysage. Ma couleur préférée est le rouge. J'ai du mal à me séparer des objets. J'ai un rebord de fenêtre rempli des cailloux offerts par les élèves, beaucoup sont en forme de cœur. Je vais acheter un petit carnet à spirale. Avec l'âge, j'ai tendance à oublier. Je vais prendre des notes. Ecrire tout et rien.

Qu'est-ce qui est important finalement ? Un Jour, J'oublierai mon nom. Ou que j'existe. J'aime bien l'odeur et le crépitement du feu de bois. Une des pires odeurs (avec la pomme de terre moisie) est pour moi l’eau des fleurs oubliées dans un vase. J’ai lu Sur La Route en Folio, la trad était nulle. Un gars a déjà tenté de me rouler une galoche. J’ai depuis peu une liseuse. J’aime bien. Je trie les personnes avec qui je m’attache pour me consacrer aux personnes que j’aime et d’enlever la negativité d’autrui. L! W! Y. J'aime beaucoup le prénom de Ligeti mais l'oublie dès que je l'ai lu. J'avoue avoir été troublé quand l'un de mes fils a joué la première fois une pièce de Ligeti, en public. Elle m'a également rappelé à Danny et son tricycle. J'oublie si vite que je ne sais pas si je pardonne facilement. Les interactions avec les autres me glissent trop facilement dessus. J'observe es autres comme de loin. Surtout à table. Je ne sais pas quoi faire de la question morale. Trop élastique et trop présente. Je suis enfant de cheminot, j'ai pu profité des trains à moindre coût pendant 25 ans. J'en garde une passion inconsidérée pour les gares. J'ai fait un compost à partir d'une palette de transport. Depuis, j'ai l'impression de n'avoir plus de déchets. Adolescente, je n’étais pas de mon temps. J’ai appris l’existence d’elvis Presley à sa mort. Je n’écoute plus de musique en travaillant. J’ai écouté Françoise Dolto sur franceinter vers 15 ans. J’ai des acouphènes dans l’oreille droite. J’ai le pessimisme optimiste. J’aime dire que la papaye se ramasse avec une foufourche, même si je l’ai entendu cent fois : je visualise l’objet. Plus les hommes politiques sont sûr d’avoir raison, plus ils s’approchent du dogme, plus ils m’inquiètent. J’ai le trombone rose de mon fils à la maison. Je ne peux pas regarder le patinage. Le kitsch des tenues vestimentaires y ruine chaque effort de sensualité. Je pratique le tennis, c’est un sport élégant. Malgré la foule, assister au match me réjouit. Qu ’importe le sport, s’il ne s’agit de danse sur glace. Je me demanderai toujours si la Valentine de la Promesse de l'aube, qui fait manger à ses camarades d'école amoureux d'elle, des poissons rouges, une souris, une collection de timbres poste, un éventail japonais.. A vraiment existé. Je chausse du 43. Je trie mes déchets mais j'habite dans un des coins d'europe les plus pourris par la pétrochimie, la cimenterie, la métallurgie, les transports autoroutiers, aériens et maritimes. Je préfèrerai donc m'en tirer avant que de mourir avec la conscience tranquille. Un soir, il y a quelques années, j'ai décidé de ne plus acheter de livres papier. Quand tout de même obligé, je les ai achetés d'occasion, et les ai revendus une fois lus, en ligne. Je me souviens et me souviendrai longtemps lors de ces kilomètres avalés en Renault ou Citroën, entre feu rouge ou feu vert, de ces écrans choletais, publicitaires sans publicité, dans les années 80 ou 90, où Vasarely m'indiquait déjà la fin ou le début du Pop Art. Dans les appartements j’aime les murs blancs sans papiers peints. De façon générale je n’aime pas les nappes ou les décorations inutiles. Parfois je préfère me taire. J’imagine que cela en dit beaucoup même si je ne sais pas trop ce que cela dit. Je déteste les forts éclairages. J'associe les néons à des films. La lumière tamisée me plait chez moi mais me gêne chez les autres. J'envisage d'apprendre une nouvelle langue. Je déplore toujours le suremballage mais aime secrètement le luxe d'un bel enrobage. Mon premier dictionnaire à moi, un Petit Larousse offert par mon grand-père lors de mon entrée en sixième, avant j'utilisais celui de ma mère. Plus tard, longues plongées dans le Quid, la sérendipité avant Internet et Wikipédia qui l'ont remplacé dans mes usages. Je suis monté dans un avion pour la première fois à 21 ans. J'aime photographier une lumière, une ombre, un mouvement, un instant. Être à l'heure me rassure. Je n'ai jamais fait de mal à une mouche. Je fuis les frelons(limite apiphobe), les espaces clos (limite claustro) ou la foule (limite agoraphobe). Mes amis me rassurent. Dans un Eurostar, une italienne m'a raconté sa vie pour ne pas penser à la Manche au dessus de nos têtes. En Inde, l'homme qui m'accompagnait ne m'aimait déjà plus. Le voyage était solitaire, même en impressions partagées. Le claquement du bois qui brûle m'émeut. Je serai curieux de percevoir d'autres dimensions. J'imagine pouvoir me plier comme l'espace-temps. J'aimerai voir les courbures, les structures, les déchirures de l'univers et glisser dessus comme sur un toboggan. Je n'aime pas les plafonniers et en général les lumières directes. Je pense que les néons domestiques commencent à accéder au statut d'objet "vintage" comme on dit maintenant. J'aime toutes les lumières du ciel et ce grâce à la poésie, même "le ciel bas et lourd". Un temps, j’ai collectionné les couvercles de boîtes de camembert. J’ai quatre paires de chaussures, j’en utilise surtout trois, et une paire de tongs. Je suis entré une fois dans un sex-shop avec un pote à Hambourg. Le gars à la caisse aurait pu travailler en banque. 25 ans de théâtre avec un élève de C Dullin classe de Devos Barrault M Marceau.. Adapter jouer mettre en scène direction d'acteur et toutes les regies.. Un ami.. Première fois pour lui.. La première fois que j'ai habité en ville, j'ai passé beaucoup de temps à ma fenêtre. J'aimais manger la cervelle des poulets cuits à la maison, mais je n'ai jamais réfléchi à ce qu'ils avaient pu penser avec cet organe de leur vivant. J'ai un seul vêtement rouge. La fête est parfois une épreuve. L'injonction même de s'amuser et de se divertir m'oppresse à partir du moment où ces verbes cessent d'être pronominaux. Il ne me déplairait pas de mourir d'ivresse, recroquevillé sur moi contre le plus beau des seins. Je ne supporte pas qu'on m'appelle "Mademoiselle". Je ne supporte pas non plus qu'on me désigne par le nom de mon mari. Depuis toujours, les gens me racontent leurs malheurs très spontanément. Je n'ose jamais dire à quel point cela me touche mais aussi m'effraie. Je souhaiterais vivre avec peu, mais suis terrorisé par l’idée d’être démuni. Je fume beaucoup quand j’arrête de fumer. Le mot « art » m’embarrasse. Je suis née en 1967 et si parfois je me sens d'une autre époque, je sais profiter des avantages que celle-ci m'offre. J'aime regarder ce que je mange pour en savourer l'harmonie. Enfant de la télé, je ne la regarde plus que par intermittence. Le soleil m'est essentiel. J'aime les siestes post prandiales des dimanches ensoleillés, à l'ombre de l'olivier du jardin. Les repas du dimanche, mitonnés ou au BBQ, conviviaux, un peu arrosés d'un bon vin, amicaux, familiaux, me sont indispensables. Dans les appartements j’aime les murs blancs sans papiers peints. De façon générale je n’aime pas les nappes ou les décorations inutiles. Parfois je préfère me taire. J’imagine que cela en dit beaucoup même si je ne sais pas trop ce que cela dit. J'aime passionnément la langue française, à tel point qu'elle me fait aimer mon pays, malgré ses contradictions constantes, et puériles. Les écrivains que j'aime et j'admire sont ma véritable patrie. Je pense comme Echenoz que le son est aussi important que le sens. Tous les groupes auxquels j'ai appartenu se sont désintégrés, si bien que j'ai rarement fait partie d'une quelconque fraternité, même familiale. Je n'ai jamais rencontré en vrai quelqu'un prénommé "Jésus". Cela ne me manque pas plus que les "Caïn" ou les "Énoch". Les rêves sont très difficiles à retranscrire aux autres, la seule personne respectable dans ce domaine est sans doute mon propre père : je me souviens d'être tous autour de lui pour écouter son dernier rêve, avalant, style popcorn, des récits drôles et improbables.

Je n’aime pas les machines, qui me le rendent bien. Les imprimeries me fascinent, de ces monstres de fer au corps ondoyant naissent des mots et des images intelligibles orchestrés par des ouvriers qui règlent les couleurs depuis un piano dont le langage m’est inconnu. (Oups). Les supermarchés me manquaient quand je vivais dans certaines campagnes africaines. Je suis attiré par les femmes qui affichent un solide appétit à table, celles qui ont des coups de foudre littéraires et ponctuent de rires et de gorgées de Chablis leurs recensions enthousiastes ; je les aime amoureuses de la vie, simplement. Savoir ne pas regretter a été un apprentissage. Celui d'un sage. Pour éviter de regretter une parole, j'ai appris à me taire. J'ai appris à ne pas regretter de ne rien faire. Les regrets minent, donnent mauvaise mine. Je rêve d'un autoportrait assumé, sans regret. Je suis partagé entre le respect pour le système international d’unités et l’attrait poétique des unités anciennes ou régionales. Je suis fasciné par la nouvelle Trois versions de Judas de Borges, qui devrait selon moi faire douter tout chrétien. Je n'ai jamais supporté le parfum pour homme. Encore moins dans le métro. Je porte Vol de nuit de Guerlain depuis 35 ans. Ce que je préfère dans une maison c'est le jardin. J'ai quitté mon premier ami quand je l'aimais encore. Mais je déforme peut-être l'histoire. Quelle était la montagne la plus haute avant que l’himalaya ne soit découverte ? C’est une énigme que m’a posée ma mère quand j’étais petit. Mes vacances sont cool au début mais on se rend vite compte que c’est ennuyant de passer 2mois dans la mème ville, au Maroc. Mon moteur a toujours été, hélas et heureusement, l'amour espéré de ma famille. Je parcours les pages internet comme celles des dictionnaires, la connaissance toujours à portée de main. Les cartes, les plans sont là aussi. Souvent je lis les guides à mon retour. J'aime cette page absolument et sans détours. Je préfère les yeux qui rient aux yeux qui ont envie. J'aimais les pulls amples et difformes, les cheveux qui cachent les bons mots masques. Et la violence insidieuse. Les coups de soleil font le même effet à tout le monde. La nuit me permet, malgré moi, de me montrer vulnérable, et donc d'être au plus près de celle que je suis. Mes plus belles rencontres y sont liées. Avoir quitté la ville et ses lampadaires me fait m'émerveiller de son ciel noir étoilé.. Et de sa fragrance corsée. Je n’écris pas « Cordialement » sauf pour m’en moquer. J’aime penser que Keith Richards survivra, quoiqu’il advienne. Le rythme ternaire du ping-pong m’attire l’oreille : plic-toc-rien, plic-toc-rien, mais les joueurs ne le respectent guère. J’ai volé une fois, avec un copain, des pétards pour mettre dans des revolvers jouets. J’ai lu quelques boits de Bible en fac d’allemand, à cause de Luther. Je relis très très rarement. Ma vie ne ressemble pas à un marteau parce que ••• Je ne suis qu'un grain de poussière °°°. J'hésiterais à sauver de la noyade quelqu'un qui se serait vanté de trouver Flaubert ennuyeux. Je projette souvent un voyage dans les Vosges, puis je renonce, me rappelant la distance, les taons, la chaleur, l'église de grès et le mouvement des rideaux brodés aux fenêtres dans les villages, signe qu'en passant on y est observé. J'aime photographier de très près, il en sort de grands paysages. Ce qui m'inquiète dans la retraite, c'est de ne plus faire la différence entre semaine et week-end. Préparer les bagages est une telle tension que mon dos se bloque, ce qui gâche en partie mes vacances. J'ai un ami qui a déjà roulé sur une route qu'une tempête de grêle avait couverte de feuilles, de branches et de débris d'écorces. Les grêlons craquaient sous les roues et les voitures roulaient au pas dans le brouillard. Cet ami porte des polos. Il pardonne facilement. Je n’utilise pas d’application de décryptage alimentaire. Je suis convaincue qu’il y a un marché de l’anxiété alimentaire et j’y reste assez hermétique. Dans un supermarché, je ne parcours pas les rayons un par un méthodiquement comme le fait la mère. Je n'aime pas parler en public. Lorsque je le fais, je revêts un costume virtuel, telle une actrice. Il n'y a qu'avec les gens que j'aime d'amour que je ne me protège pas. Je peux mentir, mais jamais à moi-même. Voir une exposition frôle souvent l'expérience mystique. J'existe dans les lieux avec une saturation que je ne choisis pas. Souvent je fais tache. Je peux me fondre dans le paysage. J'aime ce moment étrange où il y a plus du lieu en moi que de moi. Je fais rire mes amis avec des très longs adverbes et des ruptures de style. Je possède une paire de chaussettes noires comme toutes mes chaussettes, de marque Lacoste, que j'ai achetée dans la rue, à Yaoundé. Le contrefait crocodile fait rire mes enfants. "Il Voyage en solitaire" est une chanson que j'aime mais une situation qu'il ne me viendrait pas à l'esprit de reproduire. Si je devais m'installer à l'étranger ce serait évidemment au Royaume Uni. Télé allumée = son obligatoirement coupé lorsqu'il s'agit de sport. Je soupire intérieurement quand quelqu'un monopolise la parole. Parler n'est pas forcément exister. Je suis curieuse de tout, quitte à être déçue. Au moins, j'aurais osé découvrir. Je peux aller au cinéma juste pour la compagnie de la personne qui m'accompagne. J’aime parler de moi mais je me retiens, de peur d’ennuyer ou de passer pour narcissique. Je fais aussi attention à ce qui pourrait se retourner contre moi. J’aime écouter les autres comme parler de moi, malgré la terrible banalité qui accompagne le récit de nos vies. J’ai parfois le sentiment d’être un imposteur et je sais exactement pourquoi. Je saisis les occasions d’aller où le vent me porte, sans en attendre l’autorisation. Je n’attends pas des autres qu’ils fassent ma vie ni de tirer d’eux ma légitimité. J'ai plus lu la Bible que Proust. Mais de peu. J'ai moins lu la Bible que des textes sur Proust. Les livres que j'ai le plus lus sont au nombre de trois : Madame Bovary, l'africain de JMG Le Clézio, Autoportrait d'édouard Levé. J'aime visiter les maisons. Dans mes rêves, j'en visite ď'immenses, avec des passages secrets. Je déteste sentir sur mes joues le parfum des hommes que j'embrasse. Je voudrais que les femmes aient le droit de serrer la main. Je ne nage pas assez, pas d'eau accueillante. Avec un boulanger pour voisin, j'étais réveillée tôt par des parfums de pain. En revanche, l'odeur de cuisine m'indispose. Je connais la solitude de ne pas compter vraiment. Seule, je ne regarde pas l'heure. Ma mère dit toujours que Dieu est la création des hommes. Jamais il ne me viendrait à l’idée de parler de moi en public. Je ne suis d’ailleurs pas certaine que ce soit le sujet que je maîtrise le mieux. La seule icône divine vue dans mon enfance est celle dessinée par Gotlib en couverture du tome 2 de Rubrique-à-Brac. Depuis que j’écris des livres, je n’en lis presque plus aucun jusqu’au bout. Adolescent, la façon dont mon père prononce ses « o » m’exaspérait, je la chéris aujourd’hui. En voyage je me fais des surprises, par exemple, quand je vais deux fois au même endroit, je ne fais aucune activitéeque j'ai déjà faite. Je prépare mes bagages au dernier moment car je n'aime pas cette étape du voyage et que je n'emporte jamais la même chose. Je suis née à 8h20 du matin. J’ai passé le bac philo le jour de mes 18 ans et attendu cette minute-là pour en écrire les premiers mots : « L’art peut-il être immoral ? » Pour Passer Le cap des 50 j’ai acheté T-shirt et sac clins d’œil. Je ferai la grasse matinée.

Les restaurants bruyants m’angoissent, ceux qui s’affublent d’écrans me désolent moins que me sentir happée par les images. Je me souviens d’un jukebox où je passais systématiquement « Je l’aime à mourir » le mercredi après la piscine. Je n’ai pas de télévision, l’ipad a pris sa place depuis longtemps. J’adore tremper un morceau de pain dans la sauce de la salade de tomates faite d’huile d’olive et de fleur de sel. Manger directement dans la poêle me rappelle ma vie étudiante. Mai est mon mois préféré parce qu'il autorise tout avec élégance. Je ne suis jamais allée à un enterrement. Les arbres fruitiers dans les villes m'émeuvent. Exiger une prononciation parfaite des enfants qui apprennent une langue à l'école est doublement stupide. Je n'ai pas d'amie obèse. J'apprends grâce à et une conversation à 5 entre amis lors d'un merveilleux dîner en été que j'ai un autre ami qui a été abstème en Autriche et ne l'est plus. Ma femme n'a qu'une seule robe rouge. Depuis mes 18 ans, j'ai habité dix rues. Un jour je ferai un pèlerinage en m'invitant le temps d'un café chez chacun de leurs nouveaux occupants. J'y ai toujours ouvert tous les jours ma boîte aux lettres. Je n'archive mes courriers qu'une fois que j'y ai pas répondu. J’aime l’orthographe mais ne suis pas pratiquante. Je suis bonne en maths mais les chiffres ne m’intéressent pas. Petite, quand j’étais punie, je devais me mettre à genoux, mains sur la tête, sur le tapis en coco qui rentrait dans la chair. J'aime les toponymes descriptifs : Baugé ; -) , Ravine Glissante, Ravine Sèche, Grands-Bois, Pointe du Raz, Frankfurt. Du coup, appeler une ville New York, ça fait penser qu'on n'y voit rien de remarquable ou qu'on est une grosse feignasse. J'ai écouté le récit d'un bon ami qui narrait le soir où il attendait comme plusieurs artistes le début d'un vernissage. Une annonce a stoppé la soirée : un des artistes ne pouvait être présent. Edouard Levé s'était suicidé. Je prends souvent la décision de lire enfin la Bible, mais m'arrête après les premières pages de la Genèse, repu et quelque peu écœuré de sa densité symbolique. J'aimerais ne voyager qu'en pensée, comme dans l'aleph de Borgès. Je ne retiens de l'adolescence qu'une sensation de profond ennui secoué de colère, agité, mais on me dit que je fus très calme. Je n'en ai presque plus de souvenir. Il m'a fallu 30 ans pour accepter d'être moi, c'est à dire toujours quelqu'un autre, alternatif. J'ai vu mes premiers morts en 83 flotter sur le lac de Kandy - pas à la télé mais dans la chaleur moite et sucrée d'un été à Ceylan. Mes pieds brûlaient au fond des baskets. Je comprends mal l'accent des srilankais. Mon hôtel s'était transformé en refuge pour tamouls. Quand je partage une photo, c'est comme si je multipliais mon émerveillement en des dizaines de paires d'yeux. J'ai tellement aimé les bonbons chimiques. Comme Balzac, je regarde les gens marcher, et leur âme est dans leurs mouvements. Je débarbouille mon fils après le lavage de dents et avant d’aller au lit. Parfois il me fait remarquer que j’ai oublié de le « ba(r)bouiller ». Cela me fait rire et il m’arrive de faire exprès d’oublier. Je suis incapable de formuler un jugement définitif. Quand je m'y risque, un dieu mauvais m'indique automatiquement la faille. C'est pénible pour vivre en société mais pratique pour la poésie. Si je pouvais, je ne parlerais qu'en vers. Ou en métaphores. Ma sœur a dix ans de plus que moi et nous avons peu de ressemblances. Elle est ma pierre angulaire. Je passe d'eros à philia et inversement sans difficulté. Je sais que j'écris pour dire, mais que quelque chose ou quelqu'un en moi veut que je taise. J'aime les épices. Lorsque je suis à la place du passager, je fais sauter visuellement les essuie-glaces sur les poteaux des rambardes routières. Les remarques agressives me blessent mais je réponds rarement. La musique répétitive fait s'envoler mes pensées de manière anarchique. Je côtoie beaucoup de gens dont les ancêtres sont arrivés d'inde par bateau. Je me demande pourquoi un "demi" fait un quart de litre. Quand j'étais en Autriche j'étais le Français qui ne boit pas de vin. Je me suis rattrapé depuis. Je ne repasse que mes chemises. J’aime les feux d’artifice et le bruit de la mer. Je ne perds jamais rien. J’ai dû faire des choix dans ma vie, lorsqu’on fait des choix, on abandonne forcément une part de nos illusions. J’adore l’odeur du jasmin et du lilas. Je n’irai pas au paradis, il n’existe pas. J'aime les stations d'autoroutes, ce sont des lieux suspendus et monotones qui me font penser à des films de Melville. Dans les brasseries, en ville, la TV est branchée sur BFM sans le son. Je suis fasciné par le rythme des images, c'est celui des Rave parties. Si j'invite à dîner, le poulet rôti du boucher me semble un bon compromis entre convivialité et paresse. Je me confie aisément à des gens peu connus de moi: j'ai l'impression et je veux croire qu'ils me comprendront mieux de ce fait même. Je pourrais ne jamais voyager. Je dis parfois je t'aime à ceux que j'aime ; je ne voudrais pas mourir sans cet aveu. L'usine, le ballet des ouvrières au son de mécaniques brutales ; jeune homme, c'était mon opéra. J'aime la pauvreté et l'ascèse mais je crains le dénuement. La vie des écrivains ne m'intéresse pas, sauf quand elle est l'objet (au moins en partie) de leur œuvre. J'ai toujours envie de donner les livres que j'ai aimés; j'ai une peur bleue d'oublier de rendre cx qu'on me prête. Voler 1 livre est moins grave que voler 1 boeuf. J'écoute la radio, beaucoup, j'y apprends et imagine. Je rêve d'avoir plusieurs vies humaines pour habiter en des lieux et des maisons multiples. Je reprends les routes seule, avec inquiétude et ravissement. Depuis que je fais des photos, mon oeil a changé. "Je T'aime" est toujours un mensonge, sauf quelques fois, rares fois. Les mois de l'année sont comme les jours de la semaine, je préfère avril à juillet ou août, comme le vendredi au samedi ou dimanche. A l'image de Woody Allen dans Zelig je peux prendre l'accent belge après 10mn d'échange avec un "vrai" belge autour d'une bière. J'ai la nostalgie des photos que l'on faisait en studio à Abidjan quand j'étais très petite avec ma mère: nous sommes apprêtées et regardons le photographe. Photos en sépia ou en noir et blanc. Quand je regarde ces photos, me manquent et ma mère et l'enfant que j'étais. Un peu comme tout le monde, j'ai eu des voitures de toutes les couleurs. Et monochromes. Je préfère conduire à gauche. Je n'aime pas conduire, ou bien très vite. Je n'aime pas être conduit. Ou bien assis à l'arrière. J'ai actuellement 2 voitures de 12 places cumulées. Contrairement à l’auteur, je n’admets pas toujours mes erreurs. Pour rien au monde je ne donnerais raison à ma soeur même si elle me prouve que j’ai tort. Tous les groupes auxquels j'ai appartenu se sont désintégrés, si bien que j'ai rarement fait partie d'une quelconque fraternité, même familiale. Je n'ai jamais rencontré en vrai quelqu'un prénommé "Jésus". Cela ne me manque pas plus que les "Caïn" ou les "Énoch". Je ne connais pas l’équivalence entre les numéros et les noms des départements et si je connaissais quelqu’un qui le savait, cela me laisserait indifférente. Très sensible à la couleur de la lumière artificielle, j’ai mis du temps à trouver des ampoules qui irradient un jaune chaud, proche du soleil de fin d’automne. Un de mes amis est fan d'air guitar et l’un de mes fils peut regarder n'importe quel sport à la télévision. J’ai toujours été mal à l’aise aux représentations des petits cirques de bord de mer. On y croise des petits caniches miteux affublés de tutus défraîchis. Les clowns font d’abord peur. Je dessine en voyage les petits objets du quotidien.

J’aime le silence de la solitude mais je ne supporte pas de l’imposer à autrui : je bavarde donc intensément avec une paradoxale abnégation, qui contraint souvent mes interlocuteurs à un « potlach » de confidences imprévues. Je porte toujours mes clés dans la poche droite, les mouchoirs à gauche. J'ai un seul vêtement de couleur rouge, acheté par erreur et jamais échangé, et finalement je l'aime beaucoup mais n'en rachèterai pas d'autre identique. J'évite les ascenseurs. J'aime ou j'exècre l'odeur des aisselles, c'est selon. Artémis, si elle n'était si sévère avec les hommes serait ma déesse préférée. J'ai été veilleur de nuit dans un dépôt de carburants ; des flaques d'eau luisaient au pied des citernes. J'ai un mal de fou à me dire qu'il n'y a plus rien après la mort. Ca doit être très chiant pour sûr, l'éternité. En plus, rien ne dit que ce soit éclairé la nuit et protégé des doutes. Le concept de l'impasse où on ne peut pas demi-tour me déprime. Je n’utilise plus de rasoir jetable depuis longtemps. J’utilise un rasoir de sûreté. J’ai un coupe-chou mais son tranchant m’intimide. Les noms propres me fascinent aussi depuis que je te fréquente Édouard Levé. Si je devais émigrer, ce serait en Gambie ou en Nouvelle-Zélande. Je préfère prendre les routes nationales ou départementales aux autoroutes. Je n'entends pas du tout ce qu'on me dit quand je suis sur ordinateur. Désirant par-dessus tout convaincre, longtemps je n'ai su répondre d'un simple "Non". Trop abrupt, trop cinglant, trop définitif. Je n'apprécie pas les restaurants à l'atmosphère feutrée et au personnel obséquieux (quand bien même du homard géant figure au menu). J'ai besoin de ces temps où je ne fais rien. Ne rien faisant j'ai le sentiment de faire énormément. Je n'ai pas quitté ma femme et c'est assez beau. Au tennis j'aime entendre le crissement de mes semelles lorsque je me place idéalement pour frapper la balle. E ne tiens pas de carnet de voyage. Je le regrette toujours. J'ai beau vivre en Provence, j’ai envie d’une maison en Bretagne au milieu de rien avec des hortensias. Un vieux breton a découpé mon profil dans du papier noir quand j’avais 8 ans. Je n'ai pas de télévision. Rester trop longtemps à table est une perte de temps. Boire de l'alcool seule est d'une tristesse. Manger au restaurant seule est un délice. Une voiture, de la route, de la bonne musique et j'ai l'impression d'être dans Thelma et Louise. Je vérifie l'exactitude des sabliers, et j'en suis toujours déçu. Je voudrais pouvoir les ouvrir et recompter les grains, puis les équilibrer comme une montre suisse. J'aime l'odeur des fourmis sur mes doigts. Je pense que les photographies ne sont pas la réalité. J’aime tellement le rétroéclairage de ma liseuse que je me mets parfois dans le noir pour lire, même le jour. Je baisse la tête quand je traverse le Duplex A86. Je n’ai jamais regardé de film pornographique avec un casque de réalité virtuelle mais j'y ai déjà pensé. Je pardonne facilement, trop peut-être. Je ne nourris ni rancune ni rancœur, elles noirciraient mon âme et assombriraient mon regard. Je ne supporte pas qu'on m'en veuille et qu'on ne pardonne pas mes faux pas. En soirée, je parle, je ris ou j'observe en silence. J'aime dormir en plein jour, les rideaux ouverts. J'aime surtout veiller tard le soir et chanter en voiture. Enfants, nous n'avions pas la télé. Mes parents nous appelaient "les kikis". J'ai longtemps vécu dans la monotonie. A présent tout ce qui est nouveau m'inspire. A 9 ans, j'avais résolu de devenir la première femme prêtre de l'histoire. Depuis, manque de chance, j'ai perdu la foi. Je fais à pied le long chemin pour rentrer de l'école en tenant la main de ma fille, moelleuse et douce. Bientôt, elle sera au collège, ce sera fini. Je suis hostile aux personnes hostiles au concept de l'apéritif. Par la seule mention de cette phrase, mes amis peuvent me démasquer. J'aime l'uniforme de la garde républicaine. Le rugby m'ennuie. Suicide d'edouard Levé débute par la phrase : "Un samedi au mois d'août, tu sors de chez toi en tenue de tennis accompagné de ta femme". La phrase de cette page 86 sur le lac, la mare, l'étang a la forme des tercets de la fin de ce même Suicide. Ma semaine sur Twitter. Lundi, lendemain de #lieuxdelecture. Mardi, surlendemain de #lieuxdelecture Mercredi, rien. Jeudi, veille d'#àmainlevé. Vendredi, jour d'#àmainlevé Samedi, veille de #lieuxdelecture Dimanche, jour de #lieuxdelecture. Mes potes du collège étaient accueillis à coups de ceinture quand je les ramenais chez eux, shootés à la colle. Quand ma grand-mère voulait me faire peur elle évoquait le martinet d’antan. Je ne sais pas la musique. Mon filleul joue de la batterie comme un dieu. Je photographie dorénavant des gens qui lisent, de dos, pour #lieuxdelecture. J'aime les noms homophoniques pour la quantité de réel qu'ils déplacent. Je pense que la plupart des phrases ne veulent rien dire, et qu'écrire consiste à leur rendre un peu d'honnêteté. "Faut Pas Pousser mémé dans les orties" m’a toujours réjouie. J’aime la lauze mais davantage le chaume quand il descend très bas sur les fenêtres comme un bonnet de laine trop grand. J’ai un goût prononcé pour l’autodérision. Je ne mangerai jamais de cervelle d’agneau. La dernière fois que j'ai eu mal au dos en voiture, j'avais une sciatique. J'écris parfois dans un grand carnet. Des descriptions. Pour me rappeler plus tard. Je ne fais pas de sport, mais je me suis mis à la marche il y a peu, avec des briques dans mon sac à dos. Dans une ville étrangère je regarde d’abord l’intensité du ciel Sur la route, je regarde le plus loin possible Au bord de la Méditerranée, je regarde d’abord si je trouve des yeux de Sainte Lucie Quand les élèves entrent en classe, je regarde d’abord s’ils sourient. J'aime les pierres apparentes et les poutres, bruit de bateau lorsque le vent souffle. Je ne m'habille plus que de l'air du Temps de Nina Ricci depuis 23 ans. Je préfère les dîners intimes à la multitude, fuyant les cacophonies. Nager et golfer est un oubli des autres. Je n’apprends rien par cœur, j’en suis incapable ! J’aime Les Gratte-ciels, la vue magistrale mais j’ai le vertige. J’aime l’architecture, le lieu où l’on habite dit beaucoup de la personne qui y vit. J’aime le chocolat noir mais je préfère le riz aux pommesde terre. Quand j'étais enfant, je voulais vivre en ville parce que chaque rue avait un nom; aujourd'hui, je recherche les lieux sans nom. La première fois que j’ai donné rencard à une fille, je n’y suis pas allé parce que j’étais au commissariat. Je vis déguisé, n'ayant pas de style propre. Ca tombe bien j'aime ne pas etre moi par peur d'être reconnu. C'est prétentieux, personne ne me connaît. Quand je croise mon reflet je ne réagis qu'après coup. Je me manque toujours de peu. Je me suis toujours manqué. J'éprouve du dégoût pour les poupées dont les mécanismes oculaires sont cassés et qui ferment les yeux imparfaitement quand on les couche; souvent la plantation de leurs cheveux également me répugne, comme la posture de leurs doigts de plastique. J’ai vécu avenue Saint-Laurent mais je n’en porte pas. J’ai tenté de capturer l’âme du jardin Majorelle - le bleu, la lumière, l’ombre des cactées sur le sable. Je n’ai pas de sac bleu Saint Laurent. Les déclarations enflammées sont le sel de la vie. Ou le sucre. J'ai connu le dernier cheval de trait de la ferme des grands-parents, au coeur des années 60. Un tracteur l'a remplacé. La ferme est en ruine aujourd'hui. Maman perd de plus en plus la mémoire. J'ai peur de demain. Je suis favorable aux collections d'objets inoffensifs, les timbres-poste, les marque-pages, les étiquettes collées sur les fruits. Je en regarde jamais longtemps une vitrine, de peur d'être vu par les commerçants et d'être forcé d'entrer.

Je connais moins Julien Gracq que Georges Perec. Je lis vingt minutes, m'endors, puis suis réveillé par la chute du livre. J'aime aller à la plage si j'y trouve une place hors sable et à l'ombre. J'ai fait l'amour dans des lieux que ma femme ne voudrait pas connaître. Élevé au rang de gd homme par celui qui doit vous demander pardon ne le fait pas pour jouir sans entrave de son acte te voici et victime et censé avoir en plus une morale supérieure On n'accorde son pardon qu'à celui qui vous le demande dit vjankelevitch. En train, en bus, en avion, je peux être malade, parce que je ne maîtrise pas le véhicule. Pas dans la vie, bizarrement. Etablir une hiérachie entre les oeuvres est idiot : elle revient seulement à imposer aux autres le catalogue de ses propres goûts. J’ai eu deux groupes d’amis, tous deux ont éclaté quand le sexe s’est emmêlé - à 20 ans comme à 40 bien sonnés. J’aime quand mes amis deviennent amis, vivent leur vie d’amis, s’appellent et s’aiment. Je découvre et apprécie les réseaux d’amis virtuels et monothèmes. J'ai un ami qui dit lorsqu'il me raconte une soirée "Heureusement que j'étais là sinon je me serais fait chier". Il a souvent raison. Je suis née à 2h40. La tranche horaire 16h30-18h30 m'est pénible en vacances. Je travaille efficament le matin. Je suis allée en Chine. Je n'aime rien tant que de belles formes soulignées et estompées par le bleu des jeans J'aime moins les lieux que le chemin qui m'y mène et où je rêve les sensations à venir. Le voyage plus que sa destination Le cirque bruits rituels musique foule malaise. Je vais acheter un petit carnet à spirale. Avec l'âge, j'ai tendance à oublier. Je vais prendre des notes. Ecrire tout et rien. Qu'est-ce qui est important finalement ? Un Jour, J'oublierai mon nom. Ou que j'existe. J'aime bien l'odeur et le crépitement du feu de bois. Une amie m'a raconté comment elle prévoyait de se tuer quand le grand âge menacerait de la rendre étrangère à elle-même. Je n'ai jamais écrit d'autobiographie et me défie des carnets; j'oublie beaucoup. J'ai plusieurs vengeances inassouvies, que je réchauffe sans illusion puisque je ne connais pas de tueur qui pourrait agir à ma place. Je ne vais pas dans les piscines. Je repère les jonctions entre deux raccords de trottoir, pour les éviter. Je n'envoie jamais de cartes postales. Je les achète, en modèles variés, les rédige parfois, mais l'adresse me manque souvent. Ou alors j'oublie de les poster sur place, et les ramène avec moi. Elles sont sur mon propre frigo. À la place j'envoie des textos.. Lorsque je mange un bonbon, le moment où je vais le croquer m’en dit long sur mon humeur de l’instant. J’ai souvent coupé le son de certains films pour en inventer des dialogues décalés. Je croise davantage de personnes que je n’en rencontre. "Faut Pas pousser mémé dans les orties" m’a toujours réjouie. J’aime la lauze mais davantage le chaume quand il descend très bas sur les fenêtres comme un bonnet de laine trop grand. J’ai un goût prononcé pour l’autodérision. Je ne mangerai jamais de cervelle d’agneau. J'aime mouiller mon doigt de salive, et le tremper dans le sel pour le manger. Les oisillons hirsutes et piaillards m'effraient. Je me suis cassé une dent sur un noyau d'olive. La beauté d'un spectacle peut me faire pleurer même si celui-ci n'est pas triste. Un de mes meilleurs souvenirs gustatif me ramène chez mon grand-père. Au petit déjeuner, cueillir une tomate gorgée de soleil, des mirabelles, des prunes. L’hiver, comme il n’y avait pas de chauffage dans les chambres, on dormait écrasés sous plusieurs édredons. Je vouvoie toute personne inconnue, même de jeunes enfants, alors que je trouvais cela étrange de la part de ma professeure de biologie, en troisième, au collège. Je sais sans pouvoir le définir qu'il y a un déterminisme onomastique. J'ai rempli à moitié, avant d'être pris de méfiance, un test de personnalité distribué dans la rue par des scientologues. À la question "Feuilletez-vous des indicateurs de chemin de fer, des annuaires ou des dictionnaires rien que pour le plaisir? " J'avais répondu non. J’ai été cambriolé deux fois. Par la même bande. Je me suis battu à l’école jusqu’en 5ème. J’aimais bien la course à pied à l’armée, mais j’ai fini mes 10 mois en boitant. Je préfèrerais vivre à Mauves, Noyant, Saint Cyr en Bourg, Leeds, qu'à Limoges, Béthune, Baugé, Armentières, Bécon les Granits, Turquant, Creil, Boston, Mauges … et ce, pour des raisons phonétiques. Je n’ai pas d’arbre préféré, quoique j’aime beaucoup l’acacia. Je me souviens de jeux avec mes cousins et cousines dans la paille de la grange chez mes grands-parents mais ils n’avaient pas de nom. Ou bien ma mémoire me fait défaut. J'existe dans les lieux avec une saturation que je ne choisis pas. Souvent je fais tache. Je peux me fondre dans le paysage. J'aime ce moment étrange où il y a plus du lieu en moi que de moi. Je fais rire mes amis avec des très longs adverbes et des ruptures de style. J'ai appris à dactylographier avec quatre doigts. Quand j'entends dire "sujétion" pour "suggestion", je me dis que mentalement un gestionnaire est très proche d'un tyran. La prononciation "sucide" pour "suicide" me hérisse et me fait penser à "cochonnicide". J'ai longtemps sacrifié à cette manie des étudiants en lettres qui consiste à exhiber comme des décorations ses références littéraires. Je me souviens d'un condisciple qui était capable d'indiquer le nombre de livres par siècle qu'il avait lus. J'aurai finalement pu jouir des merveilles de la musique classique plus longtemps qu'edouard Levé. De ma bouche, les sons sortent faux alors que dans ma tête ils sont justes. Peindre pour rénover ne me déplaît pas mais le fait que les pinceaux perdent des poils m’agace fortement. J’aimerai que mes ongles se heurtent moins souvent contre ce qui les casse. Ces vingt dernières années, je suis allé deux fois chez le coiffeur : la tondeuse dans la salle de bain, et hop ! Je Ne vais aux messes que pour les mariages ou les enterrements. Quel ennui ! Qu'on puisse prendre au sérieux ce que dit cet homme en robe me dépasse. Mon regard se porte souvent vers les silhouettes vieillies. Je me souviendrai pour le restant de ma vie d'avoir vu cette façon de maintenir fermée la mâchoire d'un mort avec une serviette afin de bien le présenter aux restants, affreuse mise en scène, juste pour contenter les vivants lors de la dernière représentation. J'aime conduire. Je voyage autant sur la route que dans ma tête. Les rencontres sont toujours intenses. Les allers sont plus faciles que les retours. Un ami m'a parlé de "gueule de bois émotionnelle", il a raison. Je prends des photos de tout, de rien. Je trie ensuite. J’aurais pardonné à mon ex si l’autre lui avait fait moins de mal que moi. J’aime la fraîcheur de mon teint même épuisée mais je déteste mes genoux, je ne mets pas de robes courtes. La télé est mon berceau d’adulte. J’aime voyager car l’ailleurs me fait réceptacle. Il m'arrive de plus en plus souvent, dans la rue, de réduire considérablement ma vitesse de marche, mon agitation, mon empressement. Pour profiter du moment. Le décalage alors avec le tempo des gens restés affairés augmente mon plaisir. J'aime les rêves de Bunuel. J'aime les traces de freinage sur les routes, tant, que j'en ai fait une nouvelle. Parfois, j'ai une envie irrépressible de crevettes ou de poisson, je sais que j'en ai besoin. Il est possible que j'ai été maraboutée, avec toute cette malchance. Je dis : il est sympa !. J’associe l’autoroute aux vacances d’été. J’aime y voir la végétation peu à peu se transformer et les produits régionaux rythmer le temps - nougat, plus que 3 heures.

Au premier pin parasol je frémis à l’idée des jours passés pieds nus sur les galets. J’échange avec une personne qui me manifeste une hostilité sourde, par hasard, on en vient à parler de Flaubert et nos émotions s’accordent. Je préfère la Normandie de Flaubert à celle de Maupassant. Toutes les merdes des premières classes de la vie n'ont pas le privilège de croiser en poesie comme moi les 1ere classe de la vie et de la poésie réunies ils s'epuisent à tenir la place qu'on leur a concédée Non héritier une seule voix de liberté : les mots ou la mort. Comme l’auteur, je commence plus que je n’achève. Je suis quasiment incapable de finir complètement ce que je commence. Candice #réseaudeslettres. Je compte toujours le nombre de mes pas en traversant une rue. Je ne sais pas préparer un bagage, je laisse faire quelqu'un d'autre et je fais semblant de m'y intéresser. La démocratie me semble un idéal abstrait, accessible asymptotiquement, sans plus. J’arrive trop bien à penser la mort d’un être aimé, lorsqu’il meurt je n’en suis pas pour autant préservée. « Dieu est mort, l’homme est mort et moi-même je ne me sens pas très bien. » aimait à citer ma prof de philo préférée. Je m’en souviens comme si c’était demain. J'ai envie de relire 1984 à cause de sa nouvelle traduction. Je prépare mes bagages à la dernière minute et en espérant ne rien oublier. Manger m’endort. J’admire la personne qui a inventé les téléphones. J’envie ceux qui n’ont pas encore lu Madame Bovary, qui n’ont pas vu un seul film d’hitchcock, qui n’ont jamais écouté Les Variations Goldberg. Je choisis les restaurants de mes lieux de vie en fonction de la beauté des gens qui les fréquentent. Le plus beau jour de la vie est une fiction. J'ai la certitude qu'il existe des instants indépassables. Je ne veux pas croire que j'ai de l'influence. Les autres m'inspirent. Vers Bastille j'ai bu une bière à côté de Sandrine Bonaire. Je n'ai rien dit. C'était beau. J'aime la nourriture qui croustille donc je n'aime pas du tout les gâteaux mous. Je prépare souvent à manger et apprécie qu'on le fasse pour moi. J'aime un peu l'ennui et je préfère le savourer seule. Dormir en dehors de chez moi améliore la qualité de mon sommeil. J’ai appris la scie musicale en classe préparatoire. La compétition me révulse. Je ne connais rien de l’extérieur. Le nom des ministres m’ennuie. Je préfère les sons et lumières d’un amour récurrent. J'ai toujours eu aux mots un rapport amoureux, parfois déçu souvent exaltant. J'aime aussi les chiffres et les mathématiques, j'aime les outils pour décrire le monde en somme, surement pour me rassurer. J'aime les expressions particulières qui naissent des langages. Je trempe des petits gâteaux dans le bol de thé du petit-déjeuner. S'il y a trop de poissons, je jette le thé et j'en prépare un autre. J'aime que les boissons et les plats soient bien chauds même si c'est pour les laisser refroidir ensuite. Je bois et je mange tiède. Je préfère les amitiés particulières aux relations de groupe qui m'étouffent. Je n'entends ni ne pratique le je-t-aime. De mes années de catéchisme je n'ai gardé de la religion qu'un seul souvenir : le dessin d'une Marie que j'avais affublée d'énormes seins. J’ai toujours craint de devoir porter un uniforme à l’école qui aurait fait éclater au grand jour la singularité radicale de mon corps. Je ne m’aime qu’en noir et ne me reconnaît que difficilement en photo, comme si le portrait était celui d’une autre, plus belle. Jeune, je fais une collection de briquets. Plus tard, au Cameroun, dans la penderie de ma chambre, une collection de vêtements et sacs en cuir noir moisit, me rappelant que sont là pendus des lambeaux d’animaux morts. J’aime éternuer en regardant un instant le soleil. C’est quand ma rue à été fermée à la circulation pour cause de travaux que je me suis aperçue à quel point elle était bruyante. C’est surtout quand elle a été rouverte à la circulation que je m’en suis aperçue. J'aime lire en étant dehors mais souvent je quitte mes pages pour regarder le temps passer. L'idée même du temps me chamboule toujours, avec ce vertige associé. Je ne crois pas en la linéarité du monde mais nous le percevons ainsi, et c'est ce décalage qui déséquilibre. Je m'habitue peu à peu à n'être qu'un imposteur comme tout le monde. Je doute de l'existence des choses, et en particulier de l'authenticité. A l'adolescence j'ai photographié mon propre dos, nu, en noir et blanc, et en ai éprouvé un sentiment ambivalent. J'ai habité près d'une piscine municipale. Je voyais les gens sauter du plongeoir. Je ne comprends pas ce que "je t'aime" veut dire et ça ne me dérange pas. Parfois, la Tamise a l'odeur de Dickens. Mon premier livre de poche était la La vie devant soi, le dernier en date L'homme qui tombe. Je n'aime pas toujours faire des liens. Théoriquement, je sais comment me comporter face à un ours. Je ne suis pas sûr de pouvoir réanimer quelqu'un. Mon yucca se meurt. J'ai porté Shalimar pendant des années et j'aime faire la pétasse en disant : "Je suis une femme Guerlain ! ". Dans un musée, à Lille, j'ai suivi une dame longtemps parce qu'elle portait un parfum envoutant qui est maintenant le mien : Aromatic Elixir de chez Clinique. Je me souviens de tous les noms et numéros de rue où j'ai vécu depuis mes études. J'ai visité quelques usines, et un abattoir. Leurs odeurs ne restent pas dans ma mémoire, pas plus que la mienne propre. Je suis peut-être anormal. Le vol involontaire est celui qui me réjouit le plus, truc oublié au fond du chariot, objet que l'on n'a pas déposé. Je lis moins depuis les écrans. De nombreux auteurs qui m'ont émue, comme Kundera, Duras,. À 20 ans, 30 ans, n'ont plus d'effet sur moi. Balzac reste. La télévision est un objet décoratif sonore, une radio avec des images que je ne regarde même pas. Une présence familière, qui habille l'espace privé, sans nous importuner car nous l'ignorons. Je ne conduis plus de moto depuis longtemps. J'aime passer en voiture dans un tunnel, surtout si la circulation y est à sens unique. Un ami m'a confié en plein dîner qu'il n'avait jamais utilisé le mot "hors". Jamais. Et qu'il avait nullement l'intention de le faire. Je suis attirée par les œuvres de Street-Art minuscules, celles qu’il faut approcher de tout près pour en voir les détails : le bonnet rouge et les poches du jean par exemple. Je serais bien à ma place sur un cliché en noir et blanc pris à la dérobé par un photographe amateur quelque part, le long d'une autoroute. J’ai le contresens de l’orientation, même Google Maps en main je fais toujours, en rêveuse éveillée, le chemin inverse de celui qu’il me faudrait suivre pour atteindre mon but. Je ne suis plus insomniaque depuis que je n’ai plus peur de ce que mes rêves ont à me dire. J'ai habité près d'une piscine municipale. Je voyais les gens sauter du plongeoir. Je ne comprends pas ce que "je t'aime" veut dire et ça ne me dérange pas. Parfois, la Tamise a l'odeur de Dickens. Je suis née en 1978 soit une décennie après 1968. L'année dite aux 3 papes. De fait, ma naissance n'a donc aucun rapport avec la révolution sexuelle. Ni avec l'un des conclaves. , Les Dates ne concordant pas. Je suis allé péché un nombre difficilement calculable de fois. Toutes les formes d’eau me font du bien, j’ai un ruisseau chez moi. Le chant des grillons par une nuit un peu fraîche est un double bonheur. J’ai dû lire plus d’auteurs étrangers que de français et ils sont délicieux quand je voyage dans leur pays. Fumer peu est un plaisir sensuel, fumer trop est un esclavage. Le champagne me rend gaie. Étudiante, J'ai vomi une nuit lors d'une fête alcoolisée sur une tortue qui s'est mise à avancer dans l'herbe du jardin : j'ai cru que mon vomi bougeait seul. 

J'apprécie ainsi l'espace et le temps, au plus près du sentiment de "distance". Le trajet m'est voyage, j'aime pouvoir m'arrêter dans n'importe quel village. Boire un café, découvrir l'église. Habiter en Provence m'a anéantie. J'aime parcourir de longues heures durant des kilomètres bitumés, calé à 130 à l'heure. J'ai déjà été à Venise. J'y retournerais peut-être afin de m'en faire une meilleure opinion. Je suis régulièrement surprise par des compositeurs que je ne connaissais pas. Je ne me suis jamais vraiment battue. Mais j'ai une soeur du même âge que moi. Je chante mais ne retiens pas les textes. Restes d'apnée du sommeil. Longtemps cauchemard récurrent d'étouffement et de paralysie totale. Moins à présent. Je ne m'éloigne pas de l'engagement c'est lui qui manque de convictions et d'intérêt pour l'exigence que je porte. Je trouve qu’il y a trop de verbes au passé composé dans cette page 46. Un ami contributeur à me livrait hier son impression de voir certaines mêmes pages d’autoportrait revenir parfois le vendredi. Je ne pense pas que cela soit le cas. Lire n'importe lequel des Que sais-je? M'a Plus fatigué que lire Genette ou Starobinski. Je n'ai jamais aimé ces condensés de savoir qui, contrairement à la lessive, ne sont pas plus efficaces en berlingot qu'en gros bidons. J'ai lu la Bible illustrée par curiosité vers 10 ans. Je me souviens des images. Adulte, j'ai relu des passages, sans images, je me souviens des mots. Dans ma bibliothèque, les auteurs finissent toujours par se côtoyer. J'aime ce désordre des genres et des époques. Quand j’ai tenté de lire la Bible dans la veille édition poussiéreuse de mon arrière grand-père j’ai été prise d’une irrésistible envie de me gratter. En revanche j’ai longtemps porté son feutre et sa montre à gousset sans démangeaison aucune. J'aime m'habiller de couleurs vives. Je peux être habillé de sombre voire en noir mais uniquement si je trouve un fort contraste coloré. Je commence une collection de chaussettes fantaisie. Et continue une de t-shirts de groupes de musique. Ma #rentrée. J’aime l’accent de Michela Marzano. J’ai survécu à l’enfance. Les paysages de montagne me racontent parce qu’il n’y a de paysages qu’intérieurs. Tout ce que je dis est imaginaire ou superflu mais je le sais. J’écoute surtout les silences. La lune m’émeut de plus en +. Sans doute imprégnée de la critique structuraliste des années 70, je ne lis jamais les biographies des auteurs que j'aime. Je leur préfère les paperolles et les palimpsestes. Je ne saurai jamais vraiment combien de livres j'ai lu. Quand j'étais en cinquième, j'ai joué le rôle de Topaze sur scène. Tout l'acte 1, une centaine de pages, dont beaucoup de monologues, apprises sans effort. Je ne pourrais plus en faire autant. Non, je ne suis pas devenue comédienne, mais Topaze, je le suis un peu.. A l'étranger, j'aime par-dessus tout aller dans les marchés ou les supermarchés. Enfant, j'ai passé des heures à lire mon Premier Dictionnaire Larousse, la planche anatomique a longtemps été la source d'un malentendu lexical en raison d'une mauvaise lecture du fléchage. Quand j'alimente ma collection de #cielfie je me demande à chaque fois si j'ai le droit de tricher, de mentir. Et de signaler que cette photographie de ciel a été prise hier à Harare, mardi prochain à Nice, fin mars à Sousse. J’apprends des mots, dans les deux sens du déterminant « des ». Certains écrivains me semblent frères, cousins, amis. L’un d’eux me ressemble tant qu’il me semble impossible d’écrire après lui. Faire la liste des pays visités est absurde car un pays est inépuisable. Je mange les moules avec les mains puis avec les mots puis avec les yeux lorsque mises en scène par Marcel Broodthaers. Enfant, aux étés chauds de La Panne, je mangeais des moules de Zeeland avec des frites épaisses et j'en riais de plaisir. Je suis allé une fois à Venise avec la femme que j'aime. J'ai eu un cochon d'inde nommé Titi. Aucun oncle dans ma famille n'a je crois acheté Hara-Kiri. Je ne suis jamais allé deux fois au cinéma voir le même film en un jour, en une semaine, en un mois, en un an. J'aime me souvenir d'avoir étalé une vingtaine de feuille A4 sur le carrelage du salon chez mes parents vers mes 13 ans, afin d'établir clairement un chemin pour finir le jeu vidéo Faxanadu sur ma NES. Un jour j’ai cueilli des cerises dans les arbres pour faire un clafoutis. On en a mangé autant qu’in en a ramassé. Elles avaient toutes des vers, on a mangé autant de vers que de cerises. Je regrette de n’avoir pas tenu un journal de lecture depuis mon premier vrai livre je crois que c’était le Chien des Baskerville à l’époque je ne savais pas que j’allais lire autant Tolstoi et Tolkien ont été deux compagnons extraordinaires. J'ai une passion irraisonnée pour le sport. J'ai réussi à en faire mon sujet de thèse. Je m'extasie autant pour du curling, du biathlon que du football que j'ai longtemps pratiqué. Je n'aime pas regarder des concerts à la télé. On y voit trop bien, on y ressent rien. En voiture je photographie au hasard les ventres des mères ou les tombes, et j'appelle ces photos Les Chutes de Sénèque. C'est toujours la même solitude que celle du bonbon qui fond par erreur dans la bouche le temps de creuser quelque enthousiasme sans conséquence. Je cherche souvent à me définir en quelques mots ; j’aime les clefs et moins les explications. J’ai gâché du temps à essayer d’aimer, c’est mon seul vrai apprentissage échoué, le plus précieux aussi. Les odeurs me plongent dans les souvenirs, je ne porte plus de parfum. Je ne dis pas « du coup », mais souvent « bien » surtout si c’est mal. Je n’ai pas prédit que le féminisme reviendrait à la mode. J’aime les champs de blé sous l’orage et les bottes en caoutchouc. Certains bruits m'amusent, comme la balle de ping-pong écrasée sur du béton, le cristal ou le verre brisé. Je sais vaguement jouer de l'harmonica. La décoration intérieure m'indiffère mais j'aime les affiches de récupération découpées et encadrées à la va-vite. Depuis plusieurs mois je prends souvent le tram et le train, ces trajets sont parmi les plus riches de ma vie actuelle, je peux observer mes concitoyens un peu comme un pigiste dans un film de Fellini, Blier, ou dans une mauvaise série d'un lundi soir sur France 3. Ma naïveté de fils d’ouvrier m’a souvent surpris de constater l’inculture des petits bourgeois de province. J'ai une hérédité ambiguë de pardon obligatoire et de médisance rancunière, qui m'a toujours dérangé. Je ne fais pas de siestes. Avant de m'endormir, j'ai souvent l'impression que je pense mieux, et que je devrais me relever et écrire. J'ai une boussole, inutilisée. Au bord du gouffre je jouis du vide et frémis de l’espace. Chaque absence est une chute mentale. Je veux bien mourir mais de petite mort. Les bouts du monde m’enchantent. L’odeur du colza me rappelle celle d’un sexe de femme. J’aime le silence de la Lune qui se lève. Je rêve de me trouver à la fois dans ma vie de demain et dans celle d’hier. Je marche beaucoup tous les jours. J’écoute les gens qui viennent me parler d’eux avec le même intérêt que s’ils venaient me dire des choses qui me concernent directement. Je suis ambidextre. Je n’ai jamais pris l’avion , une amie m’a donné comme surnom Laysla quand on était petite , je ne sais pas pourquoi et je suis toujours mieux allongée que debout. Rien ne m'apaise plus que la cloche de l'église qui sonne tous les 1/4 d'heure dans mon village. Ne plus l'entendre sonner, c'est comme ça que j'envisage la mort. Plonger et ressortir la tête de l'eau, c'est comme ça que j'envisage la naissance. Sons et lumières. Quand je prends l’avion , j’ai la tête dans les nuages. A ce moment-là , je fais le tri dans ma tête. 

Je côtoie beaucoup de gens dont une partie des ancêtres est arrivée en fond de cale dans notre Nouveau Monde. La contenance "fillette" convient davantage à du vin moelleux que sec. Je n'ai eu que des chaussures rouges. Je confonds des titres de films parce qu'ils sont trop proches, alors qu'ils n'ont rien de commun dans leur genre ou leurs acteurs. Je fais de plus en plus de listes, alors même que ma mémoire ne me semble pas avoir diminué. Je peux lire d'affilée plusieurs heures. Formée à l'histoire, j'ai toujours envie de lire la biographie, voire les biographies d'un auteur ou d'une autrice, parfois même avant l’œuvre. Il y a ainsi des auteurs que j'aime plus pour leur vie. Le paradoxe est que je goutte assez peu l'autobiographie. Je suis contre le béton, pour le bois et le chaume, j’aime les pierres, les briques, les poutres apparentes. En écrivant cela je pense aux Trois petits cochons. J’ai un goût pour le comique de répétition, l’humour potache, les phrases complexes - sauf en littérature. Je crois que certaines choses n'existent que dans mon cerveau. Je préfère les bières en bouteilles de 33cl à celles de 25 cl, au comptoir j'hésite souvent pour une pinte. J'ai grandi dans un lieu-dit où les rues étaient des routes sans nom. Je ne range mes clés que dans ma poche droite. J'ai vite trop chaud quand j'essaye des vêtements, ce qui me fait quitter le magasin sans rien acheter. Je regarde les vitrines des annonces immobilières pour me persuader que l'achat de ma maison était une riche idée. Je suis mieux couché et assis que debout. Je suis prêt à dormir pendant une semaine à la même heure même si je suis très fatigué. Je parle de moi car je ne connais pas assez finement les autres et leur réalité. Je ne me sens donc pas autorisée. Pourtant ma mémoire collectionne leurs histoires sans volonté de ma part pendant des années. Je dévore un livre à l'envers. Je crois que je lis du Sumac, ou peut-être un petit Cauorek. Enfin, c'est le printemps ça c'est sûr. Pas l'hiver, où je lis plutôt en diagonal, poussée par les vents chauds du désert. J'ai porté Shalimar pendant des années et j'aime faire la pétasse en disant : "Je suis une femme Guerlain ! ". Dans un musée, à Lille, j'ai suivi une dame longtemps parce qu'elle portait un parfum envoutant qui est maintenant le mien : Aromatic Elixir de chez Clinique. Je déteste être en retard et presque autant les gens en retard. L'attente jusqu'à l'heure d'un rendez-vous est une douceur, celle qui la suit un supplice. J'ai déjà laissé en plan une amie devant moi car elle était arrivée juste après mes cinq minutes de tolérance. Le camping me rebute, tout comme les journaux télévisés et les enseignants désabusés. Je suis davantage fromage que dessert et ne bois jamais de vin rosé. J’aime bien le Clairet. La prononciation du mot bluetooth provoque toujours chez moi un mini dilemme. Je pécherai et pêcherai encore sans doute beaucoup avant ma mort. Je triche avec quand j'utilise le futur, l'imparfait et le conditionnel. Je conserve mes souvenirs de vacances pour me rappeler où je suis allée. Je prépare mes bagages la veille pour ne rien oublier. Quand je suis en voyage je me sens libérée. Je me désespère de trouver charmants les intérieurs de cafés où les murs sont faits de morceaux de crépi, de pierres et de peintures délavés, les sols de béton brut parsemés de quelques briques, et qui dans un autre contexte feraient un logement insalubre. Je me suis fait une amie au musée de la rupture à Zagreb. Le vertige des saveurs me prend sur les marchés partout dans le monde. J'ai parlé à des plantes chatouilleuses. Le bruit indésirable est un instrument de torture. Je veux bien suivre Kenneth Goldsmith quand il affirme qu'assez de romans ont été écrits, et que le dernier valable était Finnegan's wake ; je ne suis pas tout à fait d'accord sur ce choix mais sur le principe je le suis. Je suis à l'heure et blessée qu'on me fasse attendre. Les toilettes publiques me dégoûtent rarement, je ne me sens pas plus propre que les autres. Mes parents m'ont menti pour me protéger lorsque jai été confrontée à la mort la première fois. Ils n'auraient pas dû. Mon cerveau est une antenne, j’aime la cervelle frite avec un peu de vinaigre. Les riches sont plus méchants que les pauvres. J’ai parlé à plus de japonais que d’américains. Les parcs d’attraction vides me rappellent un film que j’ai oublié, le train fantôme la drague maladroite d’un ado maladroit. Je suis celle qu’on invite dans les balanciers parce que c’est plus drôle avec quelqu’un qui a peur. J’y ai perdu un jour briquet et amoureux. J'ai beaucoup de tendresse pour ceux qui ont des tics. Je ne dirai pas pourquoi. J'ai eu des amis obèses et des amies anorexiques. La piscine m'évoque mes années de lycée. J'ai battu le record en brasse pour le bac. Je crois qu'être pauvre peut rendre méchant. J'aime le bruit de l'eau, qu'elle soit source, rivière, pluie ou océan. J'aime marcher en laissant mes pensées vagabonder et, lorsque je ressens le besoin d'écrire ce que je pense, je prends des notes, pour ne pas oublier. L’amour télévisé m’ennuie. Les captations de concert contraignent le regard et l’oreille, mais sans elles je serais passé à côté de merveilles. Je suis bon public dans les concerts : la seule idée que des personnes prennent le temps de venir jouer en public me réjouit. J’ai presque toujours un couteau dans la poche. J’ai fait Paris-Osaka avec un Opinel numéro 8. En 2000. Suggérer c’est mieux que montrer. J’aime les femmes aux cheveux courts. Je n’ai pas eu les oreillons. Une de mes sœurs si. Je suis ponctuel parce qu'arriver en retard m'oblige à m'excuser, ce que je ne sais pas faire avec aisance. Je n'arrive pas non plus en avance parce que je ne suis pas suffisamment organisé pour cela, et parce que je n'ai pas très envie d'y aller. Je n'ai jamais voyagé en Inde avec un Suisse. J'ai déjà discuté avec un Indien en Suisse mais ne lui ai rien confié d'intime. Un de mes cauchemars récurrents est d'être pris dans une montée des eaux, voire un tsunami. J'en connais l'explication psychanalytique mais j'en préfère la symbolique poétique. Je ris plutôt intérieurement mais quand le rire est franc, j'en pleure. Je serais curieuse de voir des fragments de moi dans une galerie. Je suis curieuse des arts.. Heureusement, je vis au jour le jour.. Je suis toujours en sens inverse de la marche lorsque je prends un train. Je cache des roches venues de loin dedans mes poches. J'ai faim de tout et de l'absence. Il m'arrive de penser à l'odeur du silence. J'aime les robes d'été à petits pois. Mes manies me permettent de passer le temps avec variété. Compter les marches, grincer des dents, découper le journal. En réalité ce sont des tics : je les assume mieux sous d'autres noms. Parfois je tente de les vaincre mais sans conviction. Cela me rend plus unique. J'ai dit jeu et il y a eu une incompréhension. Je sortais la nuit pour regarder les étoiles. Tout recroquevillés à penser la fin du monde, ns ne les regardons plus aujourd'hui. J'aimais les odeurs épicées place aux herbes à Grenoble puis prenais un café place St-André. Les livres que j'ai le plus lus sont "Jules et Jim" et le journal d'helen Hessel parce qu'ils étaient objets de recherches universitaires. J'ai peu lu La Bible sinon par bribes. Preciado me passionne en ce moment même. Depuis longtemps j'ai le projet de lire V. Woolf. J’adore le cumin, la citronnelle, le gingembre, la cardamome et la coriandre. J’éprouve un peu de peine pour la mer car elle est privée du charme vivant des marées. Je voudrais faire un saut en parachute. J'aime cuisiner comme on peint. Enfin j'imagine. Mélanger les textures, les couleurs, les goûts et les odeurs. Seule, sans conseil et aide. C'est rarement improbable. 

Les séries me subjuguent quand elles mettent en abyme les questionnements sans réponse. #Theleftovers. Je serais curieuse de voir Le Banquet de Platon mis en scène et réalisé par Kubrick. Je ne suis pas sûre de savoir ce que j’attends de la vie mais je sais encore moins ce que la vie attend de moi. Pareil pour les autres. Longtemps je me suis couché au petit matin Calme de la nuit, angoisses scolaires domestiques endormies sentiment de respiration Je compris que j'habitais une part d'ombre étrangement familiale j'en ai visité les mille continents et revins vivant au jour. Contrairement à Edouard Levé je suis triste quand les invités s’en vont mais je suis heureux quand il arrivent. Je me suis évanoui trois fois après un traumatisme. J'en garde un irritabilité qui me gêne moi-même. Je suis triste de savoir que mes obsèques se feront sans moi. Je prefererai y assister et pour une fois monter sur l'estrade et dire ce que je ne saurai jamais dire. Les récits de vacances des autres m'ennuient au plus haut point, je raconte rarement les miennes. Je me suis un temps pris de passion pour l'onomastique, ça m'est passé. Que l'on m'interpelle encore comme « jeune homme » plutôt que comme « monsieur » m'enchante. "Je T'aime" Est toujours un mensonge, sauf quelques fois, rares fois. Quand je suis dans une ville étrangère, je retrouve le grand frisson fait de timidité et de peur d'être perdue que j'ai éprouvé quand j'ai quitté Aurillac pour partir faire mes études à la capitale : Clermont-Ferrand. Je suis allé en Martinique. J'ai fait de la plongée. Ensuite je suis allé sur l'île du diamant et j'ai pleuré. Pourquoi ? Parce Que j'ai la phobie des fonds marins. Je'aime voyager seule. Sur les autoroutes, je m’occupe à retrouver les états américains dans l'ordre alphabétique. Jamais les départements français. J'aimerais parler toutes les langues pour ne pas subir les traductions. C'est injuste car certaines sont des merveilles. Je pense qu'il m'est plus simple de bien dire ce que pensent vraiment les autres. J'essaie parfois de comprendre ce que serait la discipline "histoire" si la photographie avait existé depuis cinq ou dix siècles. J'aime trier les objets, et surtout modifier les critères de tri en cours de travail. Dormir ne m'enivre pas beaucoup. La première fois que j’ai voté j’ai dépouillé. Dans ma ville rouge les bulletins noirs m’ont horrifiée et comme on était interdit de télé j’ai cru que c’était partout pareil. J’ai cessé de dépouiller mais depuis 15 ans chaque soir d’élection j’ai peur devant ma télé. Si on ne m'écoute pas, mon débit ralentit jusqu'à ce que je comprenne la situation, puis accélère subitement pour en finir. Un rai de lumière au matin me réveille mais me fait rêver. Couper le muscle d'une huître ou d'une Saint-Jacques me plaît. Le souffle me manque. Je ne suis pas rancunière, mais je n'oublie rien.. De rien. Quand je suis née, mes premières heures ont été écrites dans un journal de naissance par celle qui m'a donné la vie. J'ai voyagé, un peu.. J'aime me perdre dans mes voyages intérieurs. J'ai adoré grandir dans les années 80, avec une impression de liberté incroyable, mais que sait-on de sa propre enfance ? Je Crois que l'année de naissance influence plus que son lieu. Je ne regarde plus la télévision, je connais d'autres moyens de perdre son temps. Pendant la messe, mon attention est détournée par les effets de prosodie du prêtre. J'ignore si je suis élégant en blue-jean. J’étais insensible à la peinture abstraite avant l’âge de 18 ans. Les Mondrian figuratifs m'intéressent encore à 51 ans. Je n'ai pas de projet photographique, je n'aime pas ce mot "projet". J'ai des émotions devant un paysage, des vieilles pierres, des arbres, des instants, que j'ai envie d'immortaliser par une photo, et que je garde, précieusement, réminiscence d'un moment. Je préfère dépenser pour une belle pièce plutôt que pour plusieurs de moins bonne facture. Le regard de l’autre est pour beaucoup dans le fait que je me sente belle ou non. Je ne porte donc pas de Birkenstock. Je suis déjà allé à Venise - deux fois. Mais je n'en parlerai pas ici parce que ce serait tout aussi impudique que de raconter son dernière rêve. Je me suis déjà battu - mais que ce soit pour de bonnes ou mauvaises raisons, j'en ai conservé un souvenir ignoble. Boire du jus me redonne de l’énergie. Je chante plein de style de musique. En voyage je fais une liste bien propre que j’oublie toujours. J'ai un jour réchauffé ma voiture gelée avec un sèche-cheveux. Je ne mets que difficilement les lettres à la boite. L'osmanthe a un parfum de sortie de l'hiver délicieux. Je suis sidérée que ceux qui parlent une autre langue pensent aussi bien que nous. Avec tous ces claviers, téléphones, je me rends compte que j'écris surtout à la main au tableau, avec un marqueur. Quand j'ai le temps, j'écris au stylo dans un carnet. Des descriptions pour me rappeler les choses plus tard. Comme la naissance de mon fils. Il y a 24h, j’ai construit un crayon pour mon prof. J’ai beaucoup appris avec la télévision, je me suis construit aussi par l’écran. Le réel me questionne autant que je questionne le réel. Le virtuose emprunte trop au tyran, pour me convaincre. Je peux porter une paire de New Balance rouge ou de Splin-on Vans à damiers. Un ami poète parti à Angers dimanche dernier avait l'habitude de clôturer ses messages par "bonne énergie". J'ai copié-colé sa formule d'adieu pour mes correspondances avec certaines personnes choisies. Le plus souvent, j'ignore si je suis dans le rouge. Je dis "un chouia" et "pas bezef". Je n'aime pas quand les aliments ne croustillent pas. Mon régime en cas de surpoids est d'arrêter le sucre. J'ai eu une élève qui portait un nom palindromatique et j'ai été la première à le lui faire remarquer et à m'en extasier. Je n'ai pas eu beaucoup de montres. Une plaquée or mécanique à 12 ans, une automatique vers 25 ans, puis une ronde et plate avec cuir fauve, et ma dernière est à pile et inoxydable. Je regarde tout de même souvent l'heure. Sans doute parce que j'ai du temps. J'ai acquis les mots sans le savoir, par la force des choses, et m'étonne chaque jour de mes manier. J'estime que je parle bien si le phrasé et le rythme me conviennent. Je mélange sans arrêt l'intime et le commun, j'imagine que cela semble parfois inconvenant. Je me rappelle aller à la piscine en car avec le collège, des vestiaires avec un cintre et un panier suspendus, le panier trop petit pour y mettre ses 2 chaussures côte à côte. Trop difficile de regarder de face quelqu’un qui dit Je t’aime. La télévision n'est chez moi qu'un appareil dont je n'ai que rarement l'utilité. Par contre, la radio et la musique sont indispensables. Depuis une dizaine d'année, en voiture, je filme la route défiler au son de "La Grand Messe" des @lescfringants. Parmi mes post-it secrets figure en bonne place "ne pas oublier de se taire" ; la vanité de certains propos de soirée me semble un miroir tendu à dessein. Enfant, j'avais cette faconde qui amuse les adultes et dont j'ai un peu honte aujourd'hui. J'ai eu 20 ans en 1998, et j'ai aimé déposer mes secrets dans le grenier fin du siècle du @lelieuunique à Nantes.. « Je ne mens pas. » Athée convaincue et enfant d’athées convaincus, petite j’ai demandé un été à être inscrite au catéchisme, après avoir vu à Colmar une exposition sur le martyr des saints. Depuis je suis fan de GOT et je crois que je me réincarnerai en papillon. J’ai rejoint une femme, que je n’avais vue que deux fois, à Prague. Le fantasme avait cristallisé : ses jambes élancées, son sourire, son accent. Mais je connus davantage d’osmose avec la ville qu’avec la femme, ce qui m’amena à délaisser l’une au profit de l’autre. J’ai eu de mauvaises idées dont celle de dire au jardin public une vérité qui n’était pas bonne à dire, depuis je me promène avec un T-shirt où il est écrit « oui mais non ».

Ailleurs je fais la même chose qu’ici mais mieux car je m’y sens plus libre. Je rêve de voler. Il me faut beaucoup de temps pour m'éveiller au jour nouveau, la nuit ayant tendance à me retenir désespérément. Mais le coeur accélère son imperceptible battement, les muscles se dégourdissent, l'esprit se désembrume. J'aime bien cette langueur matinale. J'ai porté Flower. Je mets Trésor. Ma seule hâte avec l'âge sera N°5. J'ai quitté un homme parce que je ne l'aimais plus et un parce qu'il ne n'aimait plus. J'aime les phrases concises et percutantes quand je n'en produis que de longues et alambiquées. A chaque chose debute une collection que j'achève juste après sauf pour les chaussures Jamais eu envie de payer pour aimer Des femmes des hommes me l'ont par contre proposé lorsque l'on se retournait sur moi Cela m'a effrayé Cela ne m'arrive plus depuis très longtemps. Je n’ai pas d’ennemis, je ne pourrais donc pas me vanter de leurs échecs. J'ai trop de chaussures selon la plupart des gens. J'ai trop de robes selon moi. Je porte souvent les mêmes. Certains de mes vêtements sont liés à un moment, une personne, un lieu. J'aime toucher et sentir un livre. Je n'ai pas de liseuse. Je soupçonne @helenepaumier d'avoir mis une alarme lui annonçant l'arrivée du tweet hebdomadaire de Hier, j'ai été déçue de ne pas voir de page d' jusqu'à ce que je réagisse : nous étions jeudi J'avoue attendre le vendredi avec impatiente. Je suis de plus en plus attiré par la photographie. On ne peut pas se contenter d'aller et venir sans piper mot, non ? La Lumière sur une épaule a des grâces de Gauguin. Faire du mal à autrui est inconcevable, la souffrance c'est comme si le monde entier se déchirait. Je crois le tango argentin plus approprié que les réseaux sociaux pour faire découvrir mon corps à autrui. Je me fais un devoir de manger tous les bonbons de la maison, afin d'éviter que mes enfants n'en mangent trop. J'adore les dictionnaires, j'aurais pu faire de la lexicologie mon métier. Elle m'étonne et me fascine autant qu'elle peut parfois m'émouvoir. Je n’aime les poutres apparentes qu’avec une grande hauteur sous plafond. Je n’aime pas les maisons sans âme, mais d’où vient l’idée que les maisons puissent avoir une âme en dehors de leurs habitants? Je Porte Cristalle de Chanel, Cristal. 2LE. J’ai du mal à agir sans avoir lu un quatrain motivant ou justifiant mon action. Parfois un haïku abscons suffit, si j’y vois un signal incitatif, un motif suffisant pour agir. J’ai trois vrais amis : aucun n’a jamais cru au hasard. #JourSansE. L'expression "poutres apparentes" me fait penser à Perec. Je découvre les beautés de la tapisserie parce qu'elle revient à la mode. Je déteste les dîners de couples. J'ai embrassé quelqu'un sur la bouche pour son anniversaire parce que cette personne me l'avait demandé. Petite mon grand père m’emmenait au cinéma voir des westerns avec John Wayne. J’aime le mot Poche pour dire Sac en papier. Petite un avion qui décollait était une promesse de beaux voyages et de liberté. Les photos anciennes m’ennuient et les souvenirs me bousculent. Petit, on allait pas à la déchèterie mais au dépotoir, tout était accumulé et brûlé lentement, pneus, poubelles, fer, cuivre et autres digestions des années 80, j’arrive presque à me rappeler l’odeur de cet endroit. Il y a peut-être un lotissement dessus, depuis. J'ai des manies inoffensives. Compter les marches, relire des livres en imaginant actualiser certains débuts de chapitre. Par exemple aujourd'hui je suis Rousseau au début de la Dixième Promenade. Je ne vais plus chez les coiffeurs depuis très longtemps. J’aime boire du jus d’orange au verre mais plus à la bouteille , j’adore regarder des films mais je m’en lasse vite car c’est long , mon surnom est ridicule il y a que mes amis qui m’appelle ainsi. Je suis né tôt un matin d'avril, dévalant la pente de la seconde moitié des jours. Je n'ai rien désiré depuis que le bonheur simple d'être là, sans gloire ni couronne. Je me souviens d'avoir écouté le récit de ma mère qu'elle tenait de ma tante qui racontait que mon cousin avait découpé des photos de famille afin d'effacer les visages de ma grand-mère, après son décès. Je n'aime pas les uniformes à cause du mot : "uniforme", qui n'annonce rien de bon. Mon corps est une amie agréable, on vit plutôt bien ensemble, alors parfois je remercie cet équipement si bien organisé qui me rend tant de services, des doigts de pieds aux cheveux. Je me souviens dans les années 90, avoir mangé 11 croques-monsieur à la suite chez une amie. Contre toute attente 2 heures plus tard j'embrassais une fille au regard sombre dans une discothèque trop éclairée. Les gens dansaient sur Grauzone, moi aussi. J'ai vu un corps humain mort assez tard : j'avais vingt ans. J'aime tenir la main de mon fils le matin. Un aller-retour en bateau au large de Bandol aurait pu me coûter la vie. Je voudrais ne pas entrer dans la mort les yeux ouverts et donc ne pas la voir me prendre. Je n’aime pas les déclarations d’amour enflammées, j’ai l’impression d’être un prétexte. Les mots apprécier ou agacer ont plus de charme que adorer ou détester. Je diffère parfois de plusieurs semaines l’ouverture du courrier ou l’écoute de certains messages vocaux. Je lis plus d’auteurs morts que vifs. Néanmoins, je pense que quelque chose d’eux survit — au moins pendant la lecture — entre les tranches du livre. Sûrement plus qu’entre quatre planches… Je préfère le bois dont on fait les livres à celui dont on fait les cercueils. J'ai longtemps détesté l'accordéon jusqu'à la transsubstantiation de Vesoul par Marcel Azzola. Les histoires d'amour littéraires ou cinématographiques m'ont passionné très longtemps, je rêvais d'une rencontre aussi romantique que celles vécues par les héros romanesques ; elle s'accomplit de la manière la moins attendue qui soit à l'âge où les rêves sont remisés. Je crois, par un subtil procédé d'équilibrage, que les politiques finissent toujours par devenir leur propre caricature. Je préfère éviter les capitales, sauf si je peux y vivre quelques temps. J'écris directement en ligne, ce qui est un confort de travail incroyable. Salé, sucré, froid, chaud, dur, mou, cru, cuit, peu m'importe pourvu que ce qui est dans mon assiette soit plaisant au regard et au goût et je n'ai rien contre un bon vin pour accompagner chaque mets. L'odeur du tabac fumé des cigarettes m'indispose. On se dit toujours des choses importantes sur les bancs. Je dis auto à la place de voiture uniquement quand j’en parle à mon chef. D’ailleurs la nouvelle arrive cet après-midi et sa marque comme son modèle pourront être cités pour #joursanse. Je milite peu mais mes idées engagées en freinent plus d'un à s'engager ou m'engager. Je ne regrette rien de mon passé même si parfois la nostalgie me gagne le temps d'une chanson a cappella que personne n'entendra. Sauf si je le décide ou bien l'alcool. Ou les deux. Les odeurs, les parfums, sont importants voire irrémédiables pour moi. J'ai quitté une femme à cause de son odeur corporelle, j'aime profondément les odeurs des chevaux et le parfum des vaches, c'est plus impactant au final que la musique et l'image chez moi. Quelle ètait la montagne la plus haute avant que l’himalaya ne soit découvert ? C’est une énigme que m’a poser ma mère quand j’ètais petit Mes vacances sont cool au début mais on se rend vite compte que c’est ennuyant de passer deux mois dans la mème ville au Maroc. Je suis partagé entre le respect pour le système international d’unités et l’attrait poétique des unités anciennes ou régionales. Je suis fasciné par la nouvelle Trois versions de Judas de Borges, qui devrait selon moi faire douter tout chrétien. 

Je trouve que l’eau du robinet n’hydrate pas. Je pleure à chaque fois que je regarde un film Disney. Je fais de la peinture avec ma sœur de 3 ans. Je n’aime pas les bonbons, j’aime le chocolat noir à plus de 90% de cacao. J’aime que mes sens soient à chaque fois étonnés par les sensations que leur prodigue un tout petit morceau de chocolat à 99%: puissance, impression d’en avoir plein la bouche, pérennité du goût. J'aime envoyer des cartes postales si je voyage. Si je sais que les destinataires peuvent se croiser, j'en choisis des différentes. J'aime l'odeur dans l'air quand la pluie commence à tomber, celle de certains livres neufs. Je n'ai pas encore essayé de liseuse. J’ai plus souvent l’impression d’avoir trop bu que pas assez. Pareil pour ce qui est d’aimer. J’aime les livres, surtout ceux qui me parlent, au début, à la fin, rarement du début à la fin. J‘en lis plusieurs en même temps. Dans le train, je suis toujours attentif aux jeux des reflets sur les vitres. Ces miroirs mouvants où défilent les territoires et les ombres de mes contemporains en transit sont parmi mes postes d’observation favoris : à la fois platoniciens et cinématographiques. J'ai longtemps habité dans des HLM rue Georges Sand. A15 ans, j'avais lu presque tout Georges Sand. Celle que je suis à été en partie façonnée par ces lectures. Je me demande quel est l'impact du nom de la rue sur notre vie. Et si j'avais habité rue Louise Michel ?. Je cuisine avec mes enfants depuis toujours, mais je déteste jouer aux jeux de société et à cache-cache. Je me promène une heure en forêt chaque jour avec mon chien. Faire le ménage me détend. Je me demande si je triche ou non quand je fais un #cielfie depuis une flaque d'eau. J'aime le bruit de la mer la nuit dans un lit et le son d'un palmier dans le vent. Je n'envoie plus que des lettres recommandées. Je ne sais pas faire de clins d'oeil. J'ai reçu une lettre de déception amoureuse par recommandé. Le vide me montre qu'il est facile de décider de mourir. Je déteste glisser sur le sol. La traduction de la poésie me passionne moi qui ne maîtrise aucune autre langue. Je me demande, oui, ce qui m'emportera. J’ai déjà eu une fracture ouverte. Mon fils me fait souvent des bisous sur la bouche. Je connais des extraits de The Glass Menagery de Tennessee Williams par coeur. Je me préoccupe peu de la mort. Cela fait longtemps qu’un homme ne m’a pas portée dans ses bras. Ado, je croyais que la littérature m’aiderait à percer les mystères de la vie (expression kitsch de jeunesse). J’écoute ce qu’on me dit, et comme j’oublie souvent, on m’accuse de ne pas écouter. J’ai de l’influence et cette responsabilité est lourde de sens pour moi. Comme l’auteur, je ne me bats pas, je n’aime pas avoir recours à la violence. J'ai dû être jokari dans une vie antérieure. Un élastique invisible me ramène avec force à ma maison. Là, les meubles, les objets m'accueillent avec bienveillance. Alors, je m'assieds et je lis ce que mon imagination a été incapable de produire, les livres des autres. J'aime prendre des photos de moments de vie. Je n'aime pas être dessus, j'ai l'impression d'y être figée et rarement à mon avantage. J'ai en horreur les toilettes publiques. Je ne supporte pas la souffrance. Je crois que j'aurais pu plaire à Édouard Levé. Agnostique, la messe ne m'a jamais émue mais beaucoup ennuyée. J'aime les jeans qui sortent de la machine et qui serrent bien les contours. Je ne me suis évanouie qu'une seule fois dans ma vie et ne me rappelle que la blessure provoquée par la chute. Je ne me souviens pas que mes parents soient allés au cinéma quand j'habitais chez eux. Je perpétue un peu la "tradition" préférant passer une soirée à boire des bières avec des amis qu'à m'enfermer dans des salles obscures. J'aime la Lune lorsqu'elle est pleine, accrochée à la voûte céleste, protectrice et bienveillante. Le sens de mon prénom est important pour moi, quand à mon nom, c'est avant tout celui de mes enfants. Plus tard, je reprendrai le mien. Pour le #Bac j’ai fait des kms dans ma chambre pour apprendre le programme d’histoire et récité ce que je retenais à la lune. J’ai découvert la mécanique quantique la veille de l’épreuve, le soir de la fête de la musique. J'ai deux surnoms: Vivi et Mlle S'en Fout La Mort, surnoms donnés par le cercle familial. La mort m'a frôlée à l'âge de 7 ans et je crois que mettre de l'humour a permis aux adultes qui m'entourent de la tenir à distance. Au "mot-dièse" je préfère la "balise" sans doute parce que j'ai toujours été fasciné par cette belle dénomination administrative des "Phares et Balises" et que cela me rappelle les embruns déposant leurs constellations salines sur mes verres de myope. Je crois que la sauvagerie individualiste progresse dans le monde. Je trie très précisément mes déchets, et ce depuis les années 90. Je ne me sais pas de surnom, mais je ne cesse de créer des comptes mail de sauvegarde sous des faux noms. Je chante faux, paraît-il. Le sport à la télévision m’indiffère. La cornemuse et le piano sont les instruments qui me procurent le plus d’émotions. Le monument qui me fascine le plus est la Sagrada Familia car il n’est jamais fini et c’est comme s’il vivait. "Me Voici" se dit "men ti waa" en langue "Dschang" (grassfields bamiléké). Qui signifie littéralement (mot à mot) "me voici tout". Je l'utilise souvent pour marquer la petitesse de ma condition humaine. #Cameroun #Cameroon. Au travail, quand les cartons de livres arrivent, je me précipite toujours pour les flairer, les renifler, au sens propre comme au sens figuré. Je regarde les reflets sur les vitres et dans les flaques d’eau. Parfois je trie quand j'ai le temps. J'aime toucher du bleu et du blanc. J'aime bien le film "Jamais sans toi, Louna", il est touchant. J'ai dansé quelque part dans le bush Australien, je n'avais plus mon pantalon. J'entendais dans la nuit des camions qui fonçaient. J'écris parce que je ne sais rien faire d'autre. Quand je sombre dans l'insomnie, je pense aux jours après celui qui me verra mourir. J'ai une collection de chaussures à talons hispano-japonaises. Je les mets et c'est comme si j'avais enfilé une cape d'invulnérabilité. Alors je me souviens de Cendrillon, de Chat Botté et de Petit Poucet: oui une paire de chaussures peut changer le cours d'une vie!. Je pense qu'il est difficile de parler du rapport à son corps sur un réseau social même si c'est à la manière de. J'ai remarqué que les personnes âgées m'appreciaient et je me sens n'être que douceur en leur compagnie. Je retiens bien les prénoms des gens. Dans le train qui me menait de Prague à Linz, je lisais Watermusic de TC Boyle. Par la fenêtre, j'ai aperçu le petit cul blanc d'une biche. Puis je me suis retrouvé à discuter avec un papi tchèque et un jeune Japonais en anglais (jeune) et en allemand (papi). Des news. Des 555. Plus de 30/jour. Je ne fume plus du tout depuis le 10/05/2001. J'ai une certaine idée de l'ordre des choses. Je ne choisis pas entre voiture automatique et manuelle. Je n'ai pas de plaisir dans les foires à bestiaux, les parcs d'attraction, les zoos. Je ne collectionne rien, hormis les voyages, les expériences, les souvenirs. Faire une collection d’objets ne me semble qu’un moyen d’organiser sa folie. On m’a pardonné des erreurs, parfois de lourdes erreurs. Alors je pardonne. Mais je n’oublie pas. Et l’erreur ultime, à ne pas commettre, est de me prendre pour un con. Quand j'étais enfant, je voulais vivre en ville parce que chaque rue avait un nom; aujourd'hui, je recherche les lieux sans nom. Les lieux et paysages que je rêve seraient, s'ils existaient, promis à une disparition prochaine à cause de la catastrophe climatique qui a commencé: berges, écosystèmes fragiles, nids d'hirondelles, ruchers, vallons.

Le désœuvrement est un plaisir que je fais durer. Je fais durer aussi une bouteille de vin plusieurs repas, pour le tester avec divers mets. Élève, puis enseignant, toute ma vie j’ai cauchemardé que les choses se passaient mal en classe. Je me rends compte que j’ai retenu malgré moi le nom de la plupart des ministres de l’éducation. La BAC, brigade activiste des clowns, m’a réconcilié avec ces derniers. Ado, j'ai félicité Robert Hossein pour un de ces spectacles, sans en penser un mot. J'acquiesce souvent à ce qu'on me dit, même si je n'ai pas compris, pour ne pas peiner mon interlocuteur. J'ai déjà vécu le meilleur jour de ma vie, et je le revivrai encore. J’aime remarquer les tics de langage de ceux qui m’entourent. Les j’avoue, certes, trop pas, de base, sérieux, genre.. Et autres ponctuations inconscientes aussi personnelles qu’insignifiantes. Je suis allée plusieurs fois en stop au Portugal avec mon aimé, et je n'ai jamais autant pleuré en quittant qq1, qu'en laissant les adorables camionneurs espagnols, après des centaines de km de partages en charabia. On m'a dit si souvent : « Je ne l'avais jamais dit. ». Voir la famille s'agrandir au fil des photographies m'émeut, rencontrer les chers disparus en tournant les pages des albums me fais revivre les instants partagés, me ramène l'écho de leurs voix, l'empreinte de leurs vies sur la mienne. Il y a une foule d'instants que j'apprécie encore plus que les autres. À chaque fois, je m'aperçois que la dimension humaine est présente. La nature donne les racines, les liens nous offrent l'air pour respirer. J'aime les beignets de fleur de courgette plus que les tempura de crevette. Croquants à l'extérieur, mous et coulants à l'intérieur. C'est pour cela que je vais plus souvent en Italie qu'au Japon. Mais pas que. Le vin y coule aussi plus abondamment des grappes mures. Lorsque je marche dans la rue, je suis émerveillée des vitrines et des passants qui se mélangent en moi en compositions absurdes sans comprendre comment mon cerveau transmet ces idées.. Aujourd'hui encore ai flâné.. En voyage je vais dans les boutiques qui ne vendent rien d'incroyable ni d'utile sans prévenir personne, j'y ai déjà acheté des choses complètement inutiles qui prennent la poussière depuis des années et que j’ai dû les oublier dans mes valises perdues à jamais. Ma naïveté masculine m’a souvent surpris à constater des femmes magnifiques mais bêtes comme leurs pieds. Je n'aime pas partir en voyage car faire la valise me donne des frissons, comme si je n'allais jamais revenir. J'essaie de faire de mon mieux pour les déchets car ma mère m'y oblige. J'adore la peinture, son odeur me fait vivre, j'ai l'impression d'être libre. Je n’ai pas de parfum : depuis quelques années, j’emprunte à l’occasion une goutte de celui de ma compagne. Je parsèmerais [très volontiers] mes phrases d’adverbes pour les nuancer [plus précisément] mais j’ai [vraiment] conscience que c’est [largement] indigeste. L’amour me donne d’immenses plaisirs mais me prend trop de temps. Comme le scalpel d’un chirurgien révèle mes organes, l’amour me conduit vers d’autres moi, dont l’obscène nouveauté m’épouvante. Je suis née le jour où les soviétiques ont envoyé Gagarine faire le tour de la terre dans un vaisseau spatial. Quand j’entends parler des années 80 par des millenials, cela me rappelle ma mère raconter son enfance de guerre sous les bombardements. J'ai vécu longtemps sans télévision, tant que j'habitais seul en fait. Je peux m'en passer. Mais c'est pratique pour jouer à la Switch. J'ai été cambriolé deux fois. Par la même bande. Ivre au volant, on n'a contrôlé que les papiers et mon assurance. Coup de bol. 3 depuis l'enfance anticiper les humeurs imprévisibles j'ai appris Enfance insecure adolescence en apnée j'ai accédé a la sauvagerie des inconsciences aus sous textes aux motivations profondes aux théâtres de chacun a leur variation en groupe en regard des situations. J’ai pris l’avion pour voyager dans des pays étrangers. Je ne dévoile presque jamais mon surnom sauf au gens que j’aime bien. Au Zimbabwe, une de nos maids m’appelait « master ». J’invite souvent mes amis à reconsidérer les espaces que nous partageons. J’ai passé mon bac il y a 33 ans, l’âge du Christ. J’ai trois enfants avec la même femme que j’aime. Je ne mange pas de bonbons, leur préférant les biscuits, ou "gâteaux secs" comme on disait. Dans une ville étrangère, je m'intéresse d'abord aux plaques indiquant les noms des rues et aux bus. Je vais souvent sur Wikipédia sans avoir de recherche particulière. J'ai un ami qui n'écoute pas les messages sur messagerie, ne lit jamais ses DM sur Twitter, consulte à peine ses sms. J'ai un ami qui le connait et qui s'en étonne encore. J'ai un ami qui s'est suicidé à 33 ans. Je n'ai pas pris le métro parisien avant l'âge de 15 ans. Ma mère fait une liste de voyage qu'elle réutilise tous les ans. Dans la poubelle ce sont de vrais sacs poubelle. On trie le verre et le plastique. Je ne supporte pas de voyager seule mais j’aime les voyages intérieurs solitaires (littéraires, musicaux, poétiques et artistiques). Je regarde rarement en arrière et ne regrette qu’exceptionnellement mes choix (Un côté fataliste ! ). Souvent je ne sais pas dire non. L'eau noire me fait invariablement penser à Julien Gracq. Je joue de la musique seul, sinon je ne sais que la copier, par pudeur. Je mélange les expressions, qui n'ont alors plus de sens, donc je m'abstiens. Je n'aime rien de ce qui est apparent, sauf dans un regard. J'aime écouter ce qui se cache derrière les discussions. J'aime passer du temps à lire et j'adore l'odeur du livre 9.. Lire est un voyage intérieur dont l'espace et le temps m'échappent. J'ai découvert Édouard Levé lors du salon "Le livre et l'art". Aujourdhui, je le lis tous les vendredis avec @emmanuel_vaslin. J’admire la personne qui a inventé les jeux vidéos pour rendre des personnes heureuses. Quand je suis allé en vacances à Lyon, je me souvient de quelqu’un qui m’a fait visiter la ville. Je préfèrerait visiter Versailles plutôt que passer un weekend en Nomandie. Au bord du gouffre je jouis du vide et frémis de l’espace. Chaque absence est une chute mentale. Je veux bien mourir mais de petite mort. Les bouts du monde m’enchantent. L’odeur du colza me rappelle celle d’un sexe de femme. J’aime le silence de la Lune qui se lève. Je suis entrée plusieurs fois dans des sex-shops, toujours accompagnée d’un homme. J’ai une collections de chaussures de toutes les couleurs pour les différentes saisons et le style. J'ai voté tardivement et je n'ai jamais vraiment su faire mes lacets. Je dois m'arrêter dans la rue pour les resserrer. L'idée de ma mort ne m'est plus aussi scandaleuse que lorsque j'étais plus jeune, mais la peur m'en est revenue depuis que je suis devenu père. Je ne possède pas, je jouis. J'ai cru apprendre à faire l'amour en copiant des films pornographiques. J'attache trop d'importance aux choses complexes, au détriment des choses simples que je ne vois plus. Rien ne changera à ma mort. Mais un jour, un aigle me verra. Vous voyez la dernière maison sur la gauche, c’est là où je passe la plupart de mon temps. Je n’aime pas ouvrir puis fermer une volée de volets en deux jours, je préfère les laisser fermer pendant une durée indeterminée. J'ai attendu une fille toute la nuit, elle n'est pas venue. J'aime les gens qui ne calculent pas. Enfant, j'ai tué un moineau avec un pistolet à plomb, mais seulement pour vérifier si la mort tant vantée par les adultes existait bel et bien. Oui. J'en ai pleuré. Quand je suis dans un pays dont je ne connais ni l'histoire ni la langue, les monuments commémoratifs, les vieux palais, tout ce qui rappelle l'épaisseur du temps me semble manquer de réalité. Par exemple, j'ai eu du mal à admettre l'existence de Lisbonne

Certains aliments font crisser mes dents, notamment le saumon, mais pas le saumon fumé. Si par hasard je croque un pépin de raisin, tout mon dessert en est gâché. J'ai longtemps détesté le toucher du velours côtelé. Désherber l’allée gravillonnée m’apporte satisfaction. Je ne me sens jamais en insécurité à l’étranger. J’ai lu au moins vingt fois plus de premiers chapitres que d’épilogues. Le seul tee-shirt que j’ai avec photo est un portrait de Georges Perec avec un chat. Les vrais amis sont ceux que tu peux appeler à 4h du matin. Ceux qui peuvent juste t'écouter pleurer au bout du fil sans rien dire. Des amis comme ça, on n'en a moins que les dix doigts de la main. Mais ils sont aussi précieux q'un puits au milieu du désert. Le Golem de Gustav Meyrink. La rencontre avec les voix féminines noisy et no wave a transformé ma vie. "Bikini Kill" Et "Riot grrrl" me fascinent. Je ne vaux pas ce que j'exalte. L'idée de la mort m'est familière. Je suis souvent séduite par des titres et souvent déçue par le contenu de l'œuvre. Le titre que j'aime par dessus tout c'est "Ceux qui m'aiment prendront le train" sans savoir de quoi ça parlait, j'avais envie de voir le film et de prendre le train. J'ai lu Le Nouveau Testament, dédicacé par un pasteur aux armées, pendant mon service militaire, alors que j'étais seul et de garde le week-end de Noël. L' Ancien Testament (en traduction oecuménique) reste un Everest où, de temps en temps, je tente une incursion. Vive, l'image de la terreur de ma grand-mère : un rat passant entre ses jambes, sortant du hangar de l’aïeul, et où je pouvais passer des heures, enfant, rêvant dans les collections de L'illustration, du reader's digest ou de La Vie du rail. Où est née la curiosité ?. La saison que je préfère est celle qui voit les jours s’allonger. Je suis sensible à la lumière. J’ai toujours évité la confrontation avec les cadavres et j’ai refusé de voir mes proches morts, voulant garder l’image des vivants. Je pardonne. Trop. Mais je n’oublie rien. Je n’applique jamais ma vengeance mais j’en conçois beaucoup. Je suis né à onze heure trente. Il neigeait parait il. Je me couche à 22: 30 parfois je pense à ma mère et je lui parle. J’aime étendre la pluie quand je lis au lit. Je fuis la foule, elle m'asphyxie. J'aime le piano, quand les notes s'envolent et les mains courent. Je peux passer des journées entières à voguer d'un art à l'autre. Une religieuse au chocolat me met en appétit alors que les litchis me rappelle "Le Temple maudit". J'ai beaucoup de tendresse pour ceux qui ont des tics. Je ne dirai pas pourquoi. J'ai eu des amis obèses et des amies anorexiques. La piscine m'évoque mes années de lycée. J'ai battu le record en brasse pour le bac. Je crois qu'être pauvre peut rendre méchant. Avec la cigarette, je savais de quoi j’allais crever, avec les nouvelles maladies liés à l’usage de la vapoteuse, une seule chose est sûre, je vais crever quand même. A la poussière je retournerai, incinérée. De façon incompréhensible, je dors très bien, même si trop peu. J'ai déjà subi la blague de la montre en tenant un verre, et je l'ai déjà commise, avec succès. J'ai beaucoup lu Platon, parce qu'il me semblait, étant un des premiers, qu'il était l'un des plus faciles. Je suis militant. J'aime les causes. Parfois elles sont éphémères. Jamais je n'oublie pourquoi je commence, même si je m’interdis de tout finir. Parfois je m'y reprends. La main dans le pot de confiture on m’attrape. Les mots s'entrechoquent avec passion et me piquent. J'aime les restaurants parisiens du passé comme le Bouillon Chartier où le halo sonore des convives s'échappe en douce vers les mezzanines. Je ne regrette pas d’être née en 1969, j’avais 1 mois quand le premier homme a marché sur la Lune, 20 ans lors de la chute du Mur - sentiment si fort de vivre l’histoire -, 30 et des poussières quand celles des tours ont tourné en boucle et mis un terme au xxe siècle. Je porte une eau de toilette de chez St-Laurent, mais je ne suis pas sûr qu’elle s’accorde avec ma lotion après-rasage. Il y a quelques années, j’ai donné plus de concerts que de cours en une semaine. Chapitre 1 Il m'arrive parfois de croiser des gens inconvenants : je dois alors effectuer un rituel pour leur échapper : trouver un point de fuite, regarder mes pieds avant de prendre les jambes à mon cou. Longtemps j'ai rêvé de pouvoir dire ce que je pense vraiment : c'est-à-dire sans faille, absolument, sans possibilité de débat. Cette mythologie personnelle m'a conduit à la philosophie, d'abord, puis à la poésie. Maintenant je me contente d'être moi. Je ne sais pas décrypter les "dress-code" et pour cela j'esquive toutes les invitations d'ambassade. Je me félicite alors de n'avoir jamais oublié qui je suis ni d'où je viens. Je suis dans le monde sans être du monde. J’écoute encore du rock, pensant que c’est sans doute une musique de vieillards maintenant. J’arrive souvent en retard, et je le sais d’avance. Je pense à la mort des êtres aimés, quand ça arrive je suis tout de même démunie. "Anarchiste" Et "Arachide", comme "Allemand" et "amende", sont des mots intimement liés pour moi de toute éternité, sans que je sache pourquoi, en-dehors du rapport d'homophonie. Je voudrais féliciter les gens pour leurs confusions, mais ce n'est pas mon rôle. Quand vient le vendredi, je cherche impatiemment le tweet d', j'essaie d'en diffuser le plaisir et la lecture en répondant plus tard. J'aime utiliser n'importe quel adverbe, ou mot finissant en "an/en" pour en faire une formule de politesse. Brièvement. Je repère les gros fumeurs à la couleur de leurs index, pour les éviter, car je ne supporte plus l'odeur du tabac depuis que j'ai cessé de fumer. Je crois la méchanceté universelle, riche ou pauvre, et j'en ai été capable à tous les stades de mon statut financier. Merci Édouard Levé. C'est grâce à toi et que je suis allé tout à l'heure à Venise avec la femme que j'aime. Je suis surnommé "Titi", je trouve ce nom plutôt dégradant, mais je l'apprécie. Je n'ai jamais quitté quelqu'un par message, car je trouve ça lâche. Je ne suis jamais organisé pour partir en voyage, mais je n'oublie jamais rien. Je me rappelle aller à la piscine en car avec le collège, des vestiaires avec un cintre et un panier suspendus, le panier trop petit pour y mettre ses 2 chaussures côte à côte. Trop difficile de regarder de face quelqu’un qui dit Je t’aime. Je n'ai pas subi d’appendicite et parfois ça m'angoisse quand j'y pense. J'ai participé a + de 150 spectacles autre vie M en S éclairé adaptaté ou traduit et plus rare appris dans la lignée de Dullin Jouvet le jeu sa direction d'acteur j'ai aimé cela passionnément rencontré puis fuit le succes & ce que j'y avais appris de l'âme humaine, mais. Je ne crois pas au mythe des maisons d'écrivains, qui seraient prétendûment chargées d'histoire. Laisser une trace me fait penser au goudron marqué par les freins de voiture qui s'arrêtent en urgence : on ne devrait jamais freiner, aller dans le mur tout droit. Je préfère les amitiés particulières aux relations de groupe qui m'étouffent. Je n'entends ni ne pratique le je-t-aime. De mes années de catéchisme je n'ai gardé de la religion qu'un seul souvenir : le dessin d'une Marie que j'avais affublée d'énormes seins. Après vérification, n'est toujours pas considéré comme secte par Miviludes ; Français, encore un effort.. ; -) (Je Viens Seulement de me rendre compte que le point-virgule que j'affectionne tant est aussi un clin d'œil. Ça donne à réfléchir! ). Quand on me dit "Monsieur", je reprends toujours mes interlocuteurs, prétextant que cela me donne un sérieux "coup de vieux", mais je regarde des photos anciennes sans nostalgie, comme on "jette un oeil" dans le rétroviseur pour aller de l'avant plus sûrement.

Je photographie les jouets abandonnés près des poubelles et les vitrines de farces et attrapes. Je photographie le bancal et l'incongru tels des ironèmes visuels. Dans les villes touristiques, je photographie un rien. Parfois les passants font de même, au cas où. Je n'aime pas les rideaux, ils ne me servent à rien et sont laids, le plus souvent. Je n'aime plus les fêtes qui se prolongent tard dans la nuit sauf les nuits d'été. J'adore dire une "poupoule", du "rice". Conduire est une des choses qui m'ennuie le plus. Je pensais que le bruit des trains me gênerait en habitant dans cette maison en bordure de voie ferrée, mais mon cerveau ayant intégré cette donnée comme bruit de fond, il ne les entend plus. Et si je veux leur prêter attention, il me faut faire un effort. Je suis tombée amoureuse d'agnès Jaoui à 13 ans, en la voyant au cinéma, et je le suis toujours un peu. J'aime lire plusieurs biographies du même auteur. L'Arrache-coeur porte bien son titre. J'ai fait mon mémoire sur l'attrape-coeur. Je me demande si c'est un hasard. Je ne suis jamais entré dans un temple protestant ou une mosquée, mais j'ai eu tout mon saoul d'églises catholiques. Les informations télévisées me dépriment plus que la radio. Je gratte les croûtes de mes écorchures avec soin et délectation. J'aime les cicatrices. J'aimais tirer à la carabine à la fête patronale, et j'ai descendu une fois deux pigeons d'argile sans comprendre si j'avais eu de la chance. J'ai appris à tuer et dépouiller les lapins et les poulets, ça ne s'oublie pas. J'aime l'odeur forte de la fourmi écrasée. J'ai très peu d'ami. Je n'ai pas fait de prison. Je ne suis jamais entré dans une prison. J'ai un oncle, haut cadre de la Banque Mondiale, qui a fait un mois de prison à Yaoundé. Les bons mots de Sacha Guitry me rappellent aux Grosses Têtes. Enfant de choeur, j'ai découvert les cérémonies religieuses backstage, et depuis je suis frustré par la mise en scène quand je vais à la messe, aussi ai-je laissé des instructions précises pour mon enterrement (une messe étant possible, comme Dieu l'a dit. ). Mon problème reste la foule.. Ecouter de la musique en voiture est une manière d'épargner les oreilles des gens qui m'admirent. J'embellis ou pas, j'enlaidis ou pas, et quand j'ai fini d'utiliser mon crayon, je ne le lance pas, je le pose tout simplement. Le monochrome me semble un principe intéressant pour dépeindre la vie humaine, en général et en particulier : aucune variante importante, seuls de légers reliefs plus ou moins perceptibles, d'un individu ou d'un moment à un autre. Le calme plat du rien, en sorte. Je suis fasciné par la quantité de surnoms des frères et sœurs de mon épouse. Aucun de ces derniers, pourtant issus de la même mère et du même père, ne porte le même nom de famille. Je n'aime pas fermer les volets de peur de ne pas avoir tout bien vu. J'ai du mal à pardonner, je garde les offenses dans un coin de ma mémoire. Je suis allée dans peu de pays en réalité mais j'ai dû à peu près tous les visiter dans mon imaginaire, même ceux qui n'existent pas. Le matin, inutile de me parler avant le petit-déjeuner. En l'an 2000 j'aurais, j'ai eu 29 ans me suis-je dis longtemps avant et après. Je suis tjs excitée puis déçue de pouvoir regarder la télé. J'ai fait manger de la harissa à mon chat : il s'est livré à une danse contemporaine étonnante et belle. J'étais naïvement cruelle. Je collectionne les bons mots comme certains dégustent des chocolats. Ma mémoire me joue le tour vicieux de m'en faire oublier certains. Ces perles volées laissent un trou dans mon cœur. Je déteste septembre pour la reprise et j’adore juin pour les apéros-terrasse, les fleurs et les robes légères. Je n’ai pas vu de morts mais j’ai vu des moribonds en Inde qui m’ont terrifiée. L’accent québécois me fait le même effet que dans Un poisson nommé Wanda. Avec mes sœurs et mon frère, nous sommes comme cinq mousquetaires, un pour tous, tous pour un. Je vis mieux près du ciel et parmi les plantes, leur parler chaque matin m’aide à replonger dans la jungle urbaine. Entendre un adulte prendre une voix de bébé m’exaspère. Le plaisir désuet des pinces à escargots m’enchante. Je me sens bête quand la coquille échappe. J'ai visité 20 pays (merci https: //douwe. Com/projects/visited? Region=World …), mais pour l'instant ni en Amérique du Sud, ni en Asie, ni en Océanie. Depuis 8 mois, je dois me coucher tôt et me lever tôt. Je déteste les dîners où il y a tellement monde qu'on ne parle véritablement à personne. Je n'aime pas mes ongles. Les oraisons funèbres m'amusent par leur emphase. Je cherche souvent d'où vient le vent. Je mange beaucoup de pain. J'aimerais faire tomber des piles de boîtes de conserve, ou une trottinette électrique et son passager. J'admire les corbeaux. Il y a longtemps que je n'ai pas visité une exposition d'art. J'ai fait un peu de peinture au collège puis, en Autriche quand j'étais assistant de français. J'y ai encore un copain artiste qui pratique une sorte de "peinture automatique" à grands coups de pinceau. J'ai vécu dans plusieurs rues portant des noms de saints. Je ne me suis pas intéressé à ce qui a permis de les canoniser. J'aime m'habiller avec des couleurs vives. Je pense de moins en moins souvent à lever le courrier, mais regarde mes mails plusieurs fois par jour. Je fais toujours une liste quand je vais quelque part. J'adore faire des voyages avec ma famille ou mes amis. J'aime entendre le bruit du verre se briser quand je fais le tri au supermarché. J'ai un soir longtemps fait du pied à un garçon alors que mon amoureux était à ses côtés attablé. Les deux fois où je me suis rendu aux États-Unis, en observant un ciel vide et bleu au-dessus de moi, j'ai eu la sensation de ne pas me trouver sous le même ciel que celui auquel j'étais habitué. Je n'ai jamais ressenti cela ailleurs, même dans l'hémisphère sud. Mes amis mes amours sont généreux en tout et toujours en retard. Le chat de mon enfance est mort dans mes bras, il repose dans un jardin de l’estérel depuis vendu à des Russes qui l’ont abîmé de stucs et de dorures. Je ne tire à la carabine que dans les fêtes foraines. Je pardonne quand la colère est passée. Je n’aime pas les dîners avec un nombre de convives si grand qu’on y est tiraillé entre plusieurs conversations, avec le sentiment d’être tout seul à la fin. Le petit-déjeuner est la récompense du lever. Il m’arrive de croire en la réalité - si je me lève tôt. La télévision prend trop de temps. Fumer me donne mal aux cheveux. Je préfère boire les mots. Je mourrai vide de présages. Je n'aime pas la fête. Sans la couleur, je croirais en Dieu. Je n'ai rien à dire sur le vent et la pluie. Les littératures nationales me font rêver. Certains amis me réjouissent. Je ne cherche pas l'eau. Je suis favorable à la grippe. La mort des êtres chers est pour moi de l’ordre de l’impensable : anticiper la douleur ne sert à rien. Le sac de voyage est toujours un objet de discussion avec mon époux. Il ne comprend pas que toutes les affaires ne peuvent pas se trouver sur le dessus. J’aime la piscine pour les neons, les vestiaires et l’odeur de l’eau de javel, pas fossile du tout. L’histoire de Jesus passe très bien si tu dis que ce sont des voyageurs du futur (vaisseau mère, insémination artificielle, casque faisant une auréole). Je trouve toujours le moyen d'être en retard. A cause de tous petits détails, tout à coup très importants. Quand un proche apparaît dans mon rêve, j'ai l'impression de l'avoir partagé avec lui. Je suis déçu ensuite de voir qu'il ne s'en souvient pas. Je lui en veux. Quand je prends le métro, il m'arrive quelques fois de penser aux stations d'un chemin de croix. Je mesure 1 m. 86. Je souhaiterais vivre avec peu, mais suis terrorisé par l’idée d’être démuni. Je fume beaucoup quand j’arrête de fumer. 

Le mot « art » m’embarrasse. Marseillais, je sais depuis l'enfance ce que je dois à la Grèce. D'ailleurs, là-bas je me sens chez moi. J'aime la Poésie et le Drame : j'admets que le coup de l'albatros empêché de marcher c'est magnifique, mais qu'il soit en outre incapable de voler serait sublime. Je préférerais dessiner une personne réelle qu’une personne irréelle. Je choisirais de voyager une heure pour des vacances banales que voyage un an pour des vacances irréelles. Travailler me réveille. J’admire la personne qui a trouvé le titre du manga « One Piece ». Seuls les miens savent que je ne suis pas celle que l’on prétend. Je ne sais pas jusqu’ici si je suis vue et entendue. Et je m’en accommode plutôt. Je peux passer des heures à observer sous mes paupières. L’odeur du curry me transporte. Le sport en général m’exaspère. Je côtoie beaucoup de gens dont les ancêtres sont arrivés d'inde par bateau. Je me demande pourquoi un "demi" fait un quart de litre. Quand j'étais en Autriche j'étais le Français qui ne boit pas de vin. Je me suis rattrapé depuis. Je ne repasse que mes chemises. Je n’aime pas le violon mais j’aime le violoncelle. Je préfère le blues au jazz. Je suis nulle en paquet cadeau. J’ai trop de mimétisme pour ne pas prendre l’accent des gens qui me parlent. J’oublie qui je suis jusqu’à le redécouvrir. J’écris au lit. Je n’aime les poutres apparentes qu’avec une grande hauteur sous plafond. Je n’aime pas les maisons sans âme, mais d’où vient l’idée que les maisons puissent avoir une âme en dehors de leurs habitants? Je Porte Cristalle De Chanel, Cristal.. 2LE. J'ai toujours une idée assez claire de la coupe de cheveux que j'aimerais quand je vais chez le coiffeur, j'aimerais pouvoir aller contre ce type de certitude. Super? Hyper? Inter? Je Me perds dans ces artères. Quelquechose m'effraie dans ces allées où les choses s'exposent. Mais je préfère me perdre dans cet espace, où, ça court, ça s'affole, ça bippe dans les oreilles plutôt que m'adresser à une machine et finir au drive. Dans un dîner ou un déjeuner je peux être actrice ou spectatrice selon l’énergie qui s’y propage. La mienne, celle des autres. Elle m’emporte et m’anime ou m’oppresse et m’isole. Dans le train, je suis toujours attentif aux jeux des reflets sur les vitres. Ces miroirs mouvants où défilent les territoires et les ombres de mes contemporains en transit sont parmi mes postes d’observation favoris : à la fois platoniciens et cinématographiques. Je tente de plus en plus de me détacher de la photographie. Je me rends compte que mon téléphone est comme une extension de mémoire sur laquelle je compte, mais qui en prend la place pas à pas. Adolescente, j'étais privée de livres par ma mère. La littérature m'empêchait de dormir la nuit. Bravant l'interdit, je lisais en cachette le mode d'emploi de la machine à coudre -seul livre disponible- avec une lampe sous les draps et beaucoup de délectation. Chapitre 2.. Me suis amusée à animer ce corps photographié.. Le découper, gribouiller, le dépouiller et voilà ce que cela a donné.. Un jour, j'ai décidé de classer ces photos.. Sinon je continue de marcher, l'oeil aux aguets avec de la fuite dans les idées.. Penser aux jours après dans Ma sorte de Journal (écho ). Dans une conversation à trois, j’ai beaucoup de mal à me détourner des tics de langage de mes interlocuteurs. Cette attention m’engage à l’observation des deux autres interlocuteurs. Je n’ai acheté qu’une seule maison. J’ai loué sept appartements et douze maisons. Jeune je portais souvent des t-shirt avec des pochettes d'albums dessus, comme je suis vieux, ce n'est plus acceptable, donc mes t-shirts sont tous noirs, c'est accepté et sobre en toutes circonstances. Je me demande si le balayeur du curling met autant de cœur à faire le ménage chez lui. Le magasin LIDL répond parfaitement à la contrainte oulipienne de la Disparition. Perec y aurait volontiers fait ses courses. J'ai toujours peur de me confier, par peur d'entendre de la bouche de quelqu'un d'autre ce que j'avais confié à une personne. J'emballe tout sous des kilos d'humour. Triste ou joyeux, je finis toujours par rire de ce qui m'arrive sauf de la mort de ceux que j'aime. Les écrivains qui comptent pour moi sont ceux dont les œuvres ont laissé une trace durable dans ma mémoire. Proust n'est pas de ceux-là, m'ayant toujours paru trop affecté, si loin de moi même si je l'ai lu et reconnu son génie. Cendrars, Balzac, Zola, m'accompagnent. J'évite au maximum les toilettes publiques. Je trouve les montagnes, vues de loin, un spectacle acceptable. Je n'ai jamais eu de soldats de plomb, ni de plastique, mais des arcs, javelots et flèches en noisetier. Dans les supermarchés, je tourne jusqu'à satisfaction. Mes parents ne m'ont jamais posé de questions. A Libreville, le long de la plage, je faisais mon jogging avec des pages des Fleurs du Mal dans ma poche droite. Je les récitais par coeur et en cas de doute, je m'arrêtais essoufflé pour combler mes blancs. J'aime déjeuner en terrasse. Je préfère qu'un homme politique ne soit pas le sosie d'un artiste. En aucune saison je n'aime les glaçons. Les nuages annonciateurs d'orage m'enchantent. Hier j'ai retrouvé mon téléphone rangé avec les pâtes. Je ne mâche pas de chewing-gum, ça me donne mal au ventre. Je ne mange pas de caramel car je crains pour mes dents, le souvenir d’une mauvaise expérience. Je suce parfois, des bonbons achetés à la pharmacie. À Massais, 79, D759 existe un insuccès de concentration par le divertissement : un parc de répulsion. J'ai arrêté les Camel filtres avec le surf. Des ersatz d'aquaboulevard proposent de glisser sur d'artificielles vagues, je n'y tremperai pas la dérive de ma Stewart. En voyage, je ne fais pas de liste de vêtements, je ne trie que le carton et je préfère prendre des photos de loin pour voir tout le paysage. Quand je vais au supermarché, je réutilise les sacs pour ma poubelle. Je me sers des sacs plastique des magasins pour en faire des poubelles. Je touche du blanc vu que c'est ma couleur préférée. J'ai un surnom, Salah, j'ai voyagé de l'afghanistan jusqu'en France. La traduction de Sur la route en Folio, assez ancienne, était nulle, mais je n'ai pas eu envie de lire l'original. J'ai commencé L'espion qui venait du froid, même époque de traduction, et on y boit "DU" Guinness. J'ai peur pour la suite. Ce que je porte révèle comment je me sens. Je porte une robe quand je me sens belle ou pour palier le fait que je me sente moche. Si je m’habille en pantalon trop longtemps c’est que je me sens mal. Mon premier livre de poche était la La vie devant soi, le dernier en date L'homme qui tombe. Je n'aime pas toujours faire des liens. Théoriquement, je sais comment me comporter face à un ours. Je ne suis pas sûr de pouvoir réanimer quelqu'un. Mon yucca se meurt. J'écris le récit avant le voyage. Je ne me souviens d'aucun nom de rue du village de mon enfance, peut-être qu'il n'y en avait pas. J'ai partagé un appartement avenue des Vosges avec une dame qui aurait été ma grand-mère si j'en avais eu. Je rêve depuis toujours de devenir routier puisque mon père l'a été. Je ne sais pas réellement qui je peux être. J'ai marché sur une plage et j'étais le premier. La télévision m'ennuie. Elle n'est que le reflet d'une partie infinie de la vie, pleine de parti pris. Rien ne vaut les spectacles en direct, que ce soit le sport, la musique, le théâtre ou la danse. Le cinéma est fait pour le grand écran. Dans la Sarthe, avec mes cousines et mon frère , on jouait "aux Allemands" dans la cave de la maison. Je jouais à la belote en famille à la Baule.

Je veille à m'essuyer lorsque je sors de l'eau avant de m'habiller. J'ai le vertige parce que le grand vide c'est la mort. J'ai entamé diverses collections mais sans persévérance. Je réfléchis avant d'enfiler un pantalon, jambe droite ou gauche ? Mon But est de ne pas faire comme la veille, mais j'oublie souvent et ma journée en est perturbée. Je prends un chewing-gum après le repas de midi pour ne pas manger de sucreries. Je pratique la variété en terme vestimentaire. J'ai beaucoup plus de robes que de pantalons. Mariage, enfants etc. Je pars du principe imprescriptible : mêmes droits pour tout le monde. Je déteste voir Mlle sur les papiers administratifs. Un collègue m'a dit d'en être flattée : "cest comme Jeanne Moreau : on dit Mademoiselle Jeanne". Cet argument m'a charmée. Je me suis habituée au Madame et je me marre quand mes élèves m'appellent Maman ou Monsieur. Je suis à la tête d’un cheptel de chaussures impressionnant, la plupart passent beaucoup plus de temps dans le placard qu’à mes pieds. J’ai été élevée chez les bonnes sœurs, sans comprendre pourquoi on les appelait ainsi. Elles ne sont pas toujours bonnes. J'ai commencé à écrire parce que je ne savais pas peindre, j'ai abandonné la photographie parce que je n'en connaissais pas la technique. Aujourd'hui je sais que ces savoir-faire sont inutiles et qu'un brouillon est meilleur qu'une épreuve. Je n'ai pas encore eu toutes les maladies existantes : j'aimerais ne pas mourir avant d'avoir battu ce genre de record. Je ne maîtrise pas du tout le lexique des grades militaires. Mon premier canif m'a entaillé le doigt à la première fermeture, c'était un cadeau. Je ne sais pas comment mes parents ont choisi mon prénom ; je sais qu'ils hésitaient avec un autre (affreux : Anne-Claude). J'ai essayé 100 fois de me mettre au tricot ou à la couture : chaque fois ce fut un échec. Je pense que personne n'est à l'abri de la folie. A la piscine, je me prépare toujours très vite pour nager une ou deux longueurs seules. Je n'aurais jamais pensé faire un jour des cartes de visite. J'ai l'impression d'effacer plus que je n'écris, mais c'est impossible. Je n'aime pas les chaussures d'été. Je n’éprouve pas de culpabilité dans la transgression, qu’il s’agisse de rire, de provoquer ou de lutter. Le mélange des genres, des tonalités, des gastronomies signe une modernité dans laquelle je me sens bien. Je n’ai pas prédit que Marie Trintignant mourrait battue. Je me demande aussi souvent quand je suis. Qu'en penses-tu ? Quand Penses-Tu qui tu es ?. J'ai été championne de tennis de table. Je n'ai acheté qu'une seule maison me refusant longtemps à devenir propriétaire. J'ai du mal à supporter les gens qui parlent très fort. J'aime les draps blancs des chambres d'hôtel. Ils ont tjs l'air plus propre que chez moi. J'aime les mois chauds, retour des caresses des robes sur mes jambes et du soleil sur ma peau. La politique me fait vomir, à l'inverse des bananes. J'aime marcher pieds nus. Même au bureau, je vire mes chaussures. Les boulangeries devraient remplacer les pharmacies. En voyage j’aime photographier les gens au travail, un lien se tisse l’espace de quelques minutes qui abolit toute distance - la demande, l’acceptation, le sourire fier ou timide, posé ou naturel, le rituel du partage : c’est là tout l’humain qu’apporte le numérique. Je rêve d’une écriture lyrique, dense et charnue, mais dépouillée des clichés et des excès stylistiques. Je suis en permanence en quête de mots nouveaux, anciens, découverts ou redécouverts, pour renouveler ma palette. Les heures que je préfère, celles où je me sens la plus libre, la plus créative, sont celles du soir, quand tout le monde dort à la maison, de 23h à une heure du matin. C'est le silence, les idées arrivent, elles sont fluides et éclairent ma nuit. Mes ongles poussent vite, comme mes cheveux, je me dis que c'est signe d'une bonne santé. Mes jeans s'usent tous au même endroit. J'ai appris seul à jouer du saxophone et quelques morceaux au piano. J'aime jouer au ping-pong uniquement si je gagne. J'essaie de faire l'intéressant en groupe. Personne ne me l'a jamais reproché, et je ne sais si j'y réussis ou échoue, et si on a peur ou pitié de moi. Le second degré est une forme de pensée qui m'inquiète depuis longtemps. Je renonce à tout comprendre dans la vie. Complètement déconnecté mais le souvenir intact et un brin jouissif de cette anecdote en entendant « thermodynamique » aujourd’hui m’y pousse. #Osef 3/3. Ma mère aime bien la façon que j'ai de dactylographier mon prénom et mon nom sur Twitter : emmanuel vaslin. Dans un supermarché à Chicago, j'ai salué la dame de la caisse avec un grand sourire. Rien d'exceptionnel. Elle a d'abord eu l'air méfiant, puis son visage s'est défroissé comme un coquelicot. Je ne l'ai jamais revue. Je mets parfois la casserole sur la table quand je suis pressée. Il y a toujours un convive qui aime piquer un morceau de pain sur sa fourchette et en nettoyer le fond. On vient plus souvent me confier ses histoires de travail que ses histoires d’amour. Je sais m'être fâché avec certaines personnes sans pouvoir dire qui en a été responsable. Mes petits-déjeuners sont très organisés et sans fantaisie. Je crois sincèrement ne pas être quelqu'un d'amusant, ou d'intéressant. Je ne m'aime pas beaucoup. Je trie presque tous mes déchets. Je récupère les sacs de supermarché pour en faire des sacs poubelle. En voyage je ne fais pas de liste pour savoir quoi emmener. Ma première visite d'un musée d'art contemporain fut un éblouissement, une mise à nu de moi-même, une renaissance, Je n'étais pas, comme Valéry le regrette, dans "un tumulte de créatures congelées", la beauté m'attendait là, étonnante. Je sauce mon assiette, même au restaurant quand je peux le faire en cachette. Je supporte les prises de sang au bras droit uniquement, le gauche m'est douloureux. L'ivresse alcoolique me rend plus désagréable que ma tendance naturelle à l'être. J’ai appris à doubler philosophiquement les feuilletons télévisés en hypokhâgne : « Hélène et les garçons » restera donc à jamais associée à Nietzsche & Schopenhauer et « Inspecteur Navarro » à Kant pour moi. Je ne collectionne rien, hormis les réussites et les échecs, mais je n'en fais pas grand cas. Ma bibliothèque n'est pas une collection. Si je me venge, c'est littérairement. Mes ami(e)s les plus proches sont souvent celles et ceux qui me font le plus rire. Je n'ai plus peur des araignées depuis que j'en ai écrasé une en me levant la nuit, sans le savoir, dans une guest house au Sri Lanka en 1983. Depuis je respecte ts les animaux pour me faire pardonner. Une voisine en 1993 empoisonné mon chien à Chiang Mai ds ma maison. J'ai deux sœurs (dont une jumelle), je me demande ce que j'aurais fait si j'avais eu un frère. J'ai peu d'amis. Une fois, l'un d'eux m'a appelé vers 3h du matin un dimanche : on venait de lui voler sa voiture. J’espère ne jamais vivre d’opération.. Surtout si le chirurgien est muni d’un scalpel.. J’ai la phobie des outils de médecine. J'aurais pour de vrai trop peur de me blesser avec de grandes plaques de tartre dans une cuve à vin pour avoir envie d'y mourir. Même d'ivresse. Dans les villes que je visite, je me rends toujours au jardin botanique, il n'y a pourtant pas de grandes différences dans les espèces présentées dans les serres que j'affectionne particulièrement. Enfant je dessinais et écrivais beaucoup ; un jour tout s'est arrêté. Je n'ai rien à dire de singulier sur le monde. J'aime faire écrire les autres et j'aime les arts dits plastiques sous toutes leurs formes. Je reçois avec passion mais je ne suis pas une artiste. 

J'ai toute une collection de chaussures. Des rouges surtout. Etre habillée en noir, avec le détail rouge qui emflamme ma journée. J'ai horreur de faire les boutiques, d'essayer des vêtements les uns après les autres. Sauf pour les chaussures, invitation au voyage. J'ai connu très tôt les planches de l'encyclopédie française où le visage de Michaux, reproduit en miroir, illustre l'irrégularité des visages humains. Je peux voir la main coupée au milieu du pré, chez Cendrars, et les gouttes du sang de Rolland sur l'herbe. J'ai toujours eu du ventre. Danser dans les nightclubs est source de plaisir. Je consens à ne pas m'y rendre trop souvent. Mais cela fait pleurer les hommes. Un coucher de soleil ouvre tous les avenirs. J'ignore ce qu'il en sera quand je serai morte. J'aimerais vivre toutes les vies simultanément, dans cette communion des retrouvailles qu'évoque Aliosha Kamarazov à la fin du roman de Dostoievski, mais je n'ai pas la foi. Je pourrais admirer ceux qui l'ont, mais généralement je m'en méfie. Je ne crois pas en Dieu dont l’idée est à la spiritualité ce que l’indo-européen est à l’étymologie - la conséquence du raisonnement causal occidental. J’aime l’art qu’il inspire autant que j’abhorre les massacres en son nom quel qu’il soit. J’adore les annonciations. Facilement incommodée par le parfum que mettent des autres, je n'en mets jamais. J'aime la lauze, les pierres et les pavés éclairés par des lampadaires au gaz naturel et l'intimité que l'on recrée dans une cuisine, un balcon ou un bout de couloir quand on est trop. En voyage, j’aime marcher longtemps à travers les villes. Du mouvement dans le mouvement. Je me rappelle de Kyoto et ses rues décorées de lanternes de couleurs vives. Ne vivre qu’en ville me semble insécurisant, je rêve de campagne et de retrait. J'ai l'idée d'une journée internationale du tennis contre les murs, juste pour voir si ça tient. J'avance à contre courant du flot des passagers du RER qui se pressent vers les volėes d'escaliers du métro qui ouvre le quai comme des chutes vers le cœur de la terre je m'arrête et me laisse frôler par ce mouvement pressé que je contredis sans lui résister un instant. J'aime les mots pour leur brutalité et leur souplesse. Trois de mots préférés sont écarlate, mascarade et pourpre. Quand je parle de moi je parle d'un autre. Le vrai n'existe que dans le lointain. Je vois Dieu comme une harmonie parfaite et vaporeuse, indissociable. Je me suis inquiété d'une jeune femme étendue — yeux fermés — sur une maigre pelouse près du métro Université. J'ai trouvé étonnant cette brève sollicitude ; le sentiment d'être utile à quiconque m'est étranger. Devant l'attraction du vide, je m'effondre pour ne pas sombrer. J'ai pleuré avant de franchir certains obstacles du GR20. Petit, on disait de moi que j'étais un phénomène tant j'étais intarissable y compris dans les conversations d'adultes. Après, l'introspection. J’aime faire la planche, longtemps, les yeux fermés l’esprit vide, bercée par le clapotis de l’eau salée. J’ai collectionné les images d’animaux du chocolat Merveille du monde. Je me demande si les antispécistes iraient convertir les lions aux haricots en boîte. Enfant, les objets acquéraient automatiquement une épaisseur, une histoire, une odeur : j'évoluais dans une forêt de symboles, dont aucun ne m'était familier. Mes récits d'aujourd'hui ne sont que de pâles imitations de mes éblouissements passés. Je côtoie beaucoup de gens dont une partie des ancêtres est arrivée en fond de cale dans notre Nouveau Monde. La contenance "fillette" convient davantage à du vin moelleux que sec. Je n'ai eu que des chaussures rouges. En voyage, je ne fais pas de liste, je prépare ma valise au dernier moment et j'oublie toujours la moitié de mes affaires. Je ne trie pas les déchets. J'aime bien vérifier plusieurs fois que j'ai bien fermé une porte. J'ai vu un homme qui arrivait, la face aplatie, il ressemblait à une carte à jouer. J'ai lu tout Kundera mais maintenant, ça m'endort. J'aime quand le colvert m'attend à 18h. Dans la mer, je regarde mes pieds, grossis. Avec Zao Wou-Ki, le temps ralentit et souffle. J’ai moins lu la Bible en hébreu que V. Wolf en anglais, plus Proust que Giono. Je n’ai pas pas lu Homère en grec et j’en suis inconsolable. Je raffole des romans qui mettent en scène des écrivains. « Achever un livre » me fait peur parce que je le prends au 2e degré. Les clowns me rendent tristes par leur énergie vaine à essayer de me faire rire. Le clown Zavatta s'est suicidé d'une balle dans la tête: Adieu les p'tits n'enfants. Triste vie de clown: les enfants finissent toujours par grandir et par s'apercevoir de la supercherie. Qu'un enfant m'appelle "mekat" sur les hauts plateaux bamilékés ne me déconcerte plus. Depuis mon dernier séjour aux Etats-Unis et au Canada, je peux désormais écrire que j'ai vu en vrai des Amish. Dans un #Walmart à #Lancaster notamment. Je n'arrive jamais en retard. Je ne retiens que la première direction d'un chemin inconnu. Pour continuer je demande à nouveau. Je fais des rêves merveilleux quand je vais mal et des rêves affreux lorsque je suis heureuse. Mes rêves sont l'équilibre de mes états d'âme. Les poches de mes pantalons sont généralement déformées par toutes les choses que j’y trimballe : mouchoir (en tissu), couteau pliant, porte-monnaie pour les pièces, stylo, portefeuille (billets, passeport. ), Parfois clefs de voiture. Mes expériences de voyage en solitaire sont les plus belles de ma vie. Seul, ma porosité aux lieux et aux personnes est entière. Seul, me saisissent parfois le mal du pays, l’angoissent de la solitude, le vertige de l’inconnu : alors je suis et je vis, viscéralement. Je fume sans doute pour respirer. Une journée entrecoupée de siestes, ou plus rarement, de courses à pied, me paraît toujours renouvelée, je pourrais espérer qu'elle recommence toujours, ce qui n'est jamais le cas. Je crois que tout art est conceptuel. J'ai une paire de chaussures noires avec des lacets rouges et une autre rouge avec des lacets noirs. Ma femme dit ouf quand s’arrête le ronronnement de la hotte. Je ne donne pas le nom de la personne qui me fait le plus rire car elle est inconnue et qu’elle n’est plus. J'ai parfois dit un mot fort vain par plaisir : mon aplomb impoli m'a toujours garanti. J'ai fini Moby Dick sans satisfaction. Achab m'a pourtant plu. Ma prononciation du français sort du lot commun. Un jus d'ananas m'abat tout à fait. En 1965, j'ignorais tout de ce Belphégor qui hantait les conversations des élèves de 6ème. La piste aux étoiles, c'était chez les voisins d'en face, et de temps en temps Les dossiers de l'écran. Quelle joie de poinçonner, chaque mois, la carte de ciné-club du collège !. J’ai tenté plusieurs fois de sauver des insectes de la noyade. Ces moments d’héroïsme puéril m’enchantent. J’ai une fois cherché à faire peur à mon chat, mais depuis je préfère la douceur, un idéal à portée de la main. La mort ne m’effraie pas, la souffrance si. J'ai appris seule ce que je sais de la féminité. Je ne conclue pas mes mails par "bien à vous". Les parfums que j'ai portés successivement sont trop intimement liés à mes amants. Je me méfie de la rhétorique. J'ai un goût prononcé pour les ellipses et les contretemps. J'ai pendant plusieurs mois depuis les couloirs de mon lycée pris en photo un camarade de khâgne dans et devant son appartement qui donnait directement sur l'établissement. J'ai joué jusqu'à très tard aux petites voitures mais jamais aux soldats de plomb. Chapitre 2 Dans n'importe quel paysage, je peux avoir une absence sur une lumière qui passe et il arrive qu'une personne vienne me trouver pour me demander si tout va bien.. J'aime lire, voyager, aller vers l'autre et le découvrir dans sa différence, dans toute sa différence. 

J'adore visiter des sites antiques, me perdre dans le Transtévère à Rome, aller au cinéma ou sentir l'herbe fraîchement tondue, surtout après la pluie. J'ai une aversion pour les piscines municipales. Mes sens y saturent, violemment. J'adore cependant le mot "pédiluve". Les amis de mes amis me désolent trop souvent. Ceux de mes hommes aimés sont presque toujours des coups de cœur amicaux réciproques. Je lis n'importe où, n'importe quand, n'importe comment et dans n'importe quelle position. Aucune n'est inconfortable quand je lis. J'aime la poésie de Roubaud, Ponge et Borges. J'ai peur de ne pas avoir assez de ma vie pour lire tout ce qui me fait envie. Je ne connais personne qui a le SIDA et encore moins qui possède une galerie d'art. La série de photographies "homonymes" d'edouard Levé en opposant visage inconnu et nom/prénom célèbres me fascine. Je me figure trouver dans le botin des Étienne Candel à Caen, des Hélène Paumier à Lille, des Édouard Levé à Angers. Je ne sais pas cuisiner. Mon enfance passa au milieu de gens se débattant avec un désespoir sourd venu des confins des deuils inassouvis de la Grande guerre d'enfants perdus et de la force de vivre malgré, mais pas encore avec Ce chemin d'avec je le fis 10 ans durant j'en ai déposé les bagages. Je n'ai lu la Bible que dans le cadre de mes études. Je n'y ai pas vraiment pris de plaisir : ma culture religieuse s'est faite par mes visites de sites religieux ou de musées d'art. Je n'aime pas du tout les biographies d'écrivains. Je lis beaucoup sans rien consigner. Les mots "Un petit panier de fruits rouges" me fascinent au moins depuis 2013. Les expressions anciennes, "Sans feu ni lieu" par exemple, et certaines étymologies comme celle de "désorienté" me réjouissent toujours. Je suis plus spleen de Baudelaire que bohême de Rimbaud, plus hasard objectif de Breton que route de Kerouac, plus discours amoureux de Barthes que nouveau roman de Robbe-Grillet. Je suis plus Madame de La Fayette, Colette, Sarraute, Duras, Sagan que tous ces auteurs. Je regardais fascinée ma grand-mère dépouiller le lapin, saigner le poulet. J'ai vu mes parents pleurer quand Blanche Neige, notre vache préférée, est partie pour l'abattoir. Le troupeau entier était triste. Mais la mort des animaux à la ferme faisait partie de la vie. Adolescente j'ai milité au SCALP. J'aime pas quand on siffle ça me fait penser à La nuit du chasseur et à M le Maudit. Mon enfance a le charme des après-midi sans fin. L'insouciance et la légèreté me manquent. Je suis une optimiste qui combat son pessimisme chaque matin. Je suis mieux couchée qu'assise et mieux assise que debout. Mes parents me donnent des surnoms ridicules et différents à chaque fois. Je ne sais pas si je ferai une liste pour partir en vacances, car je n'ai jamais voyagé. Lire m'endort. Je lis au coin du feu ou au lit, rarement ailleurs. Même quand j'adore un spectacle, une exposition ou un film, il y a toujours un moment où je m'ennuie et je commence même à me demander si je n'aime pas cet ennui là finalement. Mon père voulait m'appeler Chloé, ma mère, Aurélie. Je suis dotée d'un prénom composé qui n'a de lien avec aucun des deux. Cette incongruité associée à ma double appellation me donne parfois la sensation d'avoir deux personnalités distinctes: une douce et une fantasque. J'ai 8 ans quand le clown Coluche crie pour la 1ère fois "Monsieur le Président de la République" dans l'arène d'un petit cirque mélancolique de province. J'ai fait trois crises sévères de paludisme. L'ambiance d'un night-club de jour me dégoûte et me plaît à la fois. Je fais croire que j'écoute par des approbations faussement attentives. Une erreur sur mon livret de famille indique que je me suis mariée à 8 ans. Si j'ai de l'influence, ce n'est jamais prémédité. J'ai mangé à la même table qu'annie Ernaux sans oser lui parler. Rouler sur l'autoroute me donne un sentiment d'espace et de liberté. J'aime voir les champs, les bois, les panneaux annonçant des villes au loin, et l'horizon reculer. Voyager en voiture est la première cause de dispute dans mon couple. Un jour j'irai vivre en Italie. Je ne collectionne pas, j'accumule : les chaussures, les livres qui sentent bon, les vêtements liés à des souvenirs, les journaux (que je ne relis jamais), les cailloux ramassés sur la plage, les pots de fleurs, même cassés. Je fais des provisions pour mes vieux jours. Je retiens très mal le nom des gens que je n'aime pas. Je déteste les restaurants qui mettent de la musique en fond sonore. Les autoroutes me fascinent par leur régularité mais je m'affole toujours quand je n'y ai plus l'impression de la vitesse quand je conduis. Je réutilise des sacs papier pour acheter et conserver légumes et fruits Sacs en toiles rapportés d'allemagne pour les courses. Ne parle pas des femmes connues ni des corps agis Respect et parce que même venu du passé un désir ne s'actualise que par son futur imaginé. Je ne comprends pas au milieu de cette page la phrase suivante : "Je n'ai besoin de rien". J’aime beaucoup l’un de mes surnoms : popiette. Je fait toujours une liste pour partir en vacances pour au final en mettre plus que prévu dans ma valise. Le film "l’école buissonnière" est l’un des films qui me font pleurer. Ma sœur et moi ? Liées Comme le majeur et l'index quand on replie les autres doigts pour faire des oreilles d'âne! J'aime Son rire qui me fait rire, je l'entends sourire même au téléphone, j'entends les larmes dans son cœur bien avant de les entendre dans sa voix. Je parle trop de politique et je n’agis pas assez, comme tout les bobos bios je déplore l’état de la gauche et je papillonne. J’aime les framboises. Je prends beaucoup de photographies que je partage avec mes amis sur Instagram car j’aime donner des nouvelles en images. Fuite du monde jamais ne se colmate : sous les cavés la page ! Papier Recyclé Aux traces éparses de signes remâchés je cherche à rassembler un poème inconnu désir inextinguible de donner du sens entre à ce qui n'en a d'autre que naître et mourir, alanguir. Je devais m'appeler Emeline. Je ressemblais tellement à mon arrière grand-mère à la naissance qu'on m'a donné son prénom. Je ne l'ai jamais connue ni vue en photo. Je dis beaucoup trop "putain". J'ai intégré certaines expressions que j'utilisais pour m'en moquer. Je déteste les clowns, surtout ceux de Buffet, j’adore l’architecture, je me demande toujours si les vila romaines avaient des vitres. Je m’émerveille que ca tienne en l’air tout comme je m’émerveille du cx des CX et des déesses. Je hais les night-clubs et n'ai aucune appétence pour les clubs échangistes que j'imagine comme de dégoûtants repaires de mains poisseuses. Autant j'aime la littérature libertine, autant ces lieux de débauche à deux sous me semblent déprimants. Parce que je suis timide, je n'ai jamais su dire non : plus jeune cela m'a conduit dans des lieux et des situations dans lesquels j'aurais préféré ne pas me trouver ; aujourd'hui à formuler mes refus sur un ton inutilement brutal ou théâtralement ennuyé. Absolument tout de l’absurde beauté du curling me met en joie, de la concentration transie du lanceur aux poussées frénétiques du balayeur tendu vers une maison de glace où claque soudain, dans la poésie oulipienne du geste sportif, le heurt d’un granite lisse et poli. Les odeurs mêlées d'ail, d'huile d'olive et de poisson frais me rendent heureuse. J'ai noirci des centaines de pages en répétant inlassablement "Je m'appelle Valentin", mais je désespère toujours d'y croire vraiment. Je vis comme une profonde injustice que sans recours à un artefact mon sommeil soit moins reposant que celui de mes semblables. 

J’ai envié mes amies d’avoir un grand frère. J’aime les bonbons acidulés mais n’en mange jamais. Je lis les 4ème de couverture dans les librairies avec l’intention ferme de lire les livres qui s’entassent ensuite au pied de mon lit. Et j'ai perdu de vue mon cousin depuis longtemps. Je ne me souviens pas d'avoir torturé des animaux étant petit. J'aime les gares, les gens y sont vrais, sans artifice. Je déteste les supermarchés pour la même raison. Je me fais régulièrement volé un vélo, égare fréquemment mes papiers. L'inspiration me fuit parfois le vendredi. Néanmoins je tiens à contribuer à #àmainlevé. Devant le champ vierge de l'interface de Twitter, je me réfugie alors dans le name dropping. Cette technique est de nature à plaire à mon brillant confrère palindromique. Il m'est difficile d'écrire de façon juste sur les deux premières et sur la dernière phrase d'autoportrait d'edouard Levé, ce texte que je porte si haut. Elles me remuent. Encore et encore. J'y observe entre autres le passage d'un temps de l'indicatif à l'autre.. J'ai besoin de ces temps où je ne fais rien. Ne rien faisant j'ai le sentiment de faire énormément. Je n'ai pas quitté ma femme et c'est assez beau. Au tennis j'aime entendre le crissement de mes semelles lorsque je me place idéalement pour frapper la balle. Je suis souvent en retard, alors qu'il n'y a aucune raison objective pour que je le sois : du temps a filé malgré ma volonté, et c'est une des raisons objectives qui prouvent que le monde est magique. Je fais des rêves qui se réalisent : oui, le réel est merveilleux. Mon problème reste la foule.. Ecouter de la musique en voiture est une manière d'épargner les oreilles des gens qui m'admirent. J'embellis ou pas, j'enlaidis ou pas, et quand j'ai fini d'utiliser mon crayon, je ne le lance pas, je le pose tout simplement. J'ai une très bonne oreille, mais suis incapable d'ajuster ma tonalité, de sorte que je m'entends chanter faux et ne parviens pas à y remédier. En anglais, une personne a ouvert un compte (https: //twitter. Com/edouardleve ) pour tweeter tout "Autoportrait", phrase par phrase. Elle s'est assez vite arrêtée. Je me demande ce qu'elle devenue. La raison pour laquelle elle s'est arrêtée, elle s'est lancée dans ce projet. J'imite celles et ceux que j'aime parce que je peux les faire entrer en moi, comme une ogresse. Je capte leur voix, les positions de leurs joues inquiètes ou rieuses, la position de leurs pieds, leur démarche fatiguée ou vaillante. Je m'en moque alors par amour. Les montagnes, leurs bas et hauts, me ramènent irrémédiablement à mon enfance. Il m'arrive de voyager quelques secondes dans des photographies anciennes. J'en rapporte généralement des souvenirs froids et gris comme des fantômes. Ça me fait toujours un sale effet. Je préfère le salé au sucré. Pendant longtemps, après le dessert, je mangeais un morceau de pain sec. Un bon pain frais et du beurre pas trop mou et je peux devenir Attila (n’a pu le pain ! ). Par paresse, je peux ne pas réchauffer les restes et manger froid. Je trouve avril pingre et août m’étouffe. Les sandales laissent passer les orteils ce qui n’est pas gage d’élégance. Les collants couleur chair foncent les jambes quand on a la peau claire. Les œufs en chocolat poussent dans l’herbe le jour de Pâques. Les gens qui sifflent en travaillant me rappellent mon père. Je ne suis nostalgique ni de mon enfance, ni de mon adolescence, ni de ma jeunesse. L'ennui appartient justement à mon enfance. Pour tester l'écho, je verse volontiers dans une grossièreté jouissive. La réception par les spectateurs africains de Mobutu Roi du Zaïre à sa sortie me laisse davantage de souvenirs que le documentaire. L'affiche de Shoah m'impressionne toujours : elle réactive pleinement ma mémoire du film. Je vais voir la Conquête de Clichy grâce à toi. Je fais des photographies lorsque la lumière me plait, toujours sans flash. Je lis pour moi, je lis pour d'autres. Je prête ma voix. Comme pour apaiser la colère que l'obscurité peut parfois générer. Je suis persuadée qu'on peut se soutenir tous et pas se déchirer. Lire que Daniel d'arc et Dominique A conviennent à Édouard Levé m'émeut. J'ai du mal à comprendre pourquoi un notaire est tant socialement considéré. Je fixe la durée de mes marches sur celle des podcasts choisis. Je ne suis généralement pas déçue par les biographies des auteurs que j’aime. J’ai lu et relu la biographie de Chateaubriand par Jean d’ormesson, peut-être parce que j’aime Et Chateaubriand Et Jean d’ormesson. Jean d’ormesson incarne pour moi l’art du bien vieillir. J’ai toujours des mouchoirs en papier sur moi, les allergies, la pollution. Faire les magasins pour acheter des vêtements est une épreuve, heureusement maintenant il y a internet. J'ai milité un peu. Le 11 septembre 1973, au bord de la mer, l'oreille collée à la radio, j'ai pleuré. Je déteste détester. J'ai toujours aimé lire. J'ai toujours rêvé d'écrire. J‘ai failli faire du théâtre. Je devais réciter le corbeau et le renard dans une pièce avec le petit Nicolas en CM2. Je suis arrivé en retard, on m’a remplacé. Assez souvent des élèves me disent que je devrais en faire. Mais bon. Prononcer mon prénom me procure toujours une étrange sensation. Comme si je ne parlais pas de moi, tout en ne tolérant pas que cela puisse être le prénom d'une autre. Si macbeth a été ma première lecture en anglais, je me souviens surtout des phrases de Salinger. Je ne supporte pas les gens avec t-shirt d'un groupe de musique alors qu'ils n'écoutent jamais de musique. Sauf un souvenir d'un vieux camerounais qui lavait son enfant dans une bassine au tuyau avec un t-shirt Frank Black, c'était à Dschang il y a longtemps. Le prénom que je porte donne à peu près mon âge, tant il était en vogue au moment de ma naissance. Nous étions toujours trois ou quatre garçons à porter le même, dans les écoles où j'ai étudié, qui portaient des noms de gens peu connus. Mon lycée n'en portait pas. @Greg_Devin_ Le téléphone portable m’est devenu indispensable. J’aime avoir de nouveaux amis même si je ne m’attache pas facilement. Je dis souvent ch’val au lieu de cheval. Le changement dans la continuité m’est indispensable. Les films me font souvent réfléchir sur l’humanité. Je ne fais pas beaucoup de collections, contrairement à Edouard Levé. Si, j'oubliais. Enfant, je collectionnais des briquets. J'ai définitivement arrêté de fumer le 10 mai 2001, dans l'après-midi. On peut ici visionner le JT de ce jour-là : https: //www. Youtube. Com/watch? V=Ppa6hgwphmi. Bien que mon rytme soit scolaire, je préfère les vacance, je deteste les surprises surtout lors des voyage, j’ai été au Portugal, j’aime la cuisine portugaise d’ailleurs j’aime mangé des fruits et des légume. Mon surnom est « kyky » je le trouve grossier. J'ai travaillé deux mois à la rédaction d'un article universitaire sur les titres dans l'oeuvre de Francis Ponge. Je ne sais pas si la démocratie progresse à Hong Kong. Manger m'endort. Je n’ai pas de conversation, pourtant je coupe trop souvent la parole et peut-être même l’un à cause de l’autre. J’aime écouter et les silences qui parfois incommodent mes interlocuteurs. L’expression "avoir le mot sur le bout de la langue" me faisait loucher petite. Je ne fume pas. Boire m'aide à m'endormir souvent sur un mode révolutionnaire. Je ne me sens pas à ma place dans les expositions. Peut-être faudrait-il que. J'ai un ami qui a pris un rv pour arrêter de fumer avec un hypnotiseur qui s'appelait M. Grosyeux et habitait 6, voie de la Cour Miracle, à Saint-Amand-sur-Fion. Mes parents sont devenus plus légers avec l'âge. Je suis cartésienne et pourtant je me livre à des rituels. Je me laisse porter par 1 intendance en voyage Je suis dans l'estrangement qui me bouleverse ou je tierce ma relation derrière un objectif Je lis Simenon en immersion 

Les rares fois où je pars en vacances, je fais une liste de mes bagages et je préfère les préparer au dernier moment. Mes proches m'ont donné un surnom ridicule, mais qui me va bien. J'aime la modernité mais je suis souvent nostalgique d'un passé que je n'ai pas connu. Si je devais émigrer, je deviendrais une migrante, je devrais apprendre à faire mes gestes quotidiens dans un autre contexte, entourée de personnes qui verraient en moi une étrangère. J’aime les autoroutes en tant que conductrice et les déteste en tant que passagère. Je déteste donner à la main, à qui que ce soit, parce que j'ai l'impression qu'on me tend un piège. Je pense que j'accueillerai la mort avec un soulagement égal à ma peur. J'aime beaucoup la religion, si on met de côté la croyance, le monothéisme et le dogme. Le 21 avril j’allume la télé à 20h10. Je ne comprends pas tout de suite pourquoi c’est l’apocalypse. Je rejoins des amis pour ne pas être seule. Le taximan, noir, est fier d’avoir voté fhaine. Les amis de mon amie aussi, ainsi que de leur home cinéma récemment acquis. Je suis né mort un 12 avril de 1967. Je n'ai aucun souvenir avant. Je n'oublie rien quand j'oublie tout. J'ai oublié ma première langue et son goût fort, un parfum de rocaille, mon visage de terre. Je crois qu'écrire est vivre encore un peu. Je pourrais faire bourse commune avec une personne, mais juste une. Le deuil m’a fait remplacer mon « Lolita Lempicka » au réglisse d’hiver par la « fleur d’oranger » de Serge Lutens qui me rend présente chaque jour à mon enfance perdue. Le jean des années 70 révélait des lignes et m’émouvait enfant sans y comprendre rien Eros me naquit bleu dénim Le théâtre je l’ai agi quasi professionnellement je le lis je le vois je le ressens d’où Je ne peux plus être dupe du théâtre de la vie je le vois je le lis. Je préfère rêver éveillée qu’endormie. Je n’aime pas les parapluies sauf lorsqu’ils se déploient en ombrelles multicolores coiffant des silhouettes en sari. J’ai plus souvent le mal du voyage au pays que le mal du pays en voyage. J'ai un soir longtemps fait du pied à un garçon alors que mon amoureux était à ses côtés attablé. J’ai toujours pas compris pourquoi ma mère m’appelle « hija », je pense que c’est par rapport à son papa, aux lettres qu’il lui laissées sur la table le matin avant d’aller à l’école mais ça me fait toujours plaisir quand elle m’appelle ainsi. J'ai retrouvé récemment un bâton de noisetier, marqué autrefois d'une date et enjolivé d'encoches au couteau. J'aime les clowns comme miroirs de mes maladresses. Je n'ai jamais su dessiner. Je n'aime pas l'eau froide. Mes inconséquences m'indiffèrent totalement. Quand je vais jeter les bouteilles en verre dans ces poubelles enterrées, le bruit est assourdissant, j'ai peur de réveiller les maisons avoisinantes et j'ai honte de jeter autant de bouteilles qui ont contenu autant d'alcool. Les bouteilles d'eau font moins de bruit. J’ai en horreur les parcs d’attraction : pleins, je m’en plains, vides, je m’en moque. Leur seule sève est humaine.. Mais cette foule visqueuse ne me renvoie qu’à ce que l’humanité sait faire de plus vil. Dans la Grèce antique, une pierre qui tombait sur quelqu’un était condamnée. Aujourd’hui, un trottoir sur lequel un passant trébuche n’est pas même inquiété. Mais d’autres le sont. Je ne voudrai pas mourir dans une cuve: tout ce vin que je gâcherai! Je N'aime pas la suprématie du mou, du vanillé et du sucré dans l'alimentation. L'injonction de faire la fête est une épreuve: je suis née le 1/01. Depuis l'enfance, j'ai le blues du dimanche soir. Je ne sais pas vraiment si je suis à ma place, je l'occuppe comme je suis. Je ne dis pas « pour rebondir sur ce que vous venez de dire ». Je repère moins bien la trajectoire d’une balle de ping-pong quand elle est colorée. Quand je passe devant un hôtel où j’ai déjà dormi, je pense à la chambre occupée, si j’y ai laissé une trace. J'ai compris qu'il me fallait parfois dire non. J'accompagne ce mot d'un sourire ou d'un regard affectueux, si je l'adresse à quelqu'un que j'apprécie; et de justifications inutiles, si je l'oppose à une autorité. J’ai une technique éprouvée pour faire les valises. Je transporte tout un bric à brac parce qu’il pourra toujours servir. J’admire ceux qui ne s’embarrassent de rien parce que je m’embarrasse de tout. Je sais perdre mon temps. J’ai des illusions à perdre. Mais pas trop. Je parle des heures de tout ce qui m'enthousiasme. Je crois que je crois en Dieu. Je parle de moi mais seulement en surface. En profondeur, je trouve ça impudique devant des inconnus. J'écoute beaucoup les gens parler: ils se confient facilement à moi. J’ai plusieurs surnoms que m’ont donné mes proches et des amis qui ne se connaissent pas. Je considère un art de réutiliser les choses en changeant leur fonction. J’aime écrire le vendredi avec d’autres que je ne connais pas. J'ai voyagé seul une fois, après une rupture douloureuse et un râteau monumental. Déposé un copain à la gare de Montbard, puis Lausanne, Annemasse, Antibes, Saint Raphael, Marseille. C'était pendant la canicule 2003, j'ai attrapé un rhume. Ma mère me frappait quand j'étais petite. Les autres parents du village faisaient de même avec leurs enfants, j'étais plutôt contente qu'il n'y ait pas de martinet chez moi. Je sais jouer de la guitare, mes filles de la batterie, de la flûte et de l'alto. De tous les mois qui nous bercent, il n'y a deux saisons que j'aime, le printemps et l'été, le reste du temps j'hiverne. Je ne suis spécialiste de pas grand chose mais quand je maîtrise un sujet je m'emballe et pars souvent dans un monologue ennuyeux. Je n’aime pas les déclarations d’amour enflammées, j’ai l’impression d’être un prétexte. Les mots apprécier ou agacer ont plus de charme que adorer ou détester. Je diffère parfois de plusieurs semaines l’ouverture du courrier ou l’écoute de certains messages vocaux. J'ai une aversion pour les piscines municipales. Mes sens y saturent, violemment. J'adore cependant le mot "pédiluve". Les amis de mes amis me désolent trop souvent. Ceux de mes hommes aimés sont presque toujours des coups de cœur amicaux réciproques. Les consignes de sont certes assez approximatives. Les commerciaux ont réussi à imposer la confusion entre "sur" et "à". Je rêve d'une année avec une trentaine de mois ou des semaines de 50 jours, on vieillirait moins vite. Je possède une photo signée par André Breton. J’admire la personne qui a trouvé le titre du film «stranger things ». D’ailleurs un ami m’a parlé de «ça 2 » je ne me souviens plus de ce qu’il a fait, mais ce nom me donne encore des frissons. J'ai assisté aujourd'hui à une rencontre avec l'écrivain Pierre Barrault à l'université. Alors que les professeurs s'intéressaient aux influences littéraires, les étudiants, eux, s'intéressaient à la critique sociale ou à la question du bonheur. J'ai, dans une sacoche idoine, un boîtier, un flash et deux objectifs, dont un gros zoom, dont je ne me sers plus parce qu'argentique. Parfois j'aimerais trouver le boîtier numérique qui accepterait mes objectifs. J'y pense puis j'oublie. Faute de temps ?. Quelques mois après un entretien d'embauche, j'ai devisé avec son président de jury. Sans le reconnaître. J'ai dressé au long d'un déjeuner et de mémoire son portrait, moral et physique. Au dessert, il m'a dit qui il était. Il est mort dans un accident à Djibouti. J'aime porter des parfums, mais j'ai très peu d'odorat, à tel point que la seule fois où un élève a lancé une boule puante dans l'un de mes cours, je n'ai pas été dérangée, contrairement aux lycéens. J'ai donc continué de faire classe. Ce fut leur punition. Je ne crois pas au mythe des maisons d'écrivains, qui seraient prétendûment chargées d'histoire. Laisser une trace me fait penser au goudron marqué par les freins de voiture qui s'arrêtent en urgence : on ne devrait jamais freiner, aller dans le mur tout droit. Quand j’écoute quelqu’un d’ennuyeux, mon cerveau prend une tangente silencieuse. Enfant, je devenais un explorateur dans la jungle ; aujourd’hui, je peins des formes vagues et colorées sur le mur de mon imagination, qui deviennent parfois des histoires. Je vais souvent chez le médecin contrairement à Edouard Levé. Ma mère et ma soeur y vont encore plus souvent. J'aime mes orteils. Je déteste mes doigts. J'aime les fraises des bois encore vertes et acides. Souvent je trouve beaucoup plus sexy des vêtements qui n'ont pas vocation à l'être. Parfois j'ai comme une crise de manque de viande crue, juste salée.

Je vois des films sans le son Ecrire est mon exil la finitude ma villégiature la langue mon transport. Je n'ai pas d'amie obèse. J'apprends grâce à et une conversation à 5 entre amis lors d'un merveilleux dîner en été que j'ai un autre ami qui a été abstème en Autriche et ne l'est plus. Ma femme n'a qu'une seule robe rouge. Je trouve que les marques des draps sur la peau au réveil ressemblent à des cicatrices. Quand je suis marquée au visage, j’imite un pirate ou un gangster devant le miroir de ma salle de bain. Je vérifie d’abord que personne ne peut me voir ou m’entendre. Je n’ai plus peur de décevoir mes interlocuteurs. Je ne suis plus mal à l’aise pour parler en public d’autres sujets que de lectures. Je suis intarissable sur mon travail. Parce que j’ai des scrupules à parler de moi, j’aime écouter les autres me parler d’eux-mêmes. Un après-midi banal autour d'une tasse de thé avec trois amies ; je me prends à penser soudainement qu'elles furent mes amantes à diverses périodes de nos vies respectives. J'écoute le gracieux tintement de leurs voix, attentif et silencieux. Avoir conscience d'être une merde flottant sur l'envahissante crasse affaire C'est 1 statut dominant Ma conscience n'est pas malheureuse Libre des mots ne sait être malhonnête avec lui-même Singer leurs valets montrent aux maîtres qu'ils habitent et servent le mal. Il m’arrive dans les transports en commun de n’observer qu’une infime partie des autres. Le sourcil le menton ou l’implantation capillaire. Comme un bugg focus sur plusieurs jours. Vous n’êtes plus alors que ce détail de vous-même. Et je m’extasie de notre pluralité. J’aime utiliser des expressions à la mode dans des contextes a priori totalement inappropriés, comme en cours, par exemple. Quand j’entends « God » j’imagine un personnage surhumain impossible, mélange de mes lectures religieuses, de manga, de comics, de jeux vidéo. Quand j’entend les gens dire qu’ils sont gênés par les gens qui les entourent, je m’amuse qu’ils n’aient pas conscience d’être les gens. Cette pensée devrait m’inclure alors que je me sens alors la seule à me trouver singulière. Beaucoup de mon corps est dans mon cœur. Une 309 Peugeot SW m’a percuté sur l´a3. Je remontais les files de voitures sur un scooter italien. Depuis, les os de main droite et et de mon pied opposé sont souvent douloureux. Lors du choc je n’ai pas vu ma vie défiler. Depuis 1975, mon existence a sa bande son. Je fais des listes de livres que j'emprunte pour préparer mes visites à la médiathèque. J'ai lu La Cousine Bette deux fois, et j'ai compris seulement à la fin que c'était la seconde. J'ai oublié de quoi cela parle. Quand c'est trop chaud ou trop froid, je trouve que l'on ne perçoit pas bien le goût. J'utilise souvent des mots et des expressions du parler de ma région d'origine car je les trouve goûteux et imagés. Un homme est venu me rejoindre en Hongrie. Le séjour a été raté et s'est terminé par un voyage nocturne magique à travers la Puszta à bord d'un train bleu en bois. En revenant de Chine, j'ai connu une de pires galères de ma vie mais aussi le début d'une belle amitié. Sur la place du village où j'ai vécu enfant, quand le manège et les auto-tamponneuses étaient là, il y avait une machine que l'on appelait "tirette" qui permettait de remporter des jeux de cartes de tout petit format illustrés d'images de femmes dénudées. Je ne touche plus à aucun parfum depuis que j'ai quitté la ville pour la campagne, à 28 ans. J'ignorais que mes amoureux seraient autant heureux et bouleversés par la seule présence d'odeurs naturelles. J'ai aimé un homme pour sa douce odeur musquée. Si lénifiante. Lorsque j'habitais rue du paradis mon voisin était un chasseur brutal d'extrême droite. Je dis je t'aime au début des histoires d'amour, peu par la suite. Enfant, une dame qui enseignait le catéchisme m'avait dit que Dieu était éternel parce qu'"il était en forme ! ". J'aurais dû être instit. Ecole normale pour un p'tit rural. Sur les bancs de la fac je me suis égaré. J'aime convaincre, même les personnes narcoleptiques. Dans la Brenne, j'ai discuté avec une sorcière. Je préfère depuis Tex Avery à Walt Disney. Enfant, je ne comprenais pas pourquoi ma mère m’avait donné le nom d’un inconnu et le prénom d’une meurtrière. Aujourd’hui que je porte celui de mes enfants et de leur père, j’ai plaisir à l’entendre et à l’épeler plus que raison. J’ai toujours pensé que si on savait vraiment ce qui se passait sur une autoroute en cas d’accident grave, on arrêterait tous immédiatement d’y rouler. Le sentiment d’imposture est souvent proportionnel à celui d’exigence qu’on a vis-à-vis de soi-même. Petite, j'ai volé un caramel à l'épicerie. Mon poing droit fermé si fort, le caramel avait fondu. Ramené sous le regard accusateur de mon père, je pleurais toutes les larmes de mon corps et plus encore. La dame m'en a donné un autre. Je n'ai plus jamais rien volé. M'endormir est d'abord une série de rituels et de contorsions. Au réveil je ne fais jamais très attention à ma position, ce qui veut dire que la veille j'ai perdu du temps à me placer de manière optimale. Pourquoi ne dort-on pas debout ?. Je voudrais être douce mais je suis orageuse. Trop poreuse pour être heureuse je me rêve Robinsonne. Je n'accoucherai plus jamais, je suppose que c'est tant mieux. J'ai besoin de cappuccino. De silence, beaucoup. Les livres me protègent de la vie. Je marche pieds nus. J'ai trois amis qui sont bien plus proches de moi que mon frère. Pour ces trois amis-là, je pourrais "transporter un cadavre". Mon frère a 5 qualités : sa femme et ses 4 enfants. Enfant, mon livre de chevet était le Petit Larousse : que de choses apprises ainsi ! !!. J'ai du utiliser une machine d'apnée du sommeil ne rêvais plus n'avais aucun repos musculaire ne sais pas faire de dépression excède d'endorphines, adrénaline cortisol suis comme un cycliste dopé ma fragilité se meut en une force psychique qui inconsciemment stress 1. A seize ans, j'ai eu un accident de mobylette. Je suis tombée sur le bras et la douleur a mis 40 ans à me quitter. A 16 ans, j'ai fumé pour la première fois et à 17 ans, j'ai arrêté définitivement. L'homme que j'aime est orgueilleux et prisonnier de son devoir. Je préfère être allongé qu'assis. Je suis beaucoup allé à l'hôpital étant petit. J'aime toucher le rouge. J'ai lu une biographie sur Sagan qui m'a enthousiasmée. Je considère que laisser un livre sur ma table de nuit un ou deux mois, le picorer au hasard, ne pas réussir à le finir est une manière de le lire. J'ai commencé "La Recherche" par les extraits les plus drôles. Je ne collectionne rien. Je perds tout ce que j'accumule. Mes carnets s'égarent, surtout ceux auxquels je tiens. Je ne me relis pas. Si je me relis, je suis souvent agacé de ne pas me surprendre, parfois étonné de me surprendre. J'étais volontiers maladroit à table et on disait qu'il ne neigerait pas le lendemain. J'aurais aimé être gaucher mais c'est trop tard. Quand je change de lunettes j'ai le nez écorché pendant une semaine. On me reproche l'auto-dénigrement mais je peux mieux faire. Le bruit d'une tondeuse à gazon peut me faire dresser les poils, mais la vision de la maîtrise obligatoirement approximative d'un homme qui vient d'allumer un motoculteur est assez incroyable. J'ai adoré débroussailler. Quand j'entends "cerveau", je pense à un ordinateur, et à ces ingénieurs surdoués, capables de miracles technologiques, mais dont l'expérience de la vie équivaut à celle d'un enfant. J'aimerais qu'il existe un autre mot pour dire "âme", inspirant mais trop religieux. Je n'emprunte quasiment jamais l'autoroute. 

J'apprécie ainsi l'espace et le temps, au plus près du sentiment de "distance". Le trajet m'est voyage, j'aime pouvoir m'arrêter dans n'importe quel village. Boire un café, découvrir l'église. Habiter en Provence m'a anéantie. J'aime parcourir de longues heures durant des kilomètres bitumés, calé à 130 à l'heure. J'ai déjà été à Venise. J'y retournerais peut-être afin de m'en faire une meilleure opinion. Je suis régulièrement surprise par des compositeurs que je ne connaissais pas. Je ne me suis jamais vraiment battue. Mais j'ai une soeur du même âge que moi. Je chante mais ne retiens pas les textes. Restes d'apnée du sommeil. Longtemps cauchemard récurrent d'étouffement et de paralysie totale. Moins à présent. Je ne m'éloigne pas de l'engagement c'est lui qui manque de convictions et d'intérêt pour l'exigence que je porte. Je trouve qu’il y a trop de verbes au passé composé dans cette page 46. Un ami contributeur à me livrait hier son impression de voir certaines mêmes pages d’autoportrait revenir parfois le vendredi. Je ne pense pas que cela soit le cas. Lire n'importe lequel des Que sais-je? M'a Plus fatigué que lire Genette ou Starobinski. Je n'ai jamais aimé ces condensés de savoir qui, contrairement à la lessive, ne sont pas plus efficaces en berlingot qu'en gros bidons. J'ai lu la Bible illustrée par curiosité vers 10 ans. Je me souviens des images. Adulte, j'ai relu des passages, sans images, je me souviens des mots. Dans ma bibliothèque, les auteurs finissent toujours par se côtoyer. J'aime ce désordre des genres et des époques. Quand j’ai tenté de lire la Bible dans la veille édition poussiéreuse de mon arrière grand-père j’ai été prise d’une irrésistible envie de me gratter. En revanche j’ai longtemps porté son feutre et sa montre à gousset sans démangeaison aucune. J'aime m'habiller de couleurs vives. Je peux être habillé de sombre voire en noir mais uniquement si je trouve un fort contraste coloré. Je commence une collection de chaussettes fantaisie. Et continue une de t-shirts de groupes de musique. Ma #rentrée. J’aime l’accent de Michela Marzano. J’ai survécu à l’enfance. Les paysages de montagne me racontent parce qu’il n’y a de paysages qu’intérieurs. Tout ce que je dis est imaginaire ou superflu mais je le sais. J’écoute surtout les silences. La lune m’émeut de plus en +. Sans doute imprégnée de la critique structuraliste des années 70, je ne lis jamais les biographies des auteurs que j'aime. Je leur préfère les paperolles et les palimpsestes. Je ne saurai jamais vraiment combien de livres j'ai lu. Quand j'étais en cinquième, j'ai joué le rôle de Topaze sur scène. Tout l'acte 1, une centaine de pages, dont beaucoup de monologues, apprises sans effort. Je ne pourrais plus en faire autant. Non, je ne suis pas devenue comédienne, mais Topaze, je le suis un peu.. A l'étranger, j'aime par-dessus tout aller dans les marchés ou les supermarchés. Enfant, j'ai passé des heures à lire mon Premier Dictionnaire Larousse, la planche anatomique a longtemps été la source d'un malentendu lexical en raison d'une mauvaise lecture du fléchage. Quand j'alimente ma collection de #cielfie je me demande à chaque fois si j'ai le droit de tricher, de mentir. Et de signaler que cette photographie de ciel a été prise hier à Harare, mardi prochain à Nice, fin mars à Sousse. J’apprends des mots, dans les deux sens du déterminant « des ». Certains écrivains me semblent frères, cousins, amis. L’un d’eux me ressemble tant qu’il me semble impossible d’écrire après lui. Faire la liste des pays visités est absurde car un pays est inépuisable. Je mange les moules avec les mains puis avec les mots puis avec les yeux lorsque mises en scène par Marcel Broodthaers. Enfant, aux étés chauds de La Panne, je mangeais des moules de Zeeland avec des frites épaisses et j'en riais de plaisir. Je suis allé une fois à Venise avec la femme que j'aime. J'ai eu un cochon d'inde nommé Titi. Aucun oncle dans ma famille n'a je crois acheté Hara-Kiri. Je ne suis jamais allé deux fois au cinéma voir le même film en un jour, en une semaine, en un mois, en un an. J'aime me souvenir d'avoir étalé une vingtaine de feuille A4 sur le carrelage du salon chez mes parents vers mes 13 ans, afin d'établir clairement un chemin pour finir le jeu vidéo Faxanadu sur ma NES. Un jour j’ai cueilli des cerises dans les arbres pour faire un clafoutis. On en a mangé autant qu’in en a ramassé. Elles avaient toutes des vers, on a mangé autant de vers que de cerises. Je regrette de n’avoir pas tenu un journal de lecture depuis mon premier vrai livre je crois que c’était le Chien des Baskerville à l’époque je ne savais pas que j’allais lire autant Tolstoi et Tolkien ont été deux compagnons extraordinaires. J'ai une passion irraisonnée pour le sport. J'ai réussi à en faire mon sujet de thèse. Je m'extasie autant pour du curling, du biathlon que du football que j'ai longtemps pratiqué. Je n'aime pas regarder des concerts à la télé. On y voit trop bien, on y ressent rien. En voiture je photographie au hasard les ventres des mères ou les tombes, et j'appelle ces photos Les Chutes de Sénèque. C'est toujours la même solitude que celle du bonbon qui fond par erreur dans la bouche le temps de creuser quelque enthousiasme sans conséquence. Je cherche souvent à me définir en quelques mots ; j’aime les clefs et moins les explications. J’ai gâché du temps à essayer d’aimer, c’est mon seul vrai apprentissage échoué, le plus précieux aussi. Les odeurs me plongent dans les souvenirs, je ne porte plus de parfum. Je ne dis pas « du coup », mais souvent « bien » surtout si c’est mal. Je n’ai pas prédit que le féminisme reviendrait à la mode. J’aime les champs de blé sous l’orage et les bottes en caoutchouc. Certains bruits m'amusent, comme la balle de ping-pong écrasée sur du béton, le cristal ou le verre brisé. Je sais vaguement jouer de l'harmonica. La décoration intérieure m'indiffère mais j'aime les affiches de récupération découpées et encadrées à la va-vite. Depuis plusieurs mois je prends souvent le tram et le train, ces trajets sont parmi les plus riches de ma vie actuelle, je peux observer mes concitoyens un peu comme un pigiste dans un film de Fellini, Blier, ou dans une mauvaise série d'un lundi soir sur France 3. Ma naïveté de fils d’ouvrier m’a souvent surpris de constater l’inculture des petits bourgeois de province. J'ai une hérédité ambiguë de pardon obligatoire et de médisance rancunière, qui m'a toujours dérangé. Je ne fais pas de siestes. Avant de m'endormir, j'ai souvent l'impression que je pense mieux, et que je devrais me relever et écrire. J'ai une boussole, inutilisée. Au bord du gouffre je jouis du vide et frémis de l’espace. Chaque absence est une chute mentale. Je veux bien mourir mais de petite mort. Les bouts du monde m’enchantent. L’odeur du colza me rappelle celle d’un sexe de femme. J’aime le silence de la Lune qui se lève. Je rêve de me trouver à la fois dans ma vie de demain et dans celle d’hier. Je marche beaucoup tous les jours. J’écoute les gens qui viennent me parler d’eux avec le même intérêt que s’ils venaient me dire des choses qui me concernent directement. Je suis ambidextre. Je n’ai jamais pris l’avion , une amie m’a donné comme surnom Laysla quand on était petite , je ne sais pas pourquoi et je suis toujours mieux allongée que debout. Rien ne m'apaise plus que la cloche de l'église qui sonne tous les 1/4 d'heure dans mon village. Ne plus l'entendre sonner, c'est comme ça que j'envisage la mort. Plonger et ressortir la tête de l'eau, c'est comme ça que j'envisage la naissance. Sons et lumières. Quand je prends l’avion , j’ai la tête dans les nuages. A ce moment-là , je fais le tri dans ma tête. 

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